IL ‘<'391-
MINISTÈRE DE L’INSTRUCTION PIJRLIQUE ET DES REAUX-ARTS
FOUILLES
DE
L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE
DU CAIRE
(ANNEE 1926)
SOUS LA DIRECTION DE M. GEORGE FOUCART
RAPPORTS PRÉLIMINAIRES
TOME QUATRIÈME
3391
TROISIÈME PARTIE
DEIR EL MÉDINF
PAR
M. BERNARD BT
IMPRIMERIE D
D’ARCHÉO
TROISIÈME PARTIE
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RAPPORT
SUR
LES FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH
( 1926 )
PAR
i.
M. BERNARD BRUYÈRE
LE CAIRE
IMPRIMERIE DE L’INSTITUT FRANÇAIS
à
D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE
ILT391-3- 1 !
1927
Tous droits de reproduction réservés
RAPPORT
SUR
LES FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH
( 1926 )
PAR
M. BERNARD BRUYÈRE.
SOMMAIRE :
Considérations générales :
Coup d’œil rétrospectif sur les découvertes enregistrées dans les rapports précédents : tombes de
familles, caveaux décorés, chapelles votives.
Programme des travaux pour la campagne de fouilles de 1926. — Moyens d’action. — Exécution.
Résultats archéologiques :
Fouilles à Vêlage supérieur :
Puits n os 1001 et 1002 au nord de la cascade, n° 1027 sous la cascade; tombe n° 267.
Caveaux dans la cour et derrière la chapelle n° 217 d’Apoui. — Caveaux au sud du n° 217.
Chapelle n° 328 de Haï.
Puits n° 1026.
Cirque du nord : Puits n° 1 o 64 à l’ouest de la tombe n° 8 de Kha.
Chantier principal :
Achèvement du Kom de déblais à l’est de la tombe n° 216 :
Tombes n° 1069 (tombe supposée d’Ani) et n° 1070.
Tombes n os 1071 et 1072.
Rampe d’accès aux étages supérieurs.
Groupe de tombes de la XVIII e dynastie : tombe n° 1089 (tombe supposée de Smen), tombe
n° 325 .
Chantiers secondaires :
Tombe n° 2 5 o de Ramès ou du Harem de Ramès.
Tombes n° 329 de Mesou et Apii.
Tombe n° 3 de Pashed.
Fouilles de l’Institut, t. IV, 3.
1
B. BRUYÈRE.
»
2 ^
Tombe n° A de Ken.
Tombe n° 5 de Nefer Abou.
Tombe n° 210 de Raouben.
Tombe n° 21 3 de Pen Amen
Programme proposé pour la saison de fouilles de 1 927.
iî^EX DES NOMS ET TITRES DE PARTICULIERS RELEVÉS SUR LES TROUVAILLES DE l’aNNEE 1926.
Table des matières et table des planches.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
Six campagnes consécutives de fouilles à Deir el Médineh permettent de tirer
sans présomption quelques conclusions des résultats archéologiques acquis et publiés.
Maspero émit jadis l’opinion que les ateliers royaux de construction et de décoration
des nécropoles royales thébaines s’étaient installés à Deir el Médineh au début de la
XVIII e dynastie. Les travaux de l’Institut français, de 1917 à 1926, dans ce site, ont
confirmé entièrement sa manière de voir.
Dès le début de la XVIII e dynastie, en effet, un grand cimetière a égaillé sur tout
le versant de la colline de l’ouest et au pied de la falaise du nord ses sépulcres indi-
viduels conçus sur le modèle des tombes de la classe populaire moyenne. Par le type
de leur agencement autant que par les restes de mobilier funéraire qu’on y trouve,
ces tombeaux sont très nettement datés, sans confusion possible avec les époques
antérieures ou postérieures, et aussi nettement caractérisés comme appartenant à
une catégorie d’individus inférieure à la bourgeoisie thébaine et supérieure à la plèbe
des villes et des villages. Ce sont donc des tombes d’ouvriers et de petits artistes,
mais groupés en une corporation spéciale qui constitue l’atelier royal des nécropoles
pharaoniques. On sait que cette corporation est celle des «solmou ash dans la Place
de Vérité» et, bien que les exemples soient rares jusqu’ici de tombes de la XVIII e
dynastie où ce titre soit mentionné devant le nom du défunt, nous sommes fondés à
penser que le cimetière de cette époque était entièrement peuplé de gens de cette
espèce. H couvrait, avons-nous dit, tout l’espace disponible réservé aux morts et débor-
dait même vers le nord au delà du temple construit plus tard par les Ptolémées.
La majorité des tombes de la XVIII e dynastie, dans ce site, se révèle à nous par
ses éléments souterrains seulement, car leurs superstructures ont été abolies par les
générations qui ont suivi. Les hypogées sont de simples cavernes, pour la plupart,
comptant une salle, parfois deux, grossièrement taillées, orientées sans règle absolue,
dépourvues de construction interne et, partant, de décoration. On y descend par un
puits à section carrée, d’une profondeur de h à 8 mètres, creusé verticalement et
dont les parois à pic sont sans maçonnerie. Après les obsèques de l’unique occupant
de la tombe on comblait ce puits avec des gravats, et sur l’orifice rebouché on élevait
3
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH ( 1926 ).
un tumulus pyramidal ou bien on plantait une stèle, quelques fleurs et arbustes qui
transformaient l’aride colline en un pullulement de petits jardinets hérissés de pierres
levées à fronton triangulaire ou à corniche de faîtage.
Par endroits les mausolées plus pompeux de quelques chefs d’atelier ou de quel-
ques artisans plus fortunés érigeaient leurs petites pyramides blanches et exposaient
aux feux de l’orient une façade de chapelle, au fond d’une petite cour aflectée au
libre développement des rites funéraires.
En se préparant ainsi des tombes individuelles, les artisans de la XVIII e dynastie
ne pouvaient se douter de la longueur qu’aurait le séjour de la royauté à Thèbes et
de leur corporation à Deir el Médineh. Ce séjour prolongé pendant trois dynasties
devait obliger plus tard leurs descendants à spolier les tombes de leurs aïeux pour
établir eux-mêmes leur dernière demeure.
L’exode de la cour et des ateliers royaux à Tell el Amarna fut de courte durée.
Au retour, les gens de la Place de Vérité retrouvèrent leurs maisons dans le vallon et
leurs tombes sur la colline, éparpillées un peu au hasard, au flanc du coteau. Comme
toute la superficie de la nécropole était déjà occupée et comme il était impossible
probablement d’étendre la concession funèbre au delà de certaines limites fixées par
le pharaon, il fallut à ce moment opérer une véritable révolution dans l’art de la
construction funéraire. ,
C’est, croyons-nous, sous les derniers rois de la XVIII e dynastie ou sûrement sous
les premiers de la XIX e dynastie que la tombe de famille remplaça la tombe indivi-
duelle à Deir el Médineh. Il est possible que cette innovation ait eu des précédents
en d’autres nécropoles ou en d’autres points de celle de Thèbes. Toutefois ce caractère
familial du tombeau est un des caractères principaux du mode de sépulture des ate-
liers ramessides.
Cette différence d’affectation modifie l’agencement des divers éléments dont se
r
compose une tombe. Etant donné que cent vingt foyers environ, d’après les comptes
relevés dans les papyrus, se partageaient les habitations groupées de part et d’autre
du thalweg, il suffisait d’un nombre moindre de chapelles et de caveaux pour rece-
voir les morts de cette population. Par des unions généralement cantonnées dans le
cercle de ces habitants, il se trouvait que des liens de parenté soudaient entre elles
presque toutes les familles et n’exigeaient pas toujours le besoin d’un sépulcre par
famille. En conséquence, la cour tombale prend de l’extension. L’érection à frais com-
muns du monument funéraire permet de lui donner une importance, un luxe de
décoration qui se ressentent aussi de la grandeur du souverain régnant et de l’im-
pression pleine de quiétude de la stabilité de la couronne.
11 a fallu, pour édifier ces monuments relativement vastes et grandioses, détruire
les tombes anciennes qui gênaient leur développement ou les remployer au mieux en
les adaptant aux conditions nouvelles. Nous avons alors de nombreux témoignages de
ces modifications, qui ne sont pas pour nous étonner en Égypte moins qu’ailleurs.
h
B. BRUYÈKE.
Les chapelles situées contre les lianes abrupts de la falaise du nord et au sommet
du coteau de l’ouest, s’enfoncent en spéos dans la montagne. Elles présentent au
midi ou au soleil levant de hautes façades blanches précédées de péristyles et sur-
montées au centre d’une pyramide éclatante de blancheur. Partout, des stèles aux
couleurs vives, des colonnes fasciculées, des statues polychromes, des arbrisseaux et
des fleurs rompent la monotonie triste des lignes trop lourdes ou trop sèches de l’ar-
chitecture. Des bassins reflètent le bleu du ciel. Des pylônes trapus encadrent des
portes historiées de peintures et d’inscriptions multicolores. Çà et là restent encore,
témoins du passé, des îlots de petites tombes d’autrefois qu'on a respectées provisoi-
rement parce que la nécessité immédiate ne s’imposait pas de les anéantir. Des
chemins serpentent entre les tombes et, devant les majestueux mausolées des archi-
tectes royaux, des sculpteurs et des scribes, ce sont de larges rampes d’accès qui mon-
tent, avec leur glissière centrale flanquée de deux escaliers.
Comme de petits roitelets, les architectes groupent autour d’eux, dans la mort, les
corps hiérarchisés des différents métiers qui leur étaient subordonnés pendant la vie.
Autant qu’ils le peuvent, tous, imitant leur maître, orientent leurs chapelles du côté
où l’on aperçoit, là-bas, à la limite des sables, le temple funéraire du pharaon de
l’époque. Nos artisans des nécropoles royales ont deux chantiers de travail : au nord,
la Vallée des Rois; au sud , la Vallée des Reines. Sans doute deux équipes constituées,
distinctes, avec leur chef, leurs scribes, dessinateurs, sculpteurs, maçons, etc. , se par-
tagent par moitié les maisons du village et les tombes de Deir el Médineh. Les gens
préposés à la Vallée des Rois habitent peut-être la partie nord du village et occupent
la partie nord du cimetière, et ceux de la Vallée des Reines les parties sud du village
et du cimetière. Cela expliquerait la présence des deux grands tombeaux d’architectes,
l’un au nord, l’autre au sud et le groupement autour de chacun d’eux de tous les
corps de métiers dont se compose un atelier complet; mais ce n’est là pour l’instant
qu’une simple hypothèse que la suite des fouilles confirmera ou éliminera.
La tombe de famille demande surtout des conceptions nouvelles du dispositif sou-
terrain. Le puits, situé dans la cour ou dans la chapelle, n’est plus un trou carré que
l’on comble de gravats après l’unique enterrement de la tombe individuelle, c’est
maintenant une cheminée verticale plus profonde, à section rectangulaire construite
en brique crue du haut en bas, crépie et blanchie comme tout le reste.
Des échelons de descente sont ménagés en forme de poches étriers dans les deux
grands côtés tous les ko ou 5o centimètres pour permettre aux fossoyeurs de descen-
dre à bras les cercueils 6). On ne remplit plus le puits de pierres et de sable; mais
pour empêcher les tentatives de vol dans les hypogées, on a imaginé tout un luxe de
dalles et de portes verrouillées et scellées. Une dalle bouche l’orifice supérieur, une
porte de bois fermée au verrou et estampée du sceau de quelque fonctionnaire, obs-
(1> Ce type de puits de briques existe déjà avec ses échelons sous l’Ancien Empire, mais il est beaucoup
plus large.
5
FOUILLES DE DEIB EL MÉDINEII (1926).
true, en bas du puits, l’entrée des caveaux. Ceux-ci se composent de plusieurs salles,
où s’entassent mobilier et provisions de bouche et qui précèdent le caveau voûté,
dans lequel dorment les momies abritées encore dans leur sommeil par un second
puits dallé hermétiquement et cadenassé derrière une autre porte. Chez Sen Nedjem
(tombe n° t) vingt cercueils s’alignaient côte à côte; chez Nefer Renpet (tombe n° 336)
soixante-quatorze cercueils en trois rangs d’épaisseur s’empilaient dans la salle réser-
vée aux morts. C’est toujours une assez vaste chambre construite en briques avec
plafond voûté, qui sert de dernier asile aux gens de l’époque ramesside; mais quand
la place vient à y manquer, on dépose les morts dans les autres chambres, qui sont
moins bien construites et peu souvent décorées.
Le second caractère fondamental des tombes de Deir el Médineh réside dans leur
décoration et surtout dans la décoration des caveaux. Alors que dans les chapelles,
les scènes, en apparence, profanes, de danses et de musique si chères encore aux
gens du début de la XVIII e dynastie ont fait place à des tableaux religieux parmi
lesquels les banquets funèbres ont pris eux-mêmes une tournure plus mystique; dans
les caveaux, la théologie règne en maîtresse. C’est qu’il ne faut pas l’oublier, nos
gens de Deir el Médineh sont les constructeurs et les décorateurs des syringes des
rois et des reines. Ils ont tant de fois copié pour d’autres les textes et les vignettes du
Livre des Morts, tant de fois compulsé les rituels dont s’inspire la décoration des tem-
ples de la rive droite et de la rive gauche, qu’ils éprouvent ce besoin démocratique
de recopier pour eux-mêmes les prières et les images divines des tombes royales. Mais
la place offerte à leur pinceau est moins spacieuse que chez Séti II ou Ramsès 111. II
leur faut condenser, résumer, faire des coupures : en un mot choisir l’essentiel aux
dépens de la clarté pour l’égyptologue appelé à les déchiffrer par la suite. Pourtant,
ils observent invariablement un ordre rigoureux dans la succession des chapitres ou
des vignettes, parce que cet ordre a une raison d’être majeure, sans quoi leur survie
s’en trouverait compromise. 11 faut que le défunt évoque à la lecture des images et
des textes, tout ce que la religion lui a appris ici-bas des phases successives de ses
destinées d’outre-tombe et qu’il en suive le processus avec toute garantie d’atteindre
le but rêvé.
En principe la décoration du caveau doit lui faire parcourir les étapes de l’osirifi-
cation, en passant par le jugement qui l’absout et le nomme makherou jusqu’à son
assimilation complète avec Osiris. C’est ce que nous voyons chez Ari Nefer (tombe
n° aqo , Mémoires de l’Institut français du Caire, t. LIV), chez Nakhtou Amon (tombe
n° 335, Rapport de î gaâ-i gs5) et chez beaucoup d’autres d’une façon moins évi-
dente peut-être. Ensuite, de l’Osiris qui n’est qu’un cadavre il faut tirer un Horus
qui est un ressuscité. Cette opération se fait dans la nébride, qui ici est le cartonnage
anthropoïde, chrysalide d’où, par la vertu de 1 ’Ap Ro, s’échappera la seconde existence
du défunt. Anubis préside à cette résurrection parce qu i! personnifie le stade tran-
sitoire entre Osiris et Horus, en raison de ce qu’il fut l’artisan de la résurrection
6
B. BRUYÈRE.
d’Osiris selon les mythes anciens. Cette cérémonie capitale a pour théâtre le fond du
caveau le plus éloigné de la porte d’entrée et souvent, devant la paroi où la scène de
résurrection est représentée, une estrade assez élevée dont la fonction est celle de la
Meskhent sert de support aux cercueils. C’est l’estrade ou le socle de la Heb Sed, sauf
l’escalier, que l’on trouve dans les salles jubilaires des temples divins et royaux, pour
la célébration quotidienne ou seulement périodique de ce rite de résurrection qui
fait le fond de la théologie héliopolitaine.
Après cela viennent les phases de ce qu’on pourrait appeler sans jeu de mots
l’Horification du défunt, car c’est un Horus d’or qui sort des passes magiques d’Anu-
bis. 11 reconquiert une nouvelle apparence charnelle qui est le ha, alourdie de tous
les besoins de la nature humaine, grevée de toutes les nécessités matérielles de durée.
Il recouvre son âme Ba et ces deux éléments se combinent de nouveau pour recons-
tituer son individualité, qui ne sera exempte d’un nouvel anéantissement que par la
vertu de l’offrande. Ici intervient le dieu Ptah, en son rôle de grand maître de la
création et de la subsistance des élus. L’offrande qu’on a faite à Osiris, c’est Ptah qui
la dispense aux ha pour qu’ils durent dans leur gloire, et se nourrissent de la pro-
vende des dieux.
Devenu un Horus, le ressuscité est donc assimilé à ce dieu soleil. Il suivra désor-
mais l’astre roi dans son cycle diurne et nocturne, faisant sa sortie au jour, culminant
au zénith et rentrant dans les ombres du Douât chaque jour et chaque nuit. Nout
l’enfantera chaque matin et il reviendra le soir dans le sein de sa mère pour un en-
gendrement nouveau. Tel est, à grands traits, le curriculum que montrent les parois
des caveaux.
A ces lignes principales dont l’ordre est invariable se greffent parfois des branches
superfétatoires en apparence, mais qui toutes ont une fonction déterminée activement
agissante. Ainsi voit-on apparaître, ici et là, des divinités comme celles de la cata-
racte parce que Khnoum est un dieu artisan comme Ptah et que le soleil et le fleuve
Nil ont dans le cours de leur existence bien des points de rapprochements. S’assimiler
au Soleil c’est aussi s’identifier au Nil. On peut aussi penser que certains de nos arti-
sans sont des carriers et des sculpteurs d’Éléphanline et qu’ils ont pour cette raison
conservé pieusement le culte des divinités de leur pays. Ailleurs c’est le groupe divi-
nisé Amenhotep 1 er , Nefertari qui se présente, parce que la corporation des sotmou
ashou lui doit probablement son organisation mais aussi parce que, patrons de la
nécropole thébaine, ce roi et celte reine sont les premiers ha de cet empire des morts
et tous les morts sont leurs sujets dans l’autre monde.
Nefertari aux chairs noires est la contre-partie féminine d’Anubis au masque noir
dans son rôle relatif à la naissance horienne du ha d’Amenhotep 1 er . Pour ce motif la
royale épouse d’Amon et son fils ont pris place au cénacle des dieux locaux et la fer-
veur des gens de Kark s’exprime non seulement dans les représentations des caveaux,
mais encore dans de nombreux monuments votifs.
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926). 7
Une autre déesse est associée dans cette faveur. C’est MertSeger,la soi-disant «amie
du silence», la dame de la Cime, cette Cime sous laquelle justement reposent Amen-
hotep et Nefertari. Sa souveraineté sur la montagne d’occident la donne pour mar-
raine à tous les défunts enterrés dans la chaîne libyque de Thèbes et elle n’est, en
somme, qu’une édition au goût d’une époque, de Nout, dHathor ou d Isis. Elle aussi
eut ses dévots et ses sanctuaires, à Deir el Médineh. A l’emplacement du temple pto-
Fig. î. — Chapelle votive de Thotmès III, paroi nord.
lémaïque actuel se dressaient jadis tout un groupe de chapelles votives dont il ne
reste que les murs. On y vénérait sans doute Mert Seger et également Amenhotep et
Nefertari, Thotmès III et d’autres rois divinisés. De nombreux ex-voto tapissaient les
murs. Les statues de ha des personnages divins ou royaux s’abritaient dans des niches
en général au nombre de trois, surélevées de quelques marches. Tout autour de la
salle de l’oratoire courait une banquette de briques dans laquelle étaient encastrés
des sièges ensellés, en calcaire, gravés aux noms des sotmou ashou préposés au culte,
un peu comme les stalles des chanoines d’un chapitre dans le chœur d’une cathé-
drale.
Mais il n’y avait pas que dans ce lieu sacro-saint de Deir el Médineh que s’élevaient
des chapelles votives. On en trouvait encore, par endroits, parmi les tombes, telle
8
B. BRUYÈRE.
par exemple la chapelle du Djebel W. Devant cette chapelle n'existe aucun puits et
les murs latéraux sont hordes, à l'intérieur, de la banquette sur laquelle les membres
du chapitre prenaient place. Comme on l’a vu dans le Rapport de, 9 o 3 -.gai ces
chapelles sont semblables à celle de Tell el A marna découverte par 1 Exploration Fond.
La chapelle d'Ouadjmèsll au sud du Ramesseum devait être conçue dans le meme
style après son remaniement ramesside. Dans l'enceinte ptolémaïque du temple de
J 1 Deir el Médineh d’autres chapel-
les de ce genre sont visibles, et la
seule qui conserve quelque trace
de peinture est dédiée à la mé-
moire de Thotmès IIU 3 '. Le D r
Cerny se propose d’étudier spé-
cialement les chapelles votives de
Deir el Médineh au sujet du culte
d’Amenhotep I er dans la nécropole
thébaine. Cette étude rentre dans
le cadre des manifestations pu-
bliques de nos artisans pendant
le cours de leur existence et, à ce
titre, appartient au champ de ses
recherches sur la vie et la condi-
tion sociale des gens de la rive
gauche de Thèbes. Quant a la
déesse Mert Seger, dans une monographie en préparation je compte bientôt donner
les résultats du déblaiement de son sanctuaire et les conclusions qu’on peut tirer de la
comparaison de ses nombreux monuments rassemblés dans les musées égyptologiques.
]\j 0TA . Sur la paroi nord de cette dernière chapelle on voit deux sphinx à tète
humaine coiffés du nerns affrontés et levant la main droite de part et d’autre du car-
touche royal contenant le nom d’Horus de Thotmès III (fig. i). On peut comparer
cette représentation avec celle qui se trouve au fond de la cuve du cercueil dAmen-
emapt au Louvre (fig. 2). Deux sphinx semblables escortent le symbole d’Horus
renaissant composé d’un signe ^ avec un œil dans la boucle. Ce signe de vie honenne
est planté dans celui de l’horizon ~ et muni de deux bras tenant les sceptres Le
sphinx semble avoir été en faveur sous la XVIII e dynastie, d’après la stèle du songe a
(*> Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh, îgaa-igrf, p. 59, pl. II et XI; — 1923-ig ai, p. 3 o,
pl. XXIX.
m Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh, igaa-iga 3 , p. 66 et pi. II et Vil.
m Grébaot, Musée Égyptien, t. II; Maspero, Revue critique, t. Il, 1890, p. 612; Fl. Petrie, Six Temples
al Thebes, p. 3 , pl. XXVI; G. Daressy, Annales du Service, t. I , p. 97.
9
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH ( 1926 ).
Gizeh et le naos E 307/1 du Louvre signalé par Erman (1 ), mais je note seulement la
comparaison qu’on peut faire de ces deux scènes avec celle du tombeau de Nakhtou
Amont 2 ) où deux ânes remplacent les deux sphinx de chaque côté d’un symbole iden-
tique de l’Horus ressuscité.
J’ajouterai à la liste des cercueils du Nouvel Empire réunis au Musée du Caire,
contenant la représentation* de divinités momiformes à tête d’âne, liste donnée dans
les additions du précédent rapport, le cercueil n° 6261 ( Journal d’entrée, n° 29735)
de Dja Nefer J. Deux ânes assis dos à dos, la tête de couleur verte, vue de face;
tenant chacun un lézard. Texte : ruut U3 " m*i 1
Le cercueil n° 6025 ( Journal d’entrée, n° 29683) de Padouamen : Deux ânes à tête
noire vue de face tenant ^ . Texte : ^ n © - et -i,~.
PROGRAMME DES TRAVAUX DE 1925 - 1926 .
Le Rapport de 1 güâ-i ga 5 prévoyait pour cette campagne deux chantiers princi-
paux; l’un, dans la nécropole même, consistait à achever l’enlèvement du grand Kom
de déblais à l’est de la tombe n° 2 1 6 , et à pousser le dégagement vers le sud jusqu’à
la hauteur des tombes n os 3 et 32 5 . Ce programme a été réalisé et l’on en verra les
résultats qui sont : la découverte de deux tombes ramessides et d’un groupe nombreux
de caveaux de la XVIII e dynastie.
L’autre chantier était le désensablement des grottes situées à mi-chemin entre Deir
el Médineh et la Vallée des Reines, pour dresser le plan de ce site et rechercher la
destination de cet oratoire garni de grandes stèles jubilaires de Ramsès III. Le résultat
de ce travail sera consigné dans une seconde partie du rapport relative à l’oratoire
de Mert Seger sous la XX e dynastie.
Les chantiers secondaires devaient nous faire retrouver les éléments manquants
aux tombes n os 5 , 2 5 o, 329. On en trouvera le détail dans la première partie rela-
tive à la nécropole.
Enfin un troisième chantier imprévu, près de Médinet Habou, fut entrepris en fin
de saison sur un tertre où les sébakhin signalaient depuis deux ans l’existence de
constructions en calcaire. Nous y avons retrouvé les arasements du temple funéraire
de Thotmès II, dont on lira la description dans un fascicule séparé. Disons seulement
que le nom de ce temple semble avoir été :
Les moyens d’action matériels mis à notre disposition étaient les mêmes que les
années précédentes au point de vue de la voie Decauville; mais les crédits étant
moindres ( 3 10 livres), le personnel ouvrier a été réduit à une centaine d hommes et
enfants.
(1) Sitzungsberichte , 1906. A. Erman, Ein Neues Denhnal von der grossen Sphinx,
(2) Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh , îgsâ-i , p. 1 46 .
Fouilles de V Institut, t. IV, 3. 2
10
B. BRUYÈRE.
RÉSULTATS ARCHÉOLOGIQUES.
FOUILLES À L’ÉTAGE SUPÉRIEUR.
Ces fouilles, dernier reliquat des campagnes précédentes, consistaient principale-
ment à nettoyer, sans grandes chances de trouvailles, les points qui n'avaient pu être
achevés jusqu’ici, et avaient pour but de permettre le dressage du plan général de
la nécropole. Il fallait d’abord s’assurer, par des sondages, qu’il n’y avait plus au nord
de la cascade de tombe inexplorée et ensuite vider les caveaux ensablés pour en cher-
cher les possibilités d’identification.
Les caveaux n os 1001 et 1002 (le plan de ce dernier a été donné dans le Rapport
de 1 gak- 1 ga5 , pl. II) sont des salles rectangulaires assez spacieuses, présentant
tous les caractères des cavernes de la XVIII e dynastie que les alluvions du torrent
avaient comblées. A part la table d’offrandes de Ramès découverte l’an dernier dans
le puits n° 1002 ( Rapport de igaâ-iga5 , p. 3 j, fig. 20) et qui ne semble pas être
une preuve suffisante d’identification , car elle est d’époque postérieure à cette tombe,
aucun objet ne fut trouvé dans les déblais.
Le puits n° 1027, sous la cascade, ne fut entamé qu’en fin de saison, et pour cette
cause il reste encore inachevé et anonyme. Il dessert deux salles, remplies de sable
jusqu’au plafond.
Sur la planche II du Rapport de igaâ-iga5 , a été indiqué, dans l’épaisseur du
mur d’enceinte nord de la cour n° 2 1 6 , un puits P, dont l’existence est seulement
soupçonnée. Les traces d’une entame dans la paroi rocheuse présentent l’aspect d’une
cheminée verticale qui aurait été ensuite bloquée par Neferhotep, à l’aide de gros
quartiers de roches maçonnées. C’est là sans doute un vestige de puits d’une des nom-
breuses tombes de la XVIII e dynastie spoliées par cet architecte. Le débloquage et la
fouille n’ayant pu être entrepris cette année seront opérés dans la campagne pro-
chaine.
La tombe n° 217, jadis publiée par le R. P. Scheil dans les Mémoires de la Mission
française, t. V, a été reprise par M. de Garis Davies qui, pour sa publication, a ex-
ploré les caveaux situés dans la cour et derrière la chapelle. L’établissement du plan
général nécessitait le nettoyage complet de ces hypogées très étendus, dans lesquels
les déblais seulement triés avaient été laissés en place faute de moyen d’évacuation.
C’est dire que le nettoyage des caveaux n’a fourni aucune trouvaille; mais leur attri-
bution à la tombe d’Apoui ne faisait aucun doute. Le plan de l’hypogée a été donné
dans le Rapport de 1 g aâ-i g a5 , pl. IL
11
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
9
Tombe anonyme n° 1022 au sud du n° 217. — Le déblayement projeté en 192Ô
(Rapport de iga3-igaâ, p. 32 ) des caveaux anonymes situés au sud de la tombe
n° 217 a pu être effectué cette année. Le plan à main levée avait été donné dans le
Rapport de iga3-igaâ,p\. VI; un plan plus exact se trouve dans le Rapport de îgaù-
iga5, pl. VII, puits P 1022. D’après la forme rectangulaire du puits de briques et
d’après la construction interne des caveaux, cette tombe paraît appartenir à l’époque
ramesside et se composer de deux systèmes souterrains.
L’un, ayant son entrée en P 1022, comprend un couloir voûté, crépi et blanchi,
conduisant à une première salle également crépie et blanchie dans le sol de laquelle
s’enfonce, contre la paroi ouest, un court puits menant au caveau proprement dit.
Dans la première salle, deux cæcums latéraux contenaient les amphores de provisions.
Cet hypogée, dont on ne connaît pas la chapelle à moins que ce ne soit la petite salle
ouverte sur la cour n° 327-328 ou même le n° 328, a peu subi les ravages de l’in-
cendie qui dévasta l’hypogée voisin. La seconde salle est seule noircie par la fumée.
L’autre système souterrain appartient à la tombe anonyme avec cour et chapelles
qui est située au sud du n° 217. Toutes les salles sont calcinées au point qu’il est
impossible de discerner si elles furent peintes. Leur construction est très soignée. Le
terminus méridional est une grande chambre remplie de momies démembrées et de
bandelettes défaites. Nous y avons concentré toutes les momies éparses dans les autres
chambres et aussi toutes celles que nous avions trouvées dans les caveaux n os 335 ,
336 , 33 7 .
OBJETS TROUVÉS DANS LA TOMBE N° 1022.
i° Fragments d’un masque de momie, cartonnage peint emboîtant toute la tête et
le buste. C’est celui d’un homme d’époque ramesside, en perruque à marteaux avec
un large bandeau frontal décoré. Autour du cou il porte un collier de perles d’or à
double rang et sur la poitrine un pectoral en relief sur laquelle il reste une déesse
aux chairs vertes assise — — .
2 0 Deux fragments d’étoffe peinte provenant de deux carrés de lin différents
(fig. 3 ). L’un d’eux montre un homme vêtu d’une peau de panthère, debout, face à
gauche, levant le bras droit. Devant lui, une botte d’oignons liés, dressés dans une
coupelle à bords dentelés. Ce fragment est anonyme. II est d’étoffe plus fine et plus
blanche que l’autre sur lequel une femme assise, face à droite, sur un siège noir à
pieds de lion, tend la main gauche vers les offrandes posées devant elle et tient dans
la main droite le linge [ 1 . Son costume est ramesside. Elle n’a point de cône sur la
perruque longue et bouclée, mais un lotus et un bandeau sur le front. Deux colonnes
de texte subsistent écrites en noir sur fond jaune jjjjjj- 1 | <2=- 1 *
3 ° Nombreux fragments de cercueils ramessides, sans noms, textes ou figures
pouvant servir à leur identification.
12
B. BRUYÈRE.
k° Nombreux fragments de linceuls peints, d’époque tardive, imitant une large
résille ornée par places de chacals et de génies fils d’Horus.
5 ° Nombreux fragments d’un cercueil de terre cuite d’époque romaine décoré de
volutes de feuillage et d’un personnage à tête d’oiseau habillé comme un guerrier
romain (fig. â), dessin brun sur lait de chaux.
Fig. 3. — t Deux~fragments de carrés de lin peints.
6° Une navette en bois en forme d’olive pointue aux deux extrémités (longueur
o m. 08).
7° Fragments de poteries diverses en terre ordinaire; assiettes sans marque, vases
de formes variées sans décoration ni marque.
8° Un simulacre de vase en bois tourné peint en bleu, avec évidement interne,
imitation de pot à collyre (fig. 5 ).
g 0 Un fragment de tasse en bois tourné décoré au burin.
La tombe n° 328 a été déblayée en 1921-1922, et identifiée grâce aux montants
de porte restés en place à l’entrée de la chapelle; mais on n’en connaît pas tous les
13
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
éléments; aussi le sondage de la cour n’ayant pas révélé l’orifice d’un puits, a-t-on
cherché celui-ci dans la chapelle. Les recherches ont été négatives. Elles devront se
porter l’an prochain dans la chapelle n° 327 qui s’ouvre sur la même cour et fait partie
par conséquent du même tombeau de famille.
Fig. 4. — Cercueil d’époque romaine.
La tombe n° 1026 ( Rapport de iga 5 -iga 6 , pl. VIII), au sud de la maison des
fouilles, comprend une vaste cour de 9 mètres de longueur et 7 m. 80 de largeur.
Elle domine les tombes n os 336 et 337. Sa construction fut interrompue; le ravale-
ment de la falaise est seulement commencé pour l’établissement d’une façade et les
chapelles ne furent jamais creusées. Un seul puits s’ouvre dans cette cour. Taillé
dans le roc, en forme rectangulaire avec feuillure d’encastrement pour la dalle de
14
B. BRUYÈRE.
fermeture, il mesure 1 m. 5oXo m. 75, profondeur 3 m. 63 . Une première salle,
située juste au-dessus du premier caveau de Nefer Renpet,
contient un second puits de 1 m. 12 x0 m. 98 qui mène
à la deuxième salle à 1 m. 55 de profondeur. La première
salle, à plafond plat et murs verticaux, mesure 2 m. 3o
X 2 m. 3 o et sa hauteur est de 1 m. 80. Le sol de cette
calle est à h mètres au-dessous de la cour et à 7 m. 90 au-
dessus du sol du premier caveau de la tombe n° 336 (Nefer
Renpet). La seconde salle, plus fruste, est une caverne assez
régulière dont les fissures ont été bouchées au mortier de
limon. Elle mesure 5 mètres X 3 m. 20 et sa hauteur est
de 1 m. 80. Cet hypogée ne contenait que des oushebtis en
assez grand nombre marqués au nom de 2l\ Jü, 4° ^ (Rap-
port de 1 gü 5 -i gû6 , p. ii 3 ). Le puits n° 1026 a été rebou-
ché pour protéger la tombe n° 336 avec laquelle des crevasses le mettent en com-
munication.
Fig. 5 .
Vase à onguent, en bois.
FOUILLES AU CIRQUE DU NORD.
Puits n° 1 06/1 À l’ouest de la tombe n° 8. — Pour achever le cirque du nord il res-
tait à explorer une large bande de terrain à l’ouest de la tombe n° 8, au pied des
cours n os 292 et 33 g, où il semblait qu’une tombe, au moins, pouvait encore être
ensablée. La fouille a révélé seulement l’existence d’un puits de la XVIII e dynastie très
profond desservant un caveau formé de deux cavernes, dont la porte de communi-
cation avait été obstruée après l’enterrement par une cloison de briques crues de la
XVIII e dynastie (plan Rapport de iga5-ig26 , pi. IV).
OBJETS TROUVÉS.
i° Dans la région à l’ouest du n° 8, un fragment de petite stèle calcaire (fig. 6)
avec un alignement de quatre têtes d’hommes tournées vers la droite, en perruques
ramessides. Leurs noms étaient écrits en colonnes au-dessus d’eux. Il n’en reste qu’un
seul entier : et la fin d’un autre (peut-être ^ ^ ^ en *
herkhepeshef nous est connu par une table d’offrandes ( Rapport de 1 ga 3 -i gsâ ,
pl. XII et p. 52 note) et par la mention de son nom dans la tombe de Nefer hotep
Sa parenté avec le scribe Ramès (de la tombe n° 7)
établie par la table d’offrandes et aussi peut-être avec l’architecte Nefer hotep dont
les deux tombes voisines surplombent l’endroit où ce fragment de stèle a été décou-
vert, laisse présumer que ce fragment provient de l’étage supérieur.
15
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
2 0 Un petit fragment de montant gauche de porte, en calcaire gravé sur deux
côtés adjacents, les deux autres côtés étant
engagés dans la maçonnerie (largeur de la
face externe 0 m. 06, largeur de la tranche
0 m. o 55 ). Texte : ^ A sur tran '
che: HÜ-
3 ° Fragment calcaire d’un socle de stèle
(hauteur 0 m. o 55 ). Texte : (-— ) §jp J ^
us-
h° Deux fragments d’une stèle calcaire gra-
vée et peinte (hauteur 0 m. 19, largeur 0 m.
1 h , épaisseur 0 m. o 3 ) représentant un homme
debout contre le bord gauche de la stèle, en
jupe longue et plissée, devant un homme assis
face à lui, dans un costume semblable. En
dessous, restes de deux lignes horizontales de texte (
deuxième ligne, ce seul signe lisible . Epoque ramesside.
A la
5 ° Oushebtis :
Oushebti de faïence bleue pâle, de ^ ( à 1,Quest du n ° 8 )‘
2 oushebtis de faïence bleue, de ^ * > ** V 0 . ^ (devant la tombe n° 33 q).
Oushebti de faïence bleu foncé, de ^ 0 *“ ( var - de î “-=*)•
Oushebti de terre peinte en blanc, texte noir, de
2 oushebtis de terre peinte en blanc, texte noir, de
(var. ^
2 oushebtis de terre rouge, texte noir (hauteur 0 m. og 5 ) j
(var.n:2Jt+)- ^ ^
1 oushebti de terre rouge , texte hiératique en trois lignes : ^ j © J ] ^ ^
Oushebti en faïence bleue , de ^ |
6° Devant la tombe n° 3 3 9 un fragment de grosse stèle calcaire ou de paroi
murale (hauteur 0 m. 19, largeur 0 m. 21, épaisseur 0 m. 16) sur lequel il reste
une main d’un adorateur tourné vers la gauche et un texte en quatre colonnes de
0 m. o55 de largeur, hiéroglyphes gravés et peints en bleu : fj !^? \ 1 Zl I
WMm-WZlM-Zml' L’objet de l’adoration semble avoir été une
déesse, Ouadjit, Satit ou Anoukit.
7 0 Un fragment calcaire de stèle mesurant 0 m. o 5 X ° vn. oh , épaisseur 0 m. 02 ,
sur lequel on voit les têtes de Phtah et Sekhmet tournées vers la gauche.
16
B. BRUYÈRE.
nés :
8° Deux fragments de montant droit de porte, avec ce texte répété en deux colon-
( Houi ïnM’ tombe n ° 33 9)- Voil ’ Ra pv 0rl de 192à ~
iga 5 , p. 5 1 ( l ).
9° Un fragment de stèle calcaire (fig. 7) (hauteur
0 m. 095, largeur 0 m. 09) avec le sommet de la
tête d’un homme tourné vers la gauche et au-dessus
ces noms en colonnes de 0 m. o 4 de largeur : §|§§|jf
*=\ "ca Probablement Amen-
emapt. Le groupe n° 6910 de Berlin est celui du
m et de son épouse
qui provient de Deir el-
Médineh et sans doute de la tombe n° a 65 située
dans la cour du n° 7, par conséquent juste au-
dessus de l’endroit de la trouvaille. Les titres d’Amenemapt, gravés sur ce groupe,
sont les suivants : + », + ffl ! ” Î3? <= J -!■ (*“• ‘ï') ^
êiâ, î>-+--=inÂi. âil-, £
+Si"P* = in -•
La fdiation d’Amenemapt s’établit ainsi d’après ce groupe :
La tombe n° 2 i 5 est aussi d un -
Le Musée de Turin possède de lui : i° un montant de porte marqué : +$|*= J~
* • i-t-H o ci iü | A ~~~ A <==> * I I 2 0 la stel e n° 22
— vl |© Usina* y* 1’ ^ ‘ ^ , , r
a 80 .); 3 » le fragment de stèle n» 4 (L.bbi..», n« 79.) et 4 " le fragment
de stèle sans numéro sur lequel le nom de l’épouse est écrit deux fms «nsi „ , .
io° Menus fragments de reliefs, sur 1 un desquels on lit f| ' mk . ’ ait peut
être partie d’un nom, tel que \. *=-**, = * ...
Neuf fragments d’une grande stèle calcaire gravée. Le fond des incisions
conserve une teinte jaune qui devait recouvrir jadis toute la surface. Le Musée de
Turin possède une partie importante de cette stèle qu’il y aurait intérêt^ reconsti-
tuer en son entier. Elle provient de la tombe n° 292 du v-ijtf
(>) Le Musée de Turin possède le montant gauche. „
,2 > Le fragment n° 6168 , et d’autres fragments représentés ci-contre en pointdie sur ta figure .
17
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
fragments trouvés cette année (fig. 8) appartiennent à la partie gauche du second
registre et à la partie droite du premier et donnent ces deux noms : jj|j _
^IWÊÊÛ*-- "ÿ** | ^ J T" • l’ a * signalé dans le Rapport de iga 3 -igaâ,
p. 69, des fragments nombreux provenant de cette même tombe et dont les pièces
complémentaires se trouvent à Turin.
12° Aux abords de la tombe n° 292, quelques oushebtis :
2 de faïence bleue (hauteur om. 1 2 ) de ^ ! P % 41 •
2 de faïence bleue (hauteur om.
1 de faïence bleue (hauteur 0 m. 07) de ^ ^ mm , <= J* 8 * 1, ■
3 de terre cuite peinte en vert émeraude, texte noir (hauteur 0 m. io 5 ),
de j — !nZv + -
h de terre cuite rouge, texte noir (hauteur 0 m. 09), de ( var -
® !*)•
1 3 ° Cônes funéraires . — Dans un rayon de quelques métrés a 1 ouest de la cha-
pelle n° 8 et par conséquent tout près de la tombe de Pashed fils dHormès, a été
recueilli parmi les déblais, un cône funéraire à base circulaire de 0 m. 06 de diamètre
Fouilles de V Institut, t. IV, 3. ®
18
B. BRUYÈRE.
(fig. 9). Un autre cône exactement semblable fut retrouvé à la partie inférieure orien-
tale du grand Kom de déblais de la tombe n° 216, à l’endroit même où peu après
fut déblayée la tombe supposée d’Ani décrite pî us loin (p- 27)- Ces deux
cônes avaient été entièrement peints en ver-
millon avant de recevoir sur la surface laté-
rale une couche de peinture blanche.
11s sont remarquables d’une part parce
qu’ils portent, près de la base l’impression
en creux du pouce gauche d’un homme, ce
qui déjà est un indice de consécration jus-
qu’ici mis en doute, et d’autre part à cause
du texte estampé en relief sur la base, texte
dont on ne connaît aucun autre exemple et
qui caractérise nettement ces cônes comme
objets votifs ou comme offrandes funéraires
aux mêmes titres que les stèles ou les ou-
shebtis.
Le texte du sceau, écrit en trois colonnes
verticales, est le suivant : \ <=
f++****\ JHML 1
I Vit P*- Le signe en haut de la seconde colonne est courbe comme
le signe =>gs, mais la lecture m s’impose. En dessous du signe < — qui termine la se-
conde colonne une cassure se montre; mais l’espace qui sépare - — du cadre circulaire
ne laisse même pas la place d’un autre ou d’un — qui pourraient à la rigueur s’y
trouver. Le nom est seulement suivi de sans le qualificatif
Ce texte est unique, à ma connaissance, car aucun de ceux qui sont publiés ne
débute par une formule semblable : Une telle formule se voit sur certains cônes,
mais après le nom du défunt pour introduire le nom du donateur ou parfois pour
indiquer l’ascendance du destinataire. Elle prend dans ce dernier cas le sens de en-
gendré par et elle est suivie du nom du père et très souvent de celui de la mère pré-
cédé de Dans le cas présent, ^ est plutôt l’introduction du donateur, soit
sous la forme relative, soit sous la forme passive. C’est la formule fréquente qu’on
lit au Nouvel Empire en guise de dédicace sur de nombreux objets, stèles, statuettes,
etc., offerts aux défunts par leurs parents et amis. En général on trouve une formule
de ce genre : ^ ^ [1 "J* ^ qui attribue presque toujours à l’héritier du
défunt la qualité de donateur, et à l’objet celle d’ex-voto ou d’offrande funéraire.
Vient ensuite dans la première colonne l’expression qui peut prêter à diver-
ses interprétations, en raison de l’attribution du pronom ^ de la première personne.
Si l’on traduit ^ ^ par : fait pour mon maître, il y a lieu de rappeler d’abord la
teneur des souhaits qu’on adresse au mort pendant son convoi funèbre : -==-f ^ :
à l'occident, 6 mon maître! et de penser que la formule de ces cônes étant de même
19
FOUILLES DE DE1R EL MÉDINEH (1926).
nature, le terme est un terme consacré par l’usage vis-à-vis de tout défunt
quelle que soit la personne qui l’emploie. Ensuite nous trouvons sur les vases lenti-
culaires de nouvel an un souhait analogue, à la différence près du pronom : " | J 'V}
Dans ce vœu, le pronom — peut désigner le vase et peut-être est mis pour
(ici le pronom ^ ne peut s’appliquer au cône).
La seconde colonne vient encore accentuer le caractère votif du cône
funéraire, car elle ne peut guère se traduire autrement que par une expression de
deuil, de compassion, de tristesse. Alors les deux premières colonnes se lisent : fait
pour mon maître en signe de deuil de son père; ou, en témoignage de compassion pour son
père; ou encore, en guise d' hommage funéraire à son père, à moins qu’on ne lie en une
seule locution : en lui donnant un sens se rapportant au défunt dont
la situation est digne de la pitié des survivants, quelque chose comme : à toi qui es
dans l’épreuve, ô mon maître! puisque la mort est considérée à cette époque comme
une calamité inéluctable. Une autre interprétation de ferait de ce cône un
présent funéraire du fils du défunt, mais au sujet duquel interviendrait un subalterne,
un domestique du donateur. Cette version donnerait : mon maître a fait (cc cône ) en
mémoire de son père, ou attristé par la mort de son père; interprétation, à mon sens,
moins facile à admettre.
Quoi qu’il en soit, l’exemple de ce sceau paraît assez probant en faveur de l’hypo-
thèse que les cônes funéraires sont réellement des offrandes aux morts par leurs
descendants, tout comme les ousheblis et probablement une grande partie du trous-
seau et du mobilier des tombeaux.
Plusieurs suggestions ont été proposées sur la destination des cônes funéraires
basées beaucoup plus sur leur emplacement supposé dans la tombe que sur l’analyse
de leur forme et de leur composition.
L’opinion de Mariette, reprise par Borchardt, leur attribue surtout un rôle de bor-
nage de l’aire du sépulcre qui repose sur un fait accidentel généralisé par ces savants
et sur une comparaison précaire avec l’emploi de pointes d’amphores dans certaines
tombes de Nubie. Daressy^ écarte cette hypothèse et considère le cône comme une
sorte de marque de visite des parents et amis du défunt semblable à ces cailloux que
les Israélites, par exemple, viennent déposer après l’enterrement ou lorsqu’ils passent
près de la tombe d’un prophète ou d’un de leurs proches. Le motif de cette consi-
dération est l’accumulation de ces cônes en tas, près de l’entrée des chapelles thé—
haines.
Il résulte des opinions ci-dessus que les cônes funéraires ont été jusqu’ici décou-
verts seulement dans les cours des tombes, soit disposés en tumuli, soit fichés en
(1) Recueil de cônes funéraires , Mémoires de la Mission Jrançaise, t. VIIÏ; voir aussi H. Gauthier, Bulletin de
l'Institut français du Caire, t. VI, 1906, p. 122, Rapport sur une campagne de fouilles à Drah Abouti Neggah
en iqo6 , cônes funéraires. L’auteur signale des formes presque cylindriques de cônes funéraires ayant o m.
ko de hauteur, et des cônes dont la base est évidée au centre par un enfoncement en godet peu profond.
3 .
20 B. BRUYÈRE.
terre, la pointe en bas, alignés côte à côte sur un ou plusieurs rangs sur le périmètre
de la cour.
‘En Egypte, où tout organe créé par une fonction répond par sa constitution au but
fixé, il paraît logiquement insuffisant que des éléments de simple bornage ou même
des souvenirs d’un pieux pèlerinage au cimetière aient adopté une forme unique et
aussi spéciale que celle du cône funéraire. Dans ce dernier cas le nom imprimé sur
le sceau devrait au moins varier avec le donateur et n’être pas obligatoirement celui
du destinataire à l’exclusion presque générale de tout autre. Et puis l’on admettra
difficilement que les gardiens de nécropole aient pu disposer de tout un choix de
sceaux frappés aux noms de chaque défunt du cimetière, à la disposition des visiteurs
désirant marquer leur passage auprès d’un tombeau. Ce qui est important, c’est que
les cônes sont déposés dans la cour et qu’ils prennent ainsi un rôle d’offrande funé-
raire après les obsèques, c’est-à-dire quand l’entrée des caveaux est rendue inaccessible
aux vivants. Les offrandes, dit-on, sont placées dans la chambre funéraire et non pas
à l’air libre, au dehors; mais il y a lieu de distinguer entre celles qui accompagnent
le mort le jour des funérailles et celles qu’on lui apporte ensuite, à différentes fêtes
pour renouveler ses provisions. Ces dernières ne peuvent parvenir jusqu’à lui, puis-
que le puits est fermé; il faut donc les entasser à l’extérieur et il n’est pas de meilleur
endroit que devant la chapelle, puisque c’est justement là que, le jour des obsèques,
avant que la momie ne disparaisse sous terre, on échafaudait en tumulus les offran-
des alimentaires pour leur consécration. D’ailleurs la table d’offrandes est un meuble
de chapelle et non de caveau, afin que la parenté puisse y accéder et perpétuer indé-
finiment les rites qui assurent la subsistance du mort. Elle se décore, dans ce but,
de toutes les denrées alimentaires dont les morts ont besoin. Il faut, par conséquent,
reconnaître dans le cône une offrande et spécialement alimentaire destinée au défunt
et marquée de son nom à cette intention.
Les offrandes funéraires se divisent dès le début de l’histoire en deux catégories
d’objets : les objets réels et les simulacres. Les uns empruntés aux différents règnes
de la nature (il n’est pas question ici du trousseau et du mobilier, mais seulement des
aliments et onguents), les autres copiés sur le vif en matières durables et fabriqués
en remplacement des premiers, devenus périmés par leur nature au bout d’un certain
temps.
Le point de départ de cette coutume est étroitement lié à celui de la conservation
du corps humain. S’étant aperçu que la dépouille mortelle est la proie des germes
de corruption qu’elle renferme en dépit des plus savants artifices employés à lui don-
ner une durée, l’Egyptien a cherché à assurer en dehors d’elle l’impérissabilité de la
forme corporelle, condition jugée nécessaire par ses croyances de l’au delà. 11 a trouvé
l’expédient de la statue-portrait, et c’est là l’introduction du simulacre doublant la
réalité défaillante, sans toutefois se substituer à elle jusqu’à l’exclure. Le mot double
est celui qui convient le mieux à ce simulacre, qui répond exactement au réel. II s’en-
21
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
suit que la statue de ka est le premier répondant, en date, du défunt, et qu’elle est
ainsi l’ancêtre de Youshebti des tombes postérieures sans serdab.
L’oushebti ou le shaouabli du Nouvel Empire aurait d’ailleurs une origine étymolo-
gique empruntée à la fois au verbe ousheb «■ répondre » ^ =J x (graphie du Moyen
Empire) et au verbe ousheb erse nourrir de quelque chose» ^ ™ J ^ (textes des Pyra-
mides). La confusion des deux sens dériverait de l’homophonie autant que de la
similitude de fonction de l’organe.
Le texte du chapitre vi du Livre des Morts fait de Youshebti le fellah qui travaille
pour gagner son pain quotidien, c’est-à-dire l’offrande alimentaire de celui dont il est
le substitut. Cette conception primitive du défunt qui a besoin de se nourrir, évoluant
à travers les âges, devient insensiblement : celle du double travaillant pour celui qu’il
remplace, puis le remplaçant qui se change en serviteur du double. Le motif de sa
présence étant l’alimentation journalière du mort, il prend les outils de l’agriculteur
et s’habille du texte du chapitre vi ou de la formule abrégée de l’offrande 4= â ou
encore de l’expression PI gff j*j N . . . qui fait intervenir l’illumination solaire comme
facteur essentiel de la condition des élus et par suite de l’offrande alimentaire qui
l’assure.
Le principe du simulacre étant admis pour le défunt, il en découle celui du simu-
lacre d’offrande pour l’offrande elle-même, car les provisions de bouche réelles em-
portées par le mort dans son caveau subissent les mêmes vicissitudes que le cadavre
et nécessitent l’adjonction de reproductions fidèles des objets périssables à ces denrées
appelées à s’éteindre. C’est pourquoi un même caveau contiendra des récipients rem-
plis d’aliments et d’onguents véritables et des copies de ces vases d’onguents, de ces
quartiers de viande, de ces volailles, légumes, fruits et pains de toutes sortes. La
peinture et la sculpture n’ont pas d’autre but que de perpétuer en images des objets
que le temps détruit. La décoration des mastabas est purement utilitaire à son ori-
gine. Le Moyen Empire a réalisé en ronde bosse une grande partie des bas-reliefs de
l’Ancien Empire, donnant une extension plus large à l’idée du simulacre lancée par
les époques antérieures; mais déjà les tombes des premières dynasties avaient révélé
l’usage des objets d’imitation
On peut alors se demander si l’évolution rationnelle de la théorie du ka U instau-
rant la statue de double n’a pas eu comme aboutissement logique l’innovation des
kas d’objets, ou en d’autres termes si les simulacres d’objets alimentaires destinés aux
kas des défunts ne sont pas pour cette raison des kas d’aliments U Cela concor-
derait avec l’opinion que certains savants se font du ka : force vitale entretenue par
l’alimentation.
Le cône funéraire a quelque chance d’appartenir à la catégorie des simulacres d’of-
frandes comestibles. La forme est celle d’un pain. L’existence d’un pain réel de cette
(1) Musée du Caire, offrandes en ronde bosse trouvées en 1925 par M. G. Jécjuier à Dahchour.
22
B. BRUYÈRE.
forme a-t-elle été constatée dans les tombes, je l’ignore; mais dans de nombreux
temples et de nombreuses chapelles tombales W on assiste à l’offrande de pains coni-
ques de celte espèce à différentes divinités, et ils sont appelés “JA ccpain blancs, ce
qui ne peut les faire prendre pour les cônes funéraires que si ceux-ci représentent
effectivement des pains blancs ( 2 l
t En l absence du nom égyptien du cône funéraire, il faut admettre qu’il n’avait pas
d’autre désignation en tant qu’offrande, sinon en tant qu’objet votif, que celui du
pain réel dont il reproduisait l’aspect. Généralement d’ailleurs il était peint en blanc,
sauf le sceau de base qui était rouge ou bleu. J’ai dit plus haut que j’avais remarqué
sur deux d’entre eux une trace de pouce imprimée comme marque de consécration
probable, ce qui anéantit une objection élevée contre l’hypothèse du pain d’of-
frande.
Que la base soit circulaire, ovale, carrée ou rectangulaire, l’objet ne se présente
pas moins en peinture ou en bas-relief sous une forme conique ou pyramidale, c’est-
à-dire à profil aigu, ce qu’exprime le mot A (3) s P d - Classé ainsi par sa forme trian-
gulaire dans les objets spi[l_^A ( "'> I e cône funéraire appartient aussi à la catégorie
générale des spd ^ ~ rr vivres, aliments », dans laquelle, croit-on, le signe j\ serait
1 idéographie du las de grains. De la forme variable de sa base on peut déduire qu’il
représente une pyramide dont le nombre d’arêtes va de quatre jusqu’à l’infini, et
par suite que le pain d offrandes s’inspire volontairement de la même idée qui im-
pose à la tombe la forme d’une pyramide, c’est-à-dire une idée relative au mythe
solaire.
On connaît le pyramidion de Ramès au Musée de Turin, sur une des faces duquel
le soleil a 1 horizon i&« est remplacé par une pyramide ^A, avec sa stèle de lucarne,
ce quijmtorise l’assimilation de la forme triangulaire des pyramides au dieu Harma-
bb ' s e * permit àBrugsch d identifier Hor sopdou, le triangulaire, ^ A’ avec
En particulier au temple de Séti à Abydos, et dans tes tombes de Gournah n° 8 a Amenemhat n” 78 Ho-
remheb. ’ '
(2 > Sur une table d’offrandes de l’Ancien Empire au Musée du Caire le pain d’offrande est figuré comme une
pyramide avec son socle Sur la table n» s 3 oi 6 (pl. VIII, Catalogue ), pyramide sans socle. Sur la table
d’offrandes n" a 3 oi 3 les pains coniques sont appelés — | ou — \ ^ (Moyen Empire) Catalogue du
Musee du Caire , Tables d’offrandes, pl. VII;
Recueil de travaux, i 8 9 5 , p. 1 A7, 1. 7 et 1 1 ; Spiegelberg, Geschaf Ajournai eines œgyptischen Beamlen.
z«v*a:!Xk]~T9a7“jtir'P*,nfiBsa
livraison de 80 pains blancs pour la tombe.
Ces pains semblent différents des pains pour manger, de la ligne 1 1 : ~ * 2 b do ™ és à des scribes
punis de prison. ' 1
2 J oir P our ce mot : Spiegelbebg , Recueil de travaux, 1906. Varia, Die hedeulüng der hiéroglyphe A spd.
G. Jequier, Les frises d'objets des sarcophages du Moyen Empire, dans les Mémoires de V Institut français
du Caire, t. XLVII, p. 87, les amulettes. 11 existait des amulettes en forme de triangle j\, blanc, noir, bleu ou
jaune, mises près des pieds des morts et appelées S ma -Tk OU Spd p .
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FOUILLES DE DE 1 R EL MÉDINEH ( 1926 ).
l’Horus sothiaque j\ Que le signe A soit ou non le symbole de la lumière
zodiacale, il n’en subsiste pas moins qu’il est un symbole autre que celui de la forme
géométrique triangulaire en raison de son emploi monumental dans tout ce qui a
trait au soleil et plus particulièrement au soleil de l’horizon. L’homme qui meurt est
identique au soleil qui est à l’horizon de l’occident, et l’homme qui ressuscite est sem-
blable au soleil qui sort de l’horizon de l’orient. Toute la croyance funéraire est basée
sur cette comparaison qui dicte les symboles et les formes des objets et des monu-
ments destinés aux morts.
Le sceau des cônes funéraires contient souvent plus que le nom et les titres du
défunt ; il renferme parfois le proscynème 4 = A lAï avec f° rrau ta £l!’ ou bien une
représentation du défunt assis devant l’autel des offrandes, ce qui dénote le caractère
d’offrande alimentaire du cône, ou encore une prière à quelque dieu, Amon, Harma-
khis, Osiris, ou enfin un extrait delà confession négative, prélude obligé de l’obten-
tion du titre makherou, condition de l’offrande funéraire. Mais la plus typique des
représentations sur le sceau est celle du défunt à genoux adorant le soleil dans sa
barque diurne. C’est la scène traditionnelle des stèles de lucarne des pyramides.
L’idée double qui s’attache au mot hotep ^ « offrande-repos n, donne à la pyramide
le sens jumelé de lieu de repos et de lieu de l'offrande, et facilite l’assimilation origi-
nelle des deux signes A et A et de leurs sens réciproques assez voisins : A «préparer»
(une offrande par exemple), A «donner, placer, installer». La formule 4= A avar, f
les temps où elle se cristallisa en locution toute faite, à l’époque peut-être des adora-
teurs d’Horus qui usitèrentle signe du Sud 4= comme premier emblème pharaonique,
devait sans doute exprimer le même double sens de la quiétude éternelle assurée par
l’offrande à l’abri de la pyramide
Il semble établi que le cône funéraire est un simulacre de pain d’offrande, marqué
du sceau du destinataire, déposé comme un objet de remplacement doué de qualités
de durée, dans la partie de la tombe accessible aux vivants. La formule du cône de
Hormès nous est une preuve que ces objets votifs sont des cadeaux funèbres de la
famille au même titre que certaines stèles et que la plus grande partie des ousheblis.
S’ils sont accidentellement fichés la pointe en terre et le sceau tourné vers la lumière
du soleil, auquel il emprunte souvent sa forme circulaire, c’est sans doute en même
temps pour que ce sceau reçoive l’éclairage solaire source de vie et parce que de celte
façon la pointe du cône se dirige sous terre vers la région d’ombre du royaume d’O-
siris où le mort réside.
!1) H. Brugsch , A ou la lumière zodiacale, P. S. B. A. , t. XV, 1 893 , p. a 3 1 el, 387. L’opinion de Brugscb
est contredite, mais non détruite, par l’article de Spiegelberg, op. cit., Rec. de travaux, 1906, Varia. — Au
temple de Me'dinet Habou, Ramsès III présente toutes sortes d’offrandes comestibles à un dieu anthropomorphe
la tête surmontée du signe qui est appelé Kaseped (J 1 ■ A 1 1 I) ?Ti *“■— ■
(3) Les variantes de construction de celte formule sont très nombreuses à l’Ancien Empire; mais cette cons-
truction souvent fautive montre qu’elle était déjà passée en bloc dans le langage courant.
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B. BRUYÈRE.
Toutefois cette situation du cône, la pointe en terre, semble tellement anormale
qu’elle n’est pas satisfaisante. Ce n’est probablement qu’un cas exceptionnel résultant
d’un bouleversement du site à une époque postérieure à l’érection de la tombe. Le
fait essentiel , c’est que la base du cône est destinée à être vue et exposée au soleil, car
elle représente parfois, comme il est dit plus haut, une scène d’adoration au soleil
levant par le défunt du tombeau. A. ce point de vue, elle s’apparente aux stèles de
lucarne des pyramides et aux pyramidions décorés et peut avoir, comme ces monu-
ments, un premier but religieux relatif au culte solaire et à l’offrande funéraire qui
est subordonnée à ce culte et un second but décoratif, mais très secondaire, car en
Egypte l’art concourt à l’expression du sentiment mystique sans, jamais s’attribuer le
rôle principal. Je pense donc que si la place véritable des cônes n’est pas encore
trouvée, elle sera sur une partie très éclairée de la tombe, et bien en évidence.
Si les cônes sont pour un même tombeau, nombreux et identiques, c’est que la
famille renouvelle périodiquement son offrande par grandes quantités afin de multi-
plier, par la répétition, les chances de durée et d’éviter les risques de perte totale. Il
est constaté que l’usage des cônes funéraires est surtout thébain U), qu’il apparaît à
Dra aboul Negah au Moyen Empire, se généralise sous la XVIII e dynastie, disparaît
vers la XIX e dynastie et ne reparaît partiellement qu’à l’époque saïte.
Héritant en cela une tradition plus ancienne, mais assez proche toutefois, l’empire
thébain se signale entre autres innovations par les cônes funéraires, les ousheblis W
et le cône thébain placé sur la tête des kas des défunts
Ces trois créations sont apparentées au principe de l’offrande et sont purement des
usages funéraires. Spiegelberg^ a démontré l’inanité de l’emploi du cône thébain
comme lubrifiant de la chevelure, opinion à laquelle Ermant 5 ), dans une seconde édi-
tion, semble avoir renoncé. Malgré la trouvaille d’un cône provenant d’un cartonnage
de momie par M. R. Mond, l’existence réelle du cône thébain reste encore à prouver
et a de fortes chances de ne l’être jamais.
Le cône thébain, le cône funéraire et la pyramide appartiennent au même ordre
d’idées. J’ajouterai, comme nouvel argument en faveur de l’hypothèse exposée dans
mon Rapport de 1 gaâ-i ga 5 , les exemples de deux stèles de l’époque XXII e à XXX e
dynastie M, sur lesquelles deux défuntes portent un cône aigu comme une pyramide
et hérissé de rayons divergents analogues aux barbes d’un épi de blé. Ce cône s’ap-
puie sur la tête des défuntes en traversant un monticule aplati semblable au tas de
sable que j’ai déjà signalé. Il faut rapprocher cette représentation de la scène du
(1) On en a trouvé aussi à Abydos et à Rizagat, Daressy, Annales du Serv. des Antiq. , XXVI, p. 18.
^ Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh (1922-192$), oushebtis, p. 64 .
(3) Voir Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh (îgsâ-i 92$), le cône thébain , p. 69.
(4) Recueil de travaux , 1906, Der sogenannte Salblcegel.
(5) Ægypten und Ægypletis Leben .
{6) Valdemar Schmidt, Muséum Münterianum , p. 42 (fig.) et pi. XX, n° 1.
25
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
temple de Saft el Henneh reproduite par Brugsch, où l’on voit un roi couché à plat
ventre sous un ciel étoilé, adorant une semblable pyramide barbelée que fauteur
assimile à la pyramide éclatante et rayonnante de la lumière zodiacale^ 1 ). Saft el Hen-
neh fut comme Hiérakonpolis un centre de l’adoration du dieu Sopdou. Si ce dieu
n’est pas l’Horus de la lumière zodiacale, il est au moins celui de la pyramide à face
triangulaire; et comme il est l’Horus matinal de l’horizon oriental, on se trouve ramené
à dire au sujet du cône théhain ce qui a été dit au sujet du cône funéraire pour son
Fig. 10. — Fresque du caveau n° 219 de Nebenmat, paroi ouest. Le soleil et la pyramide.
sens symbolique, et à rappeler que les défunts coiffés du cône thébain reposent sur
la natte aias et reproduisent ainsi le double symbole _i_ du repos et de l’offrande
funéraire qui le garantit éternellement. Enfin on peut suggérer la comparaison entre
les deux fresques tirées de deux tombes de Deir el Médineh. Dans l’une (fig. 10)
le soleil levant éclaire la pyramide, dans l’autre (fig. 1 1) il éclaire les offrandes, et la
pyramide figurée ici reproduit exactement la forme du signe ^ comme d’ailleurs
dans la tombe n° 335 1 2 ) où cette pyramide est posée sur le sable, comme le cône thé-
bain de Dja Nefer< 3 4 5 k On remarque, de plus, que le défunt assis, les pieds sur le tapis
BliB et coiffé du cône thébain, tient en main un lotus à lige courbe et que cet en-
semble est comparable à celui que forment les amphores de vin posées sur la natte,
coiffées d’un bouchon conique et ceinturées d’un lotus à tige serpentine.
O) ^ ou la lumière zodiacale (suite), Proceedings Soc. Bibl. Arch., 1893, p. 387.
Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh (igsâ-ig' 25 ), p. 118, fig. 80.
(3) Ibid., p. 70.
Fouilles de V Institut , t. IV, 3 .
4
26
B. BRUYÈRE.
Il y aurait quelque lien de parenté entre les bouchons de jarre ^ , -B) e t les cônes
thébains et funéraires, car ils sont frappés aussi d’un sceau de propriété souvent
complété du proscynème de l’offrande. On rapprocherait aussi avec raison la forme
du cône thébain des deux stèles du Münterianum Muséum de celle que prend la
déesse Nout, sur les tables d’offrandes de la même époque (pl. XLI, n os 23 160 à
23 i 63 ;pl.XLlI,n 0 S 23 i 65 , 23 i 66 ;pl.XLlII, n° s 9 3i6 7 ,23i68, 2 3 1 6 9 ; pi. XLI V,
n os 23i 7 o, 23i 7 i, 2 3 1 7 2 ). La déesse fait corps avec un arbre conique assez sem-
Fig. 11. — Fresque du caveau n° 336 de Nefer renpet. Le soleil et l’offrande.
blable parfois au pseudo-cyprès de Min (n° 2 3 161) ou à la plante figurée sur la table
d’offrandes n° 2 3 o 7 6 et qui surtout est analogue à certains cônes arrondis à la base
et très aigus à la pointe qui surmontent les têtes des défunts sous la XXVI e dynastie
environ. On remarquera que les branches de l’arbre de Nout sur ces tables d’offrandes
forment un rayonnement qui rappelle les cônes rayonnants des stèles du Münterianum
Muséum et que l’arbre de la table n° 23 160 se hérisse extérieurement de branchages
qui, à échelle plus réduite, donneraient sur la tête des défunts un simple rayonne-
ment. Le parallélisme de ces représentations et le rôle important de Nout dans l’of-
frande funéraire impliquent forcément une relation étroite entre l’arbre de Nout, le
cône thébain et le cône funéraire.
La déesse Nout porte sur la tête tantôt un objet de forme ovale peint en vert, qui
ressemble au cône thébain de la XXII e dynastie, tantôt un objet qui est exactement
pareil au pain * des tables d’offrandes hotep et aux arbres dits sycomores de Nout qui
(1) La forme aplatie — du cône thébain signalée dans le Rapport de 1 gsi-i ga5 , p. 69 , se retrouve à El Kab
dans la tombe de Paheri (Tylor et Griffith, pl. XII), qui serait de la même époque que la tombe n° 34o
(première moitié de la XVIII e dynastie) et de Menkheper n” 79 à Gournah (époque des Thotmès).
(2) Catalogue du Musée du Caire, Ahmed bey Kamal , Tables d’offrandes, planches.
27
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
constituent avec le dattier et le doum les trois essences d’arbres réunies dans les
Champs Elysées, jardins de l’offrande funéraire.
CHANTIER PRINCIPAL.
ACHÈVEMENT DU ROM À L’EST DU N° 216 (PL. II).
L’an dernier l’enlèvement du kom de déblais à l’est du n° 216 avait laissé sub-
sister toute la partie basse inachevée. Cette année on a pu terminer le déblayement
et retrouver sous le sable quelques tombes de l’époque ramesside jiarmi de nombreux
puits de la XVIII e dynastie.
La rampe d’accès du tombeau n° 216 de Nefer hotep se termine brusquement à
sa partie inférieure, comme l’indique la planche II du Rapport de îgaâ-igaÔ. Ensuite
une autre rampe continue la descente vers le vallon, après une solution de conti-
nuité, et ce second tronçon effectue un changement de direction, presque à angle
droit avec le premier.
Avant le déblayement actuel cette brusque interruption et cette déviation du che-
min d’accès était difficilement explicable, puisque l’éperon rocheux qui limite au sud
le cirque du nord, éperon sur lequel est construit ce chemin, se prolongeait en pente
douce jusqu’au thalweg. Il fallait qu’un obstacle eût empêché le constructeur d’ache-
ver la rampe en ligne droite, et l’obstacle n’étant pas un à pic de la colline, ce ne
pouvait être qu’une tombe déjà construite qui barrait la route. En effet, après un
espace de quelques mètres, au-dessous de la rampe supérieure, le versant a été ravalé,
pour former une haute muraille verticale.
De gros blocs de roche hérissent la crête de cette muraille. Ils ont peut-être servi
de substructure à un édifice en relation avec la rampe ou plus simplement à un terre-
plein en terrasse sur lequel s’effectuait le changement de direction de ce chemin
d’accès. Ces rocs surplombent de 5 m. 85 le sol d’une vaste cour, dans laquelle s’élè-
vent encore les murs de briques d’une tombe composée de plusieurs chapelles.
LA TOMBE SUPPOSÉE D’ANI N° 1069.
Cour et chapelles (pl. II). — La cour est située au sud du n° 8 et à l’ouest du
n° 326. Elle forme un carré de r 3 mètres de côté. Les murs d’enceinte ont disparu.
Il ne subsiste que les arasements des chapelles appuyées contre la falaise ravalée de
l’ouest. Ces chapelles se composaient d’une salle centrale voûtée de 5 m. 5 o de lon-
gueur sur 2 m. 28 de largeur, axée nord-sud, flanquée de deux petites annexes,
orientées est-ouest, dont le rôle n’est pas connu et dont on trouve d’autres exemples
dans la nécropole (tombes n os 2 5 0 , 32 5 ).
Les annexes étaient seulement blanchies à la chaux, comme dans les deux exem-
ples cités, tandis que la salle du centre était décorée de peintures. Ce qu’il en reste
4.
28
B. BRUYÈRE.
est suffisant pour en affirmer l’existence, mais totalement indéchiffrable. L’entrée
devait se trouver au milieu de la paroi orientale et faire face à la niche occidentale
qui demeure encore et conserve des traces de peintures. Cette niche, percée dans la
paroi de l'ouest à o m. ^5 au-dessus du sol, mesure o ni. 45 de largeur et o m. 85
de profondeur. II est possible qu’une petite stèle ait trouvé place dans le fond. Les
annexes étaient probablement couvertes d’une voûte, mais les vestiges de murs s’ar-
rêtent avant le départ de cette voûte. Leurs entrées s’ouvraient à l’est, ce qui les ren-
dait indépendantes de la construction centrale. Au fond de l’annexe du nord semble
se montrer une banquette ou mastaba. »
La partie méridionale de la cour est occupée par une très vaste salle mesurant
5 rn. 18 de longueur est-ouest et 3 m. 85 de largeur nord-sud. La porte, avec seuil
et montants de grès, était située au milieu du mur septentrional. Les dimensions
exceptionnelles de cette salle et la faible épaisseur des murs rendent impossible l’idée
d’une couverture en berceau. Un toit plat ne pouvait également exister sans points
d’appui intérieurs sous forme de colonnes de pierre ou de piliers de bois. Nous n’a-
vons découvert aucune trace de ces supports, et aucun point d’attache dans les parois
pour une poutre de soutien.
Dans les murs plus épais de l’ouest et du sud sont cependant percées, par endroits,
sur des alignements horizontaux, des séries de trous équidistants, de faible diamètre,
dans lesquels furent peut-être enfoncées des frondes de palmiers. Cela laisserait sup-
poser que cette vaste construction était une cour à ciel ouvert, avec des auvents par-
tiels, contre les murs les plus résistants.
Le sol était damé; les murs du sud et de l’ouest montent verticalement à plus de
a m. 65 et leur surface, enduite de crépi de limon, porte par places des traces d’un
commencement de décoration sur fond d’ocre jaune. La destination de cette enceinte
est une énigme pour l’instant. Aucune trouvaille significative n’y fut faite. Le sol a été
profondément fouillé sans résultat sous l’épaisseur de boue pilonnée qui le couvrait.
Dans la paroi orientale, à l’extérieur, se dessine un renfoncement de o m. 20 sur
une longueur de 0 m. 90 qui pourrait avoir servi à l’encastrement d’une stèle.
Puits et caveaux (fig. 12). — Dans l’angle sud-ouest de la chapelle du centre est
creusé un puits de briques (n° 1069) mesurant 1 m. 3oXo m. 90 avec feuillure
pour la dalle de fermeture. Il descend à 3 m. 35 de profondeur. Presque à la surface
de ce puits a été découvert le fragment de montant de porte en grès décrit plus loin
(voir objets trouvés, n° i)û). Les caveaux se composent d’une première caverne irré-
gulière de formes et mal dégrossie, dans le sol de laquelle s’enfonce au sud-ouest un
autre puits de briques, crépi et blanchi, de 1 m. 35 de longueur, 0 m. 65 de lar-
geur et 2 m. 10 de profondeur, qui mène au caveau proprement dit.
(l) Celte trouvaille montre que la tombe n’a pas été fouillée par un archéologue, mais pillée il y a long-
temps par les Arabes.
29
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
Ce caveau, d’époque ramesside, construit en briques, mesure h m. o 5 de lon-
gueur, 2 mètres de largeur et 1 m. 95 de hauteur, sous voûte en plein cintre formé
Fig. 12. — Puits et caveaux n° 1069.
d’un seul rouleau de briques au gabarit circulaire. Tout l’intérieur est blanchi et n’a
jamais eu d’autre peinture. Les pillards ont percé la voûte, comme dans beaucoup de
tombes, et ont accumulé au-dessus du berceau les déchets du pillage.
Fig. ib . — Pied de cercueil.
OBJETS TROUVÉS DANS LA TOMBE N° 1069.
i° Sur le puits, un fragment de montant droit de porte, grès, avec deux colonnes
de texte (fig. 1 3 ), invocation àAmon et à Osiris. Le nom du défunt n’est pas sur ce
fragment.
80
B. BRUYÈRE.
2° Un fragment d’un pied de cercueil anthropoïde (fig. 1 h) du f* | ^ | ^ [1
Fig. i5. — Cuves de cercueils.
A GAUCHE, PAROIS INTERNES; A DROITE, PAROIS EXTERNES CORRESPONDANTES.
3 ° Cinq fragments de cuves de cercueils anthropoïdes (fig. i 5 ) : ce sont les têtes
de ces cercueils. On peut constater la fréquence des représentations variées de l’âme
à l’intérieur, et de la boucle d’Isis à l’extérieur. Le fond est jaune clair ou rouge som-
bre. Sur l’un d’eux, à l’extérieur, on voit un couple assis, en costumes du début du
31
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
Nouvel Empire. Le nom de est écrit au-dessus de la femme. Sur un autre
figure le dieu faucon Ces cercueils sont de la XVIII e dynastie.
l\° Un fragment d’un beau visage de cercueil anthropoïde, avec lotus frontal, épi-
derme brun-rouge. Travail soigné, verni ambré.
5° Une main droite allongée et ouverte, en bois, d’un cercueil de femme, épiderme
jaune, bagues bleues à tous les doigts.
Fig. 16. — Plastron de lin peint (hauteur o m. 35, largeur o m. 5o).
6° Trois oreilles humaines de cercueils différents, couleur jaune clair.
7° Fragments nombreux de cercueils anthropoïdes, avec reliefs de couleurs, verni
jaune.
8° Quatre masques de momie, cartonnages emboîtant la tête et les épaules (trois
hommes et une femme).
9° Partie supérieure d’un petit cercueil de jeune fille, bois stuqué, peint en blanc,
pas d’autres traces de peinture, visage finement modelé, oreilles cachées par la per-
ruque.
io° Carré de lin peint (fig. 16) représentant un défunt assis à droite sur une
chaise à pieds de lion. 11 porte une perruque à lourdes tresses bleues frangées d’or,
32
B. BRUYÈRE.
un collier ousekh, une longue jupe plissée retenue aux hanches par une ceinture à
bouts flottants, des bracelets aux poignets et des sandales à pointe recourbée. 11 im-
pose la main droite au-dessus des offrandes et tient un bouquet de lotus dans la main
gauche. Devant lui, un autel à pied bleu supporte l’eau et le pain couronnés de ver-
dure. Son fils fait les fumigations et libations rituelles à l’aide du pot à feu et de la
buire. Cét homme se tient debout à gauche. Il a le crâne rasé et l’écharpe en sautoir,
le collier ousekh et la longue jupe à tablier triangulaire qui composent, dans l’ensem-
ble, le costume des porteurs de barques sacrées et de litière royale sous les dynasties
ramessides. Les chairs des deux personnages sont de teinte rose clair.
Une natte constitue le sol de cette scène d’offrandes. Les noms des deux hommes
étaient écrits au-dessus d’eux, en colonnes; texte noir sur fond d’ocre jaune. On peut
lire pour le fils | | £«■= | et pour le pèreJJJ | «[»■!• w
Les lectures possibles de ce nom seraient : TT! , , ^
"y* (var. fTÎ *T) - ^ ne hypothèse séduisante proposerait de hre^["7j! puis-
que tant d’autres objets marqués de ce nom sont réunis dans cette tombe; mais il
faut probablement écarter cette hypothèse en raison du manque de place pour un
signe en hauteur tel que ^ au début du nom, et pour les deux ^ | qui ne sauraient
s'intercaler entre le ^ et la tête du défunt. Enfin le signe qui suit semble plutôt
appartenir au nom et le terminer que faire partie de la formule fréquente j dont
on fait suivre le nom d’un mort. Cette hypothèse avait cependant quelque motif de
s’imposer de prime abord, car on a trouvé plusieurs ostraca au nom de M dans
ce caveau, faisant mention d’objets fournis pour le mobilier funéraire, parmi lesquels
un morceau de toile peinte pour Ani par Houi. Ensuite les graffiti de la Nécropole
thébaine de Spiegelberg attribuent à ^ ^ un fils du nom de p < .
L’attribution de la tombe repose seulement sur la trouvaille de ce carré de lin et
des ostraca d’Ani. Si le nom mutilé doit se lire ^r 7 ÎT* 0U plutôt 'V-fTiT"» nous
trouvons une relation de parenté entre 1 1 , >>- "V" et ^ , c l une P ai ’t dans
la tombe n° 217 de ^ jJ] ® ^ | (XIX e dynastie), où Ani est fils de Apoui; d’autre part
dans la stèle n° 8 de Turin, où Apoui eut pour fils ^ | ^ et T~- Q uar, f a [fjfl/, il
est désigné sur le carré de lin comme le * et non le ^ du défunt, et il est fort possible
qu’il y ait une différence de signification entre ces deux écritures. Mesou pourrait être
autre chose que le fils de celui à qui il fait l’offrande.
Houi et Ani sont souvent réunis sur les mêmes monuments. (Turin, sièges de
sdm ash, bassin à libations). Leurs tombes ne sont pas éloignées l’une de l’autre, et
puisqu’ils sont contemporains et que Houi vécut sous la XIX e dynastie, Ani appartient
donc à la même période. Ce qui a été dit plus haut de l’impossibilité pour Nefer
holep de prolonger plus bas la rampe d’accès de son tombeau trouve ici sa justifica-
tion.
L’usage des carrés de lin peints semble avoir été de s’appliquer sur la poitrine de
la momie par-dessus l’enveloppe extérieure de bandelettes. Ce scapulaire orné de la
33
FOUILLES DE DEIR EL MÉD1NEH (1926).
scène rituelle de l’offrande était une amulette, ajoutée à toutes les autres, destinée à
assurer au défunt, d’une façon plus intime, les moyens de survivance de son ka. Il
n’avait ainsi plus besoin de sortir
de son cei'cueil et de parcourir les
scènes analogues dont sa tombe
était toute remplie, tant sur les
stèles de la chapelle que sur les
parois du caveau, pour bénéficier
des offrandes faites à sa mémoire.
n° Nombreux fragments de
bois provenant d’une caisse de
harpe en forme de vaste cuiller
très creuse, peinte extérieure-
ment en vert, et mesurant 0 m.
5 0 de longueur, 0 m. 21 de lar-
geur 0 m. 10 de profondeur.
1 2 0 Une assiette de terre cuite en forme de canard (fig. 17), dont le bord, la tête
et la queue du canard sont peints en bleu. Dans l’intérieur de l’assiette, peint en
rouge, se trouve un résidu calciné de quelque offrande. La forme de cette assiette
dérive probablement du mot
Fig. 17. — Assiette de terre cuite (diamètre o m. 16).
Fig. 18. — Poteries de la tombe n° 1069.
1 3 ° Poteries (fig. 1 8). — A. Deux amphores, bouchées au plâtre avec un tesson de
poterie au-dessous du plâtre pour l’isoler du contenu de l’amphore, qui se composait
de graines agglutinées. Marques extérieures incisées : | x (fig. 18 et Ù9, n° 18).
B, D, E. Grands vases ayant contenu des viscères enveloppés de chiffons et sau-
poudrés de natron. Ces vases étaient obturés avec de la boue, ou fermés d’un bou-
chon d’argile avec ligatures de toile.
G. Amphore analogue à celle trouvée l’an dernier au tombeau n° 336 ( Rapport
igaâ-iga 5 , p. 1 1 3 et pl. IX, n° 12).
Fouilles de l’Institut , t. IV, 3 .
5
34
B. BRUYÈRE.
L. Vase de terre rouge vif marqué en incision ffjp (fig. g , n° 19).
K. Deux grandes jattes décorées extérieurement de lignes de points incisés et
d’entrelacs peints bleus et rouges. L’une d’elles est marquée à l’intérieur, en incision
X (%• Û9, n° 20).
F, H. Coupes et coupelles. Certaines portent des traces de feu dehors et dedans.
D’autres ont servi de palettes ou de godets de peintures.
G. Deux vases ^ de terre cuite peints en bleu. — J. Ampoule lenticulaire.
Fig. 20. — Amulette en bois (hauteur o m. 07).
Fig. ai.
Hache en bois
(hauteur 0 m. t6).
ih° Loquet et chambranle de bois peint en blanc (fig. 1 9) provenant de la porte
du caveau.
1 5 ° Amulette formée d’une plaquette de bois incurvée pendue à une ficelle. Au-
cune trace de décoration (fig. 20).
16 0 Fragment de collier ou de bracelet fait d’un coquillage à l’extrémité d’un fil
de perles multicolores.
1 7 0 Signe “| en bois peint, le manche est noir, le fer de hache est jaune, les liga-
tures rouges (fig. 21).
18 0 Nombreux fragments de momies embaumées au natron.le thorax bourré de
sachets de natron. Fausses momies faites de brassées de jonc entourées de bandelettes
et de fragments humains, pieds et crânes. Ces fausses momies, dont la tète et les
jambes seules sont vraies et dont le reste du corps est remplacé par un bourrage de
1
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926). 35
joncs, sont-elles dues à l’industrie de faussaires modernes ou sont-elles des reconsti-
tutions pieuses de corps injuriés par un pillage ancien dont on a tenté de réparer le
dommage? Il y a des exemples de ces deux cash) e t il est difficile ici de se prononcer
pour 1 un ou pour l’autre. On pencherait plus volontiers vers un essai frauduleux et
mercantile des Arabes.
19 0 Petit cercueil d’enfant formé de planches quelconques, mal jointes.
2o° Quatre paires de chaussures, en cuir, sandales d’homme, de femme, d’enfant
et chaussure avec claque et lacets de cuir.
2 1 0 Oushebtis :
1 oushebti de terre cuite blanchie, texte hiératique en trois lignes de ^
0 ^ -a.
1 pied d ’ oushebti en calcaire avec cette fin de nom (peut-être
o\ /y 1,1
r.,ji® 1 ).
Aww*\ III /
1 oushebti de terre cuite rouge (hauteur o m. 09), texte noir ® 1^.
^ • "^1" ' AwvnvA I
GENEALOGIE D’ANI.
Am nous est connu par un certain nombre de monuments, dont les principaux
sont les suivants : à Turin :
i ° Plusieurs oushebtis en calcaire.
2 0 Un siège de en calcaire avec ce reste
de texte
3 ° Une statuette en bois de la reine Ahmès Ne-
fer tari aux chairs noires. Sur le plat du socle on lit
ces six lignes de texte :
Sur les côtés du socle : (— .) 4 =A^iTT 4 ='*’^
* -(-)Aüîrsi
m ri i î f ^ 11^
■ HP *1 f j j ^ | in
■ ipç 1 J n ^ 1 n
■ ■ f V ï Y : T é
^= (TUTrî fi^'fif | MTi...Vi:g5ïî:gSMIlVJIl- Cette
statuette montre que Ani est fils de Kasa et elle établit une parenté entre Neb Nefer
et Am (Neb Nefer, tombe n° 6, étant fils dun Nefer hotep et père d’un autre Nefer
hotep de la tombe n° 216, ceci nous donne une autre raison pour laquelle la tombe
d Ani fut respectée lors de la construction de la rampe d’accès).
h° Un montant droit de porte, en calcaire, avec deux colonnes de texte : l’une se
termine par l’autre par jjj ce ffui prouve une
(1) Voir Maspero, Guide du Musée du Caire , 1915, p. 399, n° 3843 .
{ ~ > Ces sièges en calcaire portent tous une formule semblable qui débute par ||J
t
! ou
5 .
36 B. BRUYÈRE.
connexion entre Ani et le sculpteur Apoui (tombe n° 217 ) qui vécut sous la XIX e dy-
nastie! 1 ).
5° Un fragment de bassin à libations avec les deux noms de ^ | et de
qui indique aussi peut-être un lien de parenté entre Ani et Houi.
6 ° Un papyrus, 99 II 8 , mentionne 3^ “ M ^ T2fc-
7 0 Un ostracon n° 565i ! ! *$ §§§ au Caire, l’ostracon a5o63 dédié au dieu
Reshpou et marqué JL ^ j ^ î” 7 i ^ ( ^ a PP ort sur l es
fouilles de Deir el Médineh [iga3-igaâ), p. 63 , io3). Cinq oushebtis marqués
trouvés au tombeau n° 1 0 de Kasa et Penboui, et un fragment de table d’offrandes en
calcaire marqué M = trouvé non loin de la tombe n° 1069
( Rapport igaà-iga5 , p. 80 ), oushebti trouvé dans la tombe n° 337
Ken. — Graffiti var - k 77 \ H T )&) fils de Kasa » P ère
de Mesou (Spiegelberg).
Le D r J. Cerny a relevé, dans un vallon au nord de Deir el Médineh, un graffite
inédit du :
Collection Hoffmann n° 85 (p. 33) une statuette du X- ^ 7 m M •
Les Maximes d’Ani, ou préceptes de Kbensou hotep, sont des papyrus moraux trou-
vés à Deir el Médineh, enfermés dans une boîte qui était posée sur le sol de la tombe
d’un moine chrétien. Le texte pourrait être plus ancien que la copie qui en a été
retrouvée et dont l’écriture semble de la XXII e ou XXIII e dynastie, d’après de Rougé,
1861 , Moniteur et comptes rendus i8y 1 , p. 3 k 0 ; Chabas, 1876 - 1878 , L’Egyptologie;
Rudge, GodsofEgypt, I, p. 126 . Nous avons trouvé en 1924-1925 [Rapport, p. 5 o)
deux cent dix oushebtis de 4 = dans la tombe n° 10 de Kasa et Penboui, en même
temps que les oushebtis cités plus haut d’^^! La relation établie par le papyrus
ci-dessus, mentionnée entre ces deux hommes, se trouverait confirmée par cette
trouvaille d'ousheblis.
Le Musée de Leyde possède deux cannes (Leemanns, pl. LXXXV),n° 84 du r g§' , "" A !
Sur cette dernière, Ani est qualifié : chanteur de Ptah neb Mât, et danseur du maître
des deux terres. Il est possible, en raison du dieu de la nécropole et du titre ^
désignant toujours Amenhotep I er à Deir el Médineh, que la canne en question pro-
vienne de Thèbes.
D’autre part, le Rritish Muséum possède le papyrus funéraire, publié par Budge, d’un
Ani, qui semble contemporain du nôtre (fin XVIII e , début XIX e dynastie). Ce papy-
rus, provenant de Thèbes, mentionne les titres suivants du défunt: 4= $1 7!Ü $1 _2L
X®!k~U- Son épouse était la VI
(1) Dans la chapelle n° 2 1 7 paroi nord, on voit le fils d’Apoui le lisant une prière devant
le cercueil qu’on prépare pour son père; paroi sud le ” Ani fait offrande à son père Apoui.
(2) Le signe T est traversé par ie bras - — i .
37
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
De son côté, le Musée du Caire possède deux stèles de Tell el Amarna, n os 484 et
485. Sur le n° 484 le 4 = •“ ijTÜ 4^ == 77 3k 77 ! \ se ren ^ en char chez r °i(?)-
Sur le n° 485 le 4 = 77Ü 4^ == ^ 3k. 1 T 1 M es ^ assis re Ç°d l’offrande faite
par le nommé
Puits n° 1070 dans la cour du n° 1069 (fig. 22). — Vers le milieu de la cour
1069 un second puits, taillé dans le roc, sans chemise interne de briques, profond
de 3 mètres et desservant une petite caverne, à l’ouest. Cette tombe semble plus
ancienne que celle d’Ani et doit remonter à la XVIII e dynastie.
OBJETS TROUVÉS DANS LA TOMBE N» 1070.
Le caveau contenait peu de terre; une seule momie d’homme embaumé au natron;
cinq noix de doum; un fragment de lampe décorée d’une grenouille; une semelle
de sandale en cuir, à bout pointu, pied gauche d’homme; un cercle de jonc tressé,
coussinet pour amphore apode.
(1) Bouriant, Legrain et Jéquier, Monuments pour servir à l'élude du culte d'Alonou, dans Mémoires de l’Inst.
franc, du Caire , t. VIII, p. ^9 et pl. XXV et XXVI. Sur ces planches figurent quatre stèles. Les auteurs du
mémoire pensent que Ani a été réellement enterré à Tell el Amarna dans la tombe n° 23.
La tombe supposée d’Ani à Deir el Médineh présente quelques signes d’inachèvement. Sans vouloir pré-
tendre que le scribe Ani du papyrus de Thèbes est le même que celui de Tell el Amarna, on peut seulement
faire remarquer que les trois Ani (Thèbes, Deir el Médineh et Tell el Amarna) sont de la même époque. La
fréquence des synonymes dans une même période de temps est par ailleurs un fait constant qui doit nous pré-
munir contre des identifications hasardeuses; mais pourtant le cas du Ramès de la tombe n° 55 à Gournah,
identique au Ramès de la tombe n° 11 de Tell el Amarna, peut n’être pas isolé. Il est possible que le scribe
Ani, auteur des Maximes, ait fait partie des ateliers royaux résidant à Deir el Médineh et s’y soit fait commencer
une tombe avant de suivre le roi schismatique dans sa nouvelle capitale. Les noms de
\ " > îîüüî \ et ! \ i nscï> i ts sur ^ es différentes stèles d’Ani à Tell el Amarna, se retrouvent
à Deir el Médineh dans la parenté plus ou moins proche d’Ani fils de Kasa.
38
B. BRUYÈRE.
i° Poteries (fig. 23 ) : Fragments de six amphores apodes, les unes sans déco-
ration, les autres ornées de traits et de dessins noirs et rouges. Certaines d’entre
elles ont contenu des agglomérés de graines, un col de vase rouge à cercles noirs,
entouré de chiffons noués. Deux de ces fragments portent des marques incisées ©
et sa.
2° Un vase de terre cuite ordinaire de la forme des pois à fleurs employés par
les jardiniers de nos jours, avec un trou au fond et une marque incisée à l’intérieur,
représentant une oie. Dans beaucoup de tombes de la XVIII e dynastie fouillées cette
année on a retrouvé de semblables vases, presque tous troués au fond. Comme ces
tombes n’avaient peut-être pas de superstructures apparentes, sauf, sans doute, une
stèle plantée sur le puits rebouché, on peut penser, avec Maspero, que la stèle était
entourée d’un jardinet couvrant l’orifice du puits. Les pots à fleurs ayant l’avantage
de contenir peu de terre végétale et de retenir plus longtemps les eaux d’arrosage,
auraient eu leur emploi tout désigné dans les petits carrés de jardins de ces tombes,
et c’est, semble-t-il, la destination qu’il faut donner à ces vases trouvés uniquement
dans les puits de la XVIII e dynastie. Pour confirmer cette assertion, j’ai trouvé dans
un de ces caveaux de la XVIII e dynastie la terre végétale mêlée de racines qui avait
été contenue dans un de ces pots et qui formait un bloc solide exactement moulée à
son gabarit.
3 ° Cercueils : un fragment d’un cercueil très épais en bois peint et recouvert de
verni jaune; un fragment de cercueil en bois moins épais, peint et verni jaune. C’est
la bordure d’un couvercle. Le texte était multicolore : (<— * )
Nombreux fragments d’un cartonnage de momie (fig. 24 ) du JL j f ^ ^ ?
f|)p (var. = j jâ), Ce cartonnage, peint et verni en jaune, est postérieur à
la XVIII e dynastie.
Nous connaissons à Deir el Médineb trois tombes de fonctionnaires nommés Ramès :
le n° y du scribe 4* ÎÛI Hj ? fîi P de XIX e dynastie, dont on ne connaît avec certitude
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926). 39
que la chapelle ( Rapport de igaâ~iga 5 , pl. II, et iga 3 -igaA, p. 67); le n° 212,
du +$MP ( Ra PP ort de 1926-1995, p. 4 q et iga 3 -igaâ, p. 64 ), et le n° 260
(voir plus loin, p. 61). D’après la
stèle n° 162 de Boulaq (Lieblein,
n° 993), il y a quelque chance
pour que le Ramès propriétaire
du cartonnage de momie soit celui
de la tombe n° 212, voisine de
celle de Kasa et Penboui (n° 1 0),
puisque cette stèle donne la filia-
JLJYU. V-SiffciL
— 4 ? IÜ P 4 ) • Il serait ainsi très
proche parent de Houi et Pashed
des tombes n os 292 et 33g et éga-
lement de Kasa et Ani. Les monu-
ments contenus dans les musées,
marqués au nom de Ramès, sont
assez nombreux. Surpresque tous,
les Ramès portent le titre de scri-
be, sauf sur la stèle de Florence
( Catalogue , p. 356 ) où Ramès est
qualifié sotem ash et chef des sot-
mou ashou; sur la stèle de Boulaq
(Lieblein, n° 2 1 54 ) et sur la stèle
de Turin (Lieblein, n° 2267, Re-
cueil de travaux, II, p. i 85 , Cata-
logue de Turin, n° 3 0 4 6 ). Le Musée
du Caire possède un monument
votif en calcaire, d’un ordre un
peu spécial, qui se compose d’un
phallus de 0 m. 5 0 de hauteur
dressé comme un obélisque sur
un socle. La place de cet ex-voto
était peut-être dans un des petits
sanctuaires d’Hathor érigés dans
la nécropole de Deir el Médineh ou dans une tombe. L’inscription sur le plat du socle
est ainsi libellée : (— . )
*
O
iiS?(til>tA
40
B. BRUYÈRE.
Autour du socle court une autre inscription en deux sens, partant du milieu avant
pour se joindre au milieu arrière. A droite : j jj 1 1 S f 1 M H îb 1
à e auche : nHP"îAïTCmS5S5™ll
f TM- _ _
Ces deux invocations roulent sur des jeux de mots dont l’objet votif fait les frais,
et supplient la déesse de l’amour d’accorder ici-bas les faveurs de ses servantes au
scribe Rames.
La stèle de la collection Belmore à Londres (pl. V, collection Belmore, Sharpe)
montre le même scribe Ramès adorant une vache Hathor, en émail bleu incrustée
dans le calcaire, et témoigne de sa ferveur pour cette divinité, très en vogue à Thèbes
surtout sous les XVIII e et XIX e dynasties.
4 ° Trois ostraca littéraires (seront ultérieurement publiés par le D r Cerny avec
toutes les inscriptions hiératiques trouvées à Deir el Médineh).
TOMBE ANONYME N° 1071 AU SUD DU N° 1069 (PL. II ET FIG. 25).
Contre le mur méridional de la tombe d’Ani, se trouve une double tombe dont les
deux chapelles s’ouvrent sur une même cour d’un niveau plus élevé que celle d’Ani.
Le dispositif des chapelles est analogue à celui de la tombe n° î de Sen nedjem et
Khonsou. Celle du sud se compose d’une salle voûtée, simplement blanchie à la
chaux, enfermée dans une pyramide de pierres qui reposait sur le sol. Son grand axe
est : est-ouest. Elle fut tellement écrasée par les blocs énormes de la pyramide qu’on
ne peut voir si son mur occidental de fond était paré d’une stèle.
Celle du nord est une salle voûtée parallèle à l’autre, dont les murs sont seulement
crépis et n'ont pas reçu de décoration. Une stèle était encastrée au fond, à î m. 20
au-dessus du sol. Elle mesurait o m. 60 de largeur et le renfoncement qui l’abritait
a 0 m. 2 5 de profondeur.
Le signe j 1 de l’offrande est ici représenté par une main présentant un objet de la forme J.
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926). 41
Cette chapelle n’était pas sous pyramide partant du sol, mais il est possible que sa
toiture était pyramidale. A l’intérieur s’ouvrent deux puits.
Le puits n° 1071 est rectangulaire. Il est creusé dans l’angle nord-ouest de la
chapelle. Sa profondeur n’est que de 2 mètres, son grand axe est parallèle à celui de
la chapelle. Il dessert deux cavernes grossières reliées par une porte construite en
briques. De nombreuses momies déchiquetées remplissaient ces cavernes. Après en
avoir fait le déblayement et le plan, nous y avons accumulé tous les fragments de
momies trouvés dans la tombe d’Ani et dans tout le cimetière de la XVIII e dynastie
qui s’étend dans le voisinage.
Fig. a6. — Puits et caveaux n° 1072.
Le puits n° 1072 (fig. 26) s’ouvre actuellement dans la chapelle du nord, mais
il appartient à celle du sud, sous laquelle il fut creusé. Il constitue un exemple uni-
que jusqu’ici, parce que la cheminée de briques crues qui l’enveloppait montait au-
dessus du sol des chapelles, traversait la pyramide et allait déboucher probablement
au niveau du tronçon inférieur de la rampe d’accès aux étages les plus élevés. Il
forme donc une encoche de 1 mètre de longueur sur 0 m. 75 de largeur, orientée
perpendiculairement aux grands axes des chapelles, dans l’angle nord-ouest de la
pyramide du sud. Sa profondeur est de 2 mètres environ.
Au fond du puits, un escalier de cinq marches taillées dans le roc aboutit au sud,
après un corridor très court, à une première salle presque carrée (1 m. 90 X 1 m. 5 o),
à parois verticales crépies et blanchies, à plafond caverneux irrégulier, haut de 2
mètres. Juste en face de l’entrée, la salle se continuait par un renfoncement de 2 m.
3 o, moins haute de plafond (1 m. 5 0 ) et moins large (1 m. i 5 ), qui n’avait reçu
aucun enduit de limon. Mais ce diverticule se trouvait au-dessus d’un grand caveau
dont il n’était séparé que par un sol rocheux trop faible et qui s’était effondré. On
Fouilles de V Institut, t. IV, 3. 6
4 2
B. BRUYÈRE.
avait mis à profit ce moyen fortuit de communication entre les deux hypogées en
régularisant les contours de la brèche, et l’on pouvait ainsi pénétrer dans le caveau
n° io 85 . Cette violation fut-elle l’œuvre du constructeur de la pyramide ou celle des
générations postérieures, ou encore celle des pillards?
On ne saurait le dire.
Revenant à la première salle crépie et blanchie, on
trouve à l’ouest un couloir voûté, également blanchi, de
1 m. 68 de longueur, î mètre de largeur et 2 m. i5 de
hauteur jadis fermé aux deux extrémités par des portes
en bois. Au bout de ce couloir on parvient dans le vé-
ritable caveau de la pyramide. Il s’oriente nord -sud. II
est construit en briques, voûté en plein cintre et simple-
2 m. ko de largeur et 2 m. 20 de hauteur. Ce caveau a
été pillé en dernier lieu par des Arabes. Les momies
démembrées jonchent le sol de cette salle et du couloir.
Au fond du caveau, contre la paroi nord, se voit encore
Fig. 27. — Moule à bagues. la place occupée par les pillards qui se sont plu à dessiner
sur la voûte, avec la flamme fumeuse de leurs lampes,
une série de croix. Cela donnerait à penser que les pillards étaient des moines chré-
tiens. Ils se sont servis de tamis pour cribler les déblais afin de recueillir les perles
et les parcelles de métal précieux.
OBJETS TROUVÉS DANS CETTE TOMBE.
A. Puits n° 1071 : i° Un moule à bagues (fig. 27), fait dans un éclat de calcaire.
Le dispositif de ce moule est tout différent des quelques exemplaires trouvés en 1921
dans les maisons du village. Ici la bague n’est pas moulée en forme circulaire et
traitée en profil, mais développée de face dans toute sa longueur, le chaton posé à
plat. Ce moule était fait pour deux bagues de tailles différentes, à chaton elliptique.
L’un d’eux donnait en relief un œil oudja et à l’extrémité du fil de cette bague se
voit un petit pectoral incisé contenant la représentation d’un défunt assis sur une
chaise, tenant un lotus. Devant lui se trouve un autel d’offrandes.
2 0 Un fragment d’un masque de momie de femme, cartonnage peint et verni
n’ayant compris que la tête et le collier ousekh sur lequel sont dessinés les seins.
3 ° Six mains gauches et six mains droites en bois, ouvertes et allongées, vernies
en jaune provenant de cercueils anthropoïdes.
U° Un fragment de tête d’un cercueil anthropoïde en bois, perruque lisse peinte
en blanc, chairs brun-rouge.
ment blanchi. Ses dimensions sont 3 m. 28 de longueur,
A3
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEII (1926).
5 ° Fragments nombreux de poteries communes : amphores, jarres, coupes, assi-
ettes, sans décoration et sans marque.
B. Puits n° 1072 : i° Trois fragments de deux montants de porte en calcaire
(fig. 28 et pl. II).
2 0 Nombreux fragments de cercueils ramessides, à empâtements de couleurs re-
couverts de vernis jaune.
3 ° Des fruits desséchés : figues, dattes, baies analogues à des cerises.
Fig. 28. — Montants de porte.
Cimetière de la XVIII e dynastie. — Ce cimetière, qui jadis occupa toute la colline
de Deir el Médineh, fut remployé sous les dynasties suivantes dans certaines de ses
parties; mais un vaste îlot subsiste au centre de la colline avec quelques tombes net-
tement datées qui en marquent la périphérie, ce sont les n os 8, 338 , 325 , 3 ûo et
d’autres, sans numéros, dans l’intérieur de ce contour. 11 serait fastidieux de les dé-
crire séparément, puisqu’elles se composent presque toutes d’un même puits carré
taillé dans la roche et d’une ou plusieurs cavernes grossières. Nous nous bornerons à
donner la nomenclature des objets trouvés dans chacune d’elles en indiquant, s'il y a
lieu, les particularités des dispositifs de certaines. Pour l’ensemble, voir ce qui a été
dit dans le Rapport de tgaâ-igaô , p. 5 .
6 .
hh
B. BRUYÈRE.
Tombe n° to 65 , situe'e au-dessus du n° 8 (sud-ouest). — Puits carré de 1 m. 5 o
de profondeur, desservant une seule petite caverne, déjà fouillée par la Mission ita-
lienne (Gg. 29 et pl. II).
Tombe n° 1066, située en bas du tronçon supérieur de la rampe d’accès au
tombeau n° 216. — Puits carré de 3 m. 5o de profondeur, une seule caverne, con-
tenant des fragments de poteries, et des oushebtis de terre cuite marqués ^
(%• 2 9 et P 1 - 11 )•
Fig. 29. — Plans et coupes des puits et caveaux de la XVIII e dynastie.
Tombe n° 1 067, située un peu au-dessous de la précédente, à l’est. — Puits carré
de 2 m. 3 0 de profondeur avec escalier dans le fond, une seule chambre très basse
(Gg. 29). Trouvailles : quelques fragments de momies et de bandelettes; un pain tri-
angulaire (médiane : o m. 1 3 5 ), fait avec des graines, de la balle d’avoine et du son
incorporés dans la pâte grossière; fragments de cercueils ramessides; une semelle de
cuir mince d’une sandale de femme, pied droit (longueur 0 m. 19), avec claque de cuir
rose; trois cannes : l’une d’elles est un long bâton mince terminé par une fourche, les
deux autres sont des gourdins analogues au naboul des Arabes modernes de Gournah.
Tombe n° 1068 (Gg. 29), située au nord du tombeau d’Ani et un peu en dessous
du niveau de sa cour. — Puits carré peu profond, une salle de 3 m. 20X2 m. 60,
i5
FOUILLES DE DEIR EL MÉD1NEH (1926).
qui contenait les fragments d’une cuve de cercueil en grès peint. Ce genre de sarco-
phage est assez rare pour qu’il mérite d’être mentionné. L’extérieur était peint en
ocre jaune avec représentations de divinités en couleurs variées. A l’intérieur, une
grande déesse de l’Amentit occupe tout le fond.
Tombe n° 1073, située à l’est de la cour d’Ani. — Puits carré de 5 m. 60 de pro-
fondeur, grande caverne de 3 m. 5 o à U mètres de longueur et 2 m. o 5 de largeur
maximum, contenant dans l’angle nord un paquet de momies défaites (Gg. 29 et pl. II).
Tombes n os 107 A, 1075, 1080 (Gg. 29 et 3 o), situées en dessous et au sud-est
de la cour d’Ani. — Puits peu profonds et cavernes rudimentaires contenant quelques
ossements épars, des noix de doum, une lampe décorée d’une palme, des fragments
de coupe d’émail bleu décorée de lotus noirs, fragments de vase à dessins noirs.
46
B. BRUYÈRE.
Tombe n° 1076, située à l’ouest du n° 1069 et à 5 mètres au-dessus. — Caverne
minuscule contenant une grande corbeille d’osier, des ossements d'un seul corps et
des bandelettes de toile très fine (fig. 3 o et pl. II).
2 . <6
Fig. 3 i. — Objets trouvés dans la tombe n° 1077.
Tombe n° 1077, proche des deux précédentes. — Puits de roc, de forme rectan-
gulaire, orienté nord-sud, et profond de 2 m. 95. II débouche au nord dans une
caverne de 3 m. ZioXs m. 55 , au fond de laquelle s’ouvre dans la paroi nord une
porte bien construite en briques crépies et blanchies. C’est celle d’un petit caveau
voûté crépi et blanchi de 2 m. 38 de longueur et 1 m. 60 de largeur (fig. 3 o etpl. II).
Objets trouvés : un objet en bois blanc en forme de champignon % (fig. £7, D); une
petite corbeille conique en vannerie fine de plusieurs couleurs, diamètre 0 m. 095,
hauteur o m. o 5 (fig. 32); des
fragments de deux vases de terre
cuite peinte et vernie imitant une
pierre noire rubanée de jaune
(fig. 3 1 , A), et le bouchon d’un
autre vase, orné d’une rosace
multicolore. Plusieurs pains ronds
percés de petits trous disposés en
cercles; des fragments d’une cou-
pe d’émail bleu (fig. 3 1 , D) à des-
sins de manganèse, ayant contenu
du laitage; des fragments d’un
cercueil en bois peint en noir et
jaune sans vernis; un morceau de
linceul de momie avec ce nom écrit à l’encre noire; fragments de poteries,
l’un d’eux marqué en incision M (fig. 3 i, G et E).
Tout près du puits n° 1078 contre le mur de la rampe, on a trouvé un fragment
d’un groupe en calcaire dont il ne reste que les pieds des personnages qui semblent
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926). 47
être Osiris ou Ptah assis enveloppé de sa gaine funéraire et à sa droite une déesse
debout le pied gauche en avant. La hauteur totale des divinités devait être de 0 m. 20
à 0 m. 2 5 .
Tombe n° 1078, contre la précédente. — Une seule caverne, avec ébauche d'un
mastaba au fond. Puits rectangulaire sans briques, escalier au bas du puits (fig. 3o
et pl. II).
Tombe n° 1081, située en dessous et à l’est du n° 217. — Puits de 3 m. 3 o, dé-
bouchant à l’est dans une caverne effondrée (fig. 33 ), contenant :
i° Un montant droit de porte en calcaire au nom de Khaemouast (fig. 36 ).
Texte: ■ ^*3*^ f 1 “H (Tl { Æ \
WM. * Jr J\ ->* 1 1 I I osa J a 1 awvwa WM .
48
Sur la tranche : i
B. BRUYERE.
HH W .I h © _jJF ^ ^ - 1*1 1 T 1 /«WA ^Hlf *
L’oslracon du Caire n° 25i2g mentionne le ~| | -j- f' u = •*= j ^ qui
était en même temps f| 1 j L , et son frère ©•
Dans les graffiti de Spiegelberg on relève : Khaemouast fils
H est possible que ce montant de porte provienne de la
tombe n° 2 i 3 ( Rapport de ig^â-iga5, p. 1 8 3 ) de Pen Amen
et Khaemouast, dans laquelle on retrouve |
2 ° Un outil de bois de la forme J sous le plat duquel est
incisée la marque œ que l’on retrouve sur quelques poteries
des environs (fig. 34, A).
Tombe n° io4i, à l’ouest de la précédente (fig. 33).- —
Puits rectangulaire encadré de briques, de 3 m. 55 de pro-
fondeur, desservant à l’ouest une caverne de 5 m. 45x 2 m. 2 5,
contenant seulement des briques de la XVIII e dynastie, très
grosses, lourdes et compactes, mesurant o m. 4i X o m. 18
X o m. il. Sur la plus grande face est estampé le sceau royal
d’Amenhotep III (fig. 35).
Tombe n° 1082 , au sud du n° 10/11 (fig. 36). — Puits
carré et grande caverne de 6 m. 5ox3 m. o5, contenant :
i° Fragments de grosses amphores. Sur l’un d’eux est écrit un nom propre en
hiératique.
2 0 Trois vases, forme pot à fleurs, percés au fond.
3° Fragments de poteries diverses, l’un d’eux marqué æ (fig. 69 , n° i3).
4° Fragments de cercueil de bois épais peint en blanc, bandes jaunes et texte noir.
5° Un petit panier avec son couvercle en torsades de jonc (fig. 48, n° 2 ).
Fig. 35.
Sceau d’Amenhotep III
SUR BRIQUES CRUES.
Tombes n os io83, io84, même situation à l’est du n° 2 17 . — Puits carrés, ca-
vernes uniques (fig. 36).
Tombe n° io85, située au sud de la pyramide n° 1072 , avec les caveaux de la-
quelle elle communique. — Puits de roc, de 4 m. 10 , ouvrant à l’ouest dans une
grande caverne de 5 m. 60 X 2 m. 76 et une salle plus petite au nord. Ces caveaux
étaient remplis de momies de toutes époques et de fragments nombreux de cercueils
sur lesquels aucun nom ne put être relevé (fig. 26 ).
Objets trouvés. — i° Un fragment de montant droit de porte, en calcaire, avec
invocations à Anubis et à Hathor(fig. 28 ).
2 0 Un fragment de table d’offrandes en calcaire, forme hotep, très abîmé. On ne
lit que le protocole d’Osiris à droite.
49
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
3° Un fragment d’un angle de corniche en calcaire peint en jaune avec un homme
à genoux tourné vers la droite.
4° Un petit vase à quatre protubérances (fig. 47 , I).
5° Un petit vase de terre grossière (fig. 47 , J).
6° Un pied de tabouret en bois, forme de bouteille renversée.
3 rj m — Plans et coupes des puits et caveaux de la XVIII e dynastie.
caractères (voir J. Cerny, Inscriptions hiératiques ), poteries communes, 1 une déliés est
marquée sa .
Fouilles de V Institut, t. IV, 3.
7
50
B. BRUYÈRE.
Tombe n° 1088. — Cette tombe se compose d’une ruine de petite chapelle voûtée
en briques, construite comme une maison nubienne, ou un coffret d ’oushebtis à dos
bombé dont les murs de tête forment deux pignons
rectangulaires. Elle s’ouvrait à l’est. Devant elle descend
le puits vers deux cavernes, l’une à l’est, l’autre à l’ouest
(fig. 3 7 ).
Objets trouvés. — i° Deux bâtons coudés à angle
obtus, de 0 m. 63 , peints en blanc avec anneaux rou-
ges et bleus (fig. 38 ). Ces bâtons faisaient certainement
partie de la série des quatre pez-àhâ ■ ’ l ”q HjH M qui dans
les sarcophages du Moyen Empire sont représentés à
droite du mort, derrière son dos et qui pour cette rai-
son et pour la signification donnée à leur nom rc exten-
seur dresser me semblent s’apparenter avec l’appendice
en forme de I] qui se voit derrière Amon, reliant sa
tête au sol, comme un soutien. G. Jéquier établit un
rapprochement entre le pez àhà et l’arc, l’un servant à
bander l’autre peut-être. On peut penser que la colonne
vertébrale du dieu est assimilée à un arc qui a besoin
de rester tendu pour que le dieu conserve vie, santé et force. Les deux bâtons en
question ne peuvent être des ^|U ou bâtons de magie ni des supports de tente res.
2 0 Un maillet de sculpteur, bois, modèle courant du Nouvel Empire.
3 ° De nombreux fragments de poteries (fig. 67, G-H); (laçons ovoïdes à col
allongé pour l’offrande de l’eau par les femmes; vases ayant contenu du pain; am-
phores à dessins bruns et noirs; vases globulaires et lenticulaires. On relève les mar-
ques suivantes : “|{"Jsur une petite amphore ovoïde, |j sur un petit vase contenant
du pain, ^ sur une assiette (fig. 6 9 , n os 1 5 , 16, 17).
Tombe n° 1089, située à l’angle nord-est d’une grande chapelle, voûtée, toute
blanche. — Cette chapelle anonyme, était enfermée dans une pyramide de pierres
posée sur le sol; mais comme son entrée orientale est percée dans le milieu d’un des
grands côtés, son dispositif est différent de celles dont l’entrée est percée dans un des
petits côtés. La différence consiste en ce que la façade de l’est est verticale et non
pyramidante (fig. 39). Les dimensions intérieures sont h m. 25 de longueur nord-sud
et 2 m. 2 5 de largeur. Malgré la disparition presque totale de la voûte on peut voir
qu elle était faite de deux rouleaux de briques incurvées et qu’elle mesurait 2 m. 70
de hauteur. En général les voûtes de chapelles sont à deux rouleaux tandis que celles
des caveaux ne sont qu’à un rouleau. Cela tient à l’épaisseur plus grande des murs
(1) G. Jéquier, Les Frises d’objets des sarcophages du Moyen Empire, dans Mémoires de V Inst, f rang . du Caire ,
t. XLVII, p. 223.
51
t
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
de chapelles destinés à supporter au-dessus du berceau le poids de la pyramide. Une
petite niche est percée dans le mur occidental en face de l’entrée. Elle mesure 0 m.
65 de longueur, de largeur et de hauteur et se trouve à 0 m. 65 au-dessus du sol.
11 est possible qu’une cour en terrasse ait trouvé place devant la chapelle mais ce
point de la nécropole a été profondément bouleversé et les traces n’en sont plus visi-
bles. Les puits n os 1089 et 1090 ont des chances égales d’avoir appartenu à cette
't
Fig. 39 . — La chapelle n° 325 et les tombes attribuables à Smen.
chapelle. Cependant la proximité de la chapelle anonyme n° 325 qui est du début
de la XVIII e dynastie et les trouvailles faites dans le puits n° 1089 autorisent l’hypo-
thèse que ces deux éléments pourraient être en relation étroite. La chapelle n° 325
a été décrite dans le Rapport de 1 g%3-i gsâ , p. 100 (voir pour les restes de la déco-
ration de la chapelle n° 325 la planche IV de ce présent rapport).
Le puits n° 1089 creusé dans le roc descend à 3 mètres de profondeur dans une
très vaste salle de 7 m. g 5 X 3 m. 85 (fig. 60). Cette caverne contenait de nombreux
objets :
i° Quatre fragments d’une petite stèle en calcaire (fig. 67, A), sans gravure mais
peinte avec beaucoup de soin, représentant un personnage assis à gauche devant des
7 -
52
B. BRUYÈRE.
1
offrandes, style XVIII e dynastie. Un autre fragment en calcaire avec une inscription
en trois lignes horizontales (fig. A 7, A), texte en vert.
2 0 Une ébauche de statuette de femme assise en calcaire.
Fig. 4o. — Plans et coupes des puits et caveaux de la XVIII e dynastie.
3 ° Fragments de petites statuettes d’homme, en bois; un petit cynocéphale assis
en hois.
A° Fragments de cercueil en bois épais, verni jaune, texte bleu.
53
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
5 ° Fragments d’une grande jatte d’émail bleu décorée de lotus (fig. Ai).
6° Une tête de massue piriforme, en bois peint en bleu (fig. 5 o, n os 5 et 6).
7 0 Un ébauchoir, outil de sculpteur, en bois avec maculatures de cire (fig. A 2).
8° Deux petits escaliers de bois provenant d’une maison en réduction. Il est pos-
sible que les fragments de statuettes mentionnés ci-dessus aient appartenu au person-
nel de cette maison.
9 0 Fragments de poteries diverses, amphores à vin, flacons, vases, assiettes et
coupes.
io° Crâne et pattes d’une gazelle desséchée ou embaumée au natron.
n° Crâne d’un ruminant, sorte d’antilope, avec deux canines supérieures formant
boutoirs.
1 2 0 Plusieurs bouchons d’argile pour amphores, forme aplatie.
1 3 ° Deux bouchons d’argile peinte en blanc pour grandes amphores, forme ogivale
portant l’estampage du sceau d’Amenhotep III : ^ (fig. A 3 ).
iA° Cinq cônes funéraires de Smen (fig. AA).
i 5 ° Un pavé carré de terre cuite taillé en biseau diagonal. Sur les deux tranches
adjacentes, quatre estampages du sceau ayant servi aux cônes funéraires de Smen
54
B. BRUYÈRE.
(fig. 45 ). Le rôle de ces pavés est-il, comme on le croit, de servir de pierre d’angle
pour la délimitation de l’aire d’une tombe sans superstructure, alors que les cônes
plantés la pointe en bas, côte à côte, jalonneraient l’intervalle compris entre deux de
ces pavés? C’est peu probable, comme on l’a vu plus
haut (p. i g). Ces pavés ont toujours la même forme,
tranchante de deux côtés, tranchée des deux autres.
Us sont peints en rouge comme les cônes et frappés
de quatre sceaux. Pavés et cônes funéraires sont des
objets de même espèce et font partie les uns et les
autres des offrandes alimentaires en simulacre. Ils sont très souvent représentés en-
semble de la façon exprimée par la figure 45 . Si le cône blanc est un pain, le pavé
■iJ.C
Fig. 4q. — Ebauchoir.
25
13
^ v
17
Fig. 43. — Bouchon d’argile estampée pour jarre.
peut être soit un morceau de viande à cause de sa forme et de sa couleur rouge,
soit une tranche de gâteau arrosée d’une libation, comme le sommet du cône thébain
et la base du cône funéraire.
i6° Un fragment de meuble en bois peint en blanc, avec ce texte en bleu : (*— •)
(%• s 7 . e).
1 7 0 Un cône funéraire, lecture douteuse :
La réunion de tous ces objets peut prouver trois choses; que la tombe est de la
XVIII e dynastie, que c’est la tombe de Smen et enfin que Smen est de la XVIII e dy-
nastie 6). Ce ne sont pour les deux premières que des possibilités mais assez sérieuses.
(l) Nous possédons dans les magasins de Deip el Médineh un fragment de stèle porte en calcaire prove-
nant de fouilles antérieures 31917 marqué au nom de Smen jjjj 0 . Ce genre de stèle n’exisle
plus à Deir el Médineh sous la XIX e dynastie (fig. 46 ).
55
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
Chaque saison de fouilles ramène à la surface des cônes funéraires. A Deir el Mé-
dineh ils sont plutôt rares et c’est presque toujours des cônes de Smen que l’on re-
trouve W. Les endroits de ces trouvailles se localisent dans une région assez restreinte
dans le secteur nord de la nécropole. En 191g, H. Gauthier en ramasse deux à l’est
Fig. 44. — Sceau
DU CÔNE FUNÉRAIRE DE SiUES.
Fig. 45. — Pavé de terre cuite estampée
AU SCEAU DE S.MEN.
Offrande de cône (pain blanc) et de pavé.
Fig. 46. — Fragment
DE STÈLE DE SmES.
du n° 8 ( Bulletin de l’Institut français, XVI, p. 1 86). En 1923 j’en trouve sur les koms
à l’est du n° 8 dans les parages du Spèos du nord ( Rapport de ig2a-ig ( j3 , p. 62) el
j’émettais le doute qu’ils provinssent de Deir el Médineh où, jusqu’à cette époque on
ne connaissait d’autre tombe de la XVIII e dynastie que le n° 8 de Kha, du règne
d’Amenhotep II, et l’on supposait que cette nécropole n’était pas antérieure à la XX e
dynastie^. En 1924 je recueille cinq cônes de Smen dans la chapelle n° 325 [Rap-
port de 1 g$3-i gaâ , p. 101) et je supposais déjà à cette époque que cette chapelle
Le Musée du Caire possède un simulacre de vase (n° 2799) marqué au nom du
^ P ÎÏÏÜJ » dont la provenance est inconnue. Si ce vase provient de Deir el Médineh, on peut en
conclure que Smen est le sobriquet d’Àmenhotep, et que ce nom, fréquent à la XVIII e dynastie, ajoute une
preuve nouvelle à la datation de notre tombe.
(1) H. Gauthier signale cependant un moule de cône funéraire en calcaire dur, marqué 11x1
!i4IV-SU5?i4lll , Bulletin de V Institut français du Caire , t. XII, p. 1 3 1 .
(2) Dans une publication parue en 1926 (L’oie du Nil , Archives du Muséum d' Histoire naturelle de Lyon,
t. XIV) M. Kuentz s’élève contre ce doute et déclare avoir trouvé en 1920 des cônes de Smen sur place.
Malheureusement sur place ne saurait dire in situ et cela ne nous apporte aucune précision de lieu.
56
B. BRUYÈRE.
pouvait être celle de Smen. En tout cas, ces diverses trouvailles permettaient peu à
peu de circonscrire l'endroit ou se plaçait la tombe cherchée.
Il semble bien que cette année nous sommes enfin parvenus sinon à l’identifier de
façon certaine, tout au moins à rétrécir considérablement le cercle des recherches
jusqu’à hésiter seulement entre la chapelle blanche n° 1089 et la chapelle n° 325 ,
toutes voisines. Quant au caveau, il y a quelque chance pour que celui où nous
avons recueilli tant d’objets de Smen soit en realite le sien.
Fig, krj , — Objets provenant de différentes tombes de la XVIII e dynastie.
Tombe n° 1090, située devant la chapelle blanche (fig. ko). — Puits carré de
6 m. 60, ouvrant à l’ouest dans une caverne de k m. 80X2 m. 45 , contenant : une
corbeille avec couvercle, en vannerie fine à dessins de couleurs variées; des fragments
nombreux de poteries : amphores, avec inscription hiératique }Ô’ 1 « légu-
mes (?) de l’an 3 ou 4» (serait-ce le nom de ces agglomérés de grains végétants qui
remplissent les amphores de cette espèce?); un cône de Smen; un fragment de
masque de momie en toile stuquée.
Tombe n° 1091, située à l’est du n° 1090 et contre cette tombe (fig. 4 o). —
Puits carré de 4 mètres ouvrant à l’est dans deux cavernes en enfilade, dont les
parois sont bien verticales. Leur dispositif parait dater de la fin de la XVIII dynastie.
Elle contenait : i° une momie au bitume d’une jeune femme. Le corps, malheu-
reusement sans tête et sans bras, était d une grande purete de lignes et dune con-
57
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
servation extraordinaire. Cette momie a été envoyée pour étude à l’Université de
Prague; 2 0 une coupe en terre fine, jaune pâle décorée de cercles bruns et bleu
pâle, et marquée en incision à l’extérieur J (fig. 4 g, n° 10); 3 ° un couvercle de pa-
nier en vannerie (fig. 48 , n° 1); 4 ° des fragments de cercueils en bois à vernis
jaune et peintures noires au bitume.
Fig. 48. — Corbeilles en vannerie provenant des caveaux de la XVIII e dynastie.
Non loin de la chapelle n° 32 5 , a été trouvé un cône funéraire de Meri Mât. D’a-
près M. N. de Garis Davies la tombe de ce haut fonctionnaire se trouverait à Gournah,
où de nombreux cônes du même ont été recueillis W.
Nous avons l’avantage de pouvoir donner ci-dessous le rapport d’un premier exa-
men des momies et têtes de momies, envoyées à Prague, et que M. le Professeur
docteur J. Maliegka a bien voulu nous adresser. Qu’il soit ici remercié de la contri-
bution très savante qu’il apporte à nos travaux.
LES PROCÉDÉS DE MOMIFICATION DANS LES TOMBEAUX
DE LA W DYNASTIE À DEIR EL MÉDINEH (THÈBES, HAUTE-ÉGYPTE).
L’Institut anthropologique de l’Université Charles IV de Prague est infiniment re-
connaissant à la direction de l’Institut égyptologique français du Caire de lui avoir
envoyé, respectivement donné, par l’intermédiaire du D r J. Cerny, 6 têtes momifiées,
provenant des tombeaux détruits de Deir el Médineh, dans le but d’étudier le pro-
cédé de momification. Ces têtes ont été classées sous les n os II, 216-221 dans les
collections de l’Institut anthropologique. Sur les intéressantes constatations qui ont
(1 ) Le sceau de ce cône est publié (fig. t ) dans le Recueil de cônes funéraires. G. Daressy, Mémoires, t. VIII.
Fouilles de V Institut, t. IV, 3. 8
58 B. BRUYÈRE.
été faites, je me permets de donner dans tes lignes suivantes une communication
préliminaire.
On a constaté sur ces têtes trois procédés de momification qui ont cela de commun
que, dans tous les cas, la cavité nasale a été élargie et la lamina cribrosa ossis ethmoï-
dalis a subi une perforation assez étendue pour permettre d’enlever par là le cerveau.
Nous trouvons par ailleurs dans les auteurs des cas où l’orbite ou bien le trou occipital
a été utilisé à cet effet. Il semble que l’enlèvement du cerveau ait été considéré aux
époques plus récentes comme une opération nécessaire même pour les momifications
faites avec moins de soin.
A. La tête n° 216 présente le procédé de momification le plus simple. C’est la
lete dune personne dun certain âge, présentant de petites dents fortement égrisées.
Les cheveux conservés sont brun foncé. Sur le crâne, en partie mis à nu, se trouve
assez lâchement appliqué un léger enduit d’une substance noire et les couches pro-
fondes de la bandelette sont également imprégnées de la même matière, à savoir d’as-
phalte. A la surface extérieure, les tours de la bandelette en sont exempts. Toute
1 opéiation consistait donc apparemment à enlever le cerveau et à envelopper le corps
enduit d’asphalte.
B. Un deuxième procédé a été employé pour 4 autres têtes (n os 217-220). C’est
d abord une tete de femme, dont les cheveux allant du jaune au roux ont peut-être été
déteints, puis une tête d’homme, dont la physionomie indique un mélange de sang
noir, ensuite une autre tête de femme, dont les parties momifiées se sont conservées
seulement au visage et dont les lèvres largement ouvertes laissent voir de larges dents,
et, enfin, une tête d homme avec les restes des cheveux foncés et de barbe bouclée.
Cette dernière tête a été traitée avec le plus de soin.
Le fait le plus frappant sur toutes ces pièces, c’est que la bouche a été élargie de
chaque côté à partir de la commissure au moyen d’une entaille de 1 0 à 20 millimètres
de longueur, probablement afin de pouvoir par là rembourrer les joues' 1 !. Et cela a
un effet si bien réussi que celles-ci sont arrondies comme chez un sujet en bonne
santé. Pour le rembourrage on a employé, dans un cas, une substance molle (savon
avec de la soude(?), comme le croit le professeur Elliot Smith), et ailleurs de l’étoffe.
La peau des joues, du nez, du front et du menton est tendue, tandis que sur les cô-
tés, là ou le rembourrage a été refoulé, elle forme des plis. Le visage a été enduit
dun fard rouge et jaune, notamment les joues et les lèvres ont été fortement peintes.
Chez le n° 220, les sourcis ont ete, en outre, renforcés par une large raie noire. Les
paupieies sont ouvertes et 1 on a place entre elles une prothèse pour remplacer l’œil.
(,) La momie de Ramsès III porte, comme le pensait Virchow, des entailles de ce genre. Le D r H. Stahr n’a
pu constater rien de pareil sur 27 têtes (de la collection du professeur Luschan) provenant paraît-il des environs
de Thèbes et de gens des classes moyennes ou de «petites gens» , bien que pour ce matériel il n’y ait pas de doute
à cet égard. Les entailles sont symétriques et sont tournées quelque peu vers le haut.
59
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
Chez le n° 21 7, cette prothèse se compose de simples lamelles noires en forme d’a-
mande, sur lesquelles on ne peut pas reconnaître que la cornée avait été indiquée avec
quelque couleur blanche. La tête n° 219, porte des insertions d’os brillantes, sur les-
quelles la pupille est peinte en noir et délimitée par un cercle gravé. La prothèse du
n° 220 est formée d’une substance (étoffe?) blanche, molle, qu’on n’a pas encore
examinée de plus près. La prothèse du n° 216 est tombée. Les narines (surtout chez
le n° 219) sont fortement élargies et ont été probablement rembourrées d’étoffe,
comme l’ont constaté d’autres auteurs. Sur deux pièces, le cou est également rem-
bourré. Pour le n° 2 1 8 , cela s’est fait simplement avec de l’argile qui s’effrite aisé-
ment. Chez le n° 217, c’est une substance solide et si soigneusement préparée que le
cou forme un long cylindre de o m. 06 de longueur et dont la circonférence mesure
seulement 21 cent. 1/2.
C. Le troisième procédé de momification est présenté par la tête d’homme n° 221.
La peau a pris l’aspect du cuir noir; la bouche est fermée, sans être élargie par des
entailles, les joues ne sont pas rembourrées mais creuses; cependant, comme dans la
célèbre momie de Ramsès II, elles sont bien conservées; le nez n’est pas déformé,
seules les narines sont quelque peu élargies. Les paupières sont à peu près fermées
comme dans le sommeil, mais tant soit peu écartées et il semble bien qu’elles aient
été soutenues par une prothèse oculaire. Les oreilles sont admirablement conservées.
La chevelure est conservée et forme de nombreuses boucles noires. Sur tout le visage,
sur le front, les paupières, les joues et la mâchoire inférieure, on trouve des restants
de dorure, qui sont un témoignage du prix élevé qu’a dû coûter cette momifica-
tion.
Les constatations détaillées, notamment la détermination des substances employées
à la momification et le degré de conservation obtenu par les méthodes en question,
tout cela ne pourra être communiqué qu’après qu’on aura procédé à l’investigation
chimique et microscopique.
Pour déterminer la race des sujets dont il s’agit, il faudrait de plus amples maté-
riaux, des crânes et des os longs.
Prof. D r J. Matiegka.
LA TOMBE N° 250 DE RAMES OU DU HAREM DE RAMES.
Cette tombe, cataloguée par A. Gardiner et Weigall ( Topographical Catalogue of the
Private Tombs of Thebes ) sous le nom de Neferhotep et que j’avais cru devoir attribuer
à un Amen Mès, est plutôt attribuable à un Ramès. Sa chapelle était connue depuis
longtemps et dut être découverte vers l’année 1900. Elle n’était pas publiée et l’on
ne connaissait pas les autres éléments de cette tombe, c’est pourquoi nous en avons
8 .
60
B. BRUYÈRE.
entrepris ie déblayement total cette année. Elle est de la XX e dynastie, et se trouve à
la cote de niveau 107, c’est-à-dire à la même altitude que les tombes n os 290, 291,
1 et 218. Sa place est juste au centre de la nécropole, au-dessous de la maison des
fouilles, entre les n os 325 et 329 (pl. I et V).
Fig. 4 g. — Marques incisées ou peintes sur poteries et objets divers.
1.
Marque extérieure incisée
sur pot à fleurs. Tombe n° 1070, p. 38 , fig. 23, C.
2.
—
—
—
grosse amphore. Tombe n° 1070, p. 38 , fig. a 3 , B.
3 .
—
—
—
grande jatte. Tombe n° 1091.
4 .
—
—
peinte
en noir sur un bouchon d’amphore. Tombe n° 4 , p. 82.
5 .
—
—
incisée
sur vase piriforme. Tombe n° io 4 i, fig. 67, K.
6.
' —
—
—
rognon de silex. Tombe n° 1080, fig. 4 7, L.
7 *
—
—
—
coupe. Tombe n° 1080.
8.
—
—
—
coupe de terre ordinaire. Tombe n° 1089.
9 -
—
—
—
coupe de terre rouge lisse. Tombe n° 1061.
10.
—
—
—
coupe de terre fine décorée de cercles bleus, bruns. Tombe n° 1091, p. 57.
1 1 .
—
—
—
fragment de poterie. Tombe n° 1077, p. 46 , fig. 3i, G.
1 2.
—
—
—
grosse amphore. Tombe n° io 4 i.
i 3 .
—
—
—
grosse amphore. Tombe n° 1070, p. 38 , fig. 23 , E. Tombe n° 1082, p. 48 . Tombe
n° io 4 j.
i 4 .
—
—
—
assiette. Tombe n° 1089.
i 5 .
—
—
—
fragment de poterie (amphore). Tombe n° 1088, p. 5o.
16.
—
—
—
vase. Tombe n° 1088, p. 5 o, fig. 47, H.
1 7 -
—
—
—
assiette. Tombe n° 1088, p. 5 o.
18.
—
—
—
grosse amphore. Tombe n° 1069, P- 33 , fig. 18, A.
1 9 *
—
—
—
petit vase de terre cuite. Tombe n° 1069, p. 33 , fig. 18, L, p. 34 .
20.
—
—
—
jatte. Tombe n° 1069, p. 33 , fig. 18, K, p. 34 .
61
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
Cour. — Une cour rectangulaire de 6 m. i5 de longueur et de 3 m. 70 de
largeur se développe devant les chapelles, avec sa porte d’entrée au milieu du mur
oriental de l’enceinte.
Fig. 5 o. — Objets divers en bois et en pierre : broyeurs de couleurs, navette, têtes de massues.
Chapelles. — Trois chapelles adossées à la colline de l’ouest sont disposées paral-
lèlement, ayant leurs entrées côte à côte à l’est; leurs grands axes sont sensiblement
est-ouest.
La chapelle du nord, couverte d’une voûte presque ogivale faite de deux rouleaux
de briques, est seulement crépie et blanchie. Elle mesure 2 m. 60 de longueur, 1 m.
ûo de largeur et 2 m. 10 de hauteur. Sa paroi de fond a été percée et communique
de la sorte avec un ancien caveau de la XVIII e dynastie dont le puits débouchait à
un niveau supérieur à la toiture des chapelles. Ce caveau, fouillé par un archéologue,
contenait quelques ossements rassemblés dans un coin et des poteries parmi lesquelles
deux vases en forme de pots à fleurs, troués au fond comme on en trouve dans
toute tombe de la XVIII e dynastie à Deir el Médineh.
La chapelle du sud a perdu sa voûte. Elle est également blanchie et ses dimensions
sont : 2 m. 63 de longueur et 1 m. 62 de largeur. On ne voit pas de trace de stèle
au fond ouest. Ses montants de porte en pierre ont disparu comme ceux de la cha-
pelle du nord et avec eux toute possibilité d’identification.
La chapelle du centre avait un plafond plat dont la trace est encore visible dans
l’angle nord-ouest. Elle mesure 2 m. 65 de longueur, 1 m. 83 de largeur et 1 m. q 5
de hauteur. C’est la seule des trois qui soit décorée de peintures monochromes, sil-
houettes jaunes cernées de rouge et de noir sur fond blanc. Les chambranles de porte
ne sont pas gravés.
Il n’y a pas de stèle encastrée dans la paroi occidentale; mais les peintures de ce
mur imitent, comme aux tombeaux n os 6 et 7, une grande stèle à fronton cintré qui
occupe toute la surface.
62
B. BRUYÈRE.
Décoration : i° Parois nord-est et nord (pi. VII et VIII). — Trois registres sensi-
blement égaux se continuent sur ces deux parois. Le premier registre (en haut) est en
grande partie détruit, sauf dans I angle nord-ouest. Partout ailleurs on ne voit que la
partie inférieure d’une suite de personnages hommes et femmes se dirigeant vers
1 ouest, ou un couple assis face a lest reçoit leurs hommages. Ce couple c’est l’ar-
chitecte Nefer hotep et son épouse, de la tombe n° 216 . L’homme est assis sur une
chaise à pieds de lion, il tient une fleur de lotus devant son visage. La femme est
assise sur un tabouret de femme sans dossier. Elle porte seule le cône et le lotus
sur sa perruque. Leurs costumes sont ramessides. Devant eux un guéridon supporte
les offrandes. Leurs noms sont écrits au-dessus d’eux en colonnes :
■ I Tr. = J 4 1 i = I «1 m <1 æ; I R I ff I k M J 1 1 1
Ce ne sont pas les titulaires de cette tombe. Ils figurent ici pour une autre raison,
dont j ai déjà parlé dans le Rapport de igaâ-iga5 (p. 1 28 et additions et corrections
à la fin du volume). Comme dans la tombe n° 335 Nefer hotep reçoit un culte spécial
qu’il doit autant à ses titres de parenté avec le défunt qu’à sa haute situation de
chef des oeuvres royales dans la necropole. C est en vertu de sa suzeraineté sur le
petit peuple des artisans de la rive gauche que devant lui défilent, dans ces deux
tombes, tous les membres des corporations placés sous ses ordres. II faut voir en cela
je pense une manifestation des cultes particuliers voués de tout temps aux architectes
royaux.
Le fait pour un artisan d etre apparenté avec le grand maître de l’époque consti-
tuait évidemment un titre de gloire que la vanité orientale ne pouvait laisser ignoré
et c est une autre raison pour laquelle Nefer hotep est représenté ici à la place
d’honneur au registre supérieur réservé aux dieux et aux grands ancêtres.
Le défilé de familles qui se déroulé devant lui comprenait quinze à vingt person-
nes des deux sexes. On lit seulement la fin du nom de celui qui fait la libation en tête
du cortège : ||f ■ t^, ^ jjjb) et la fin d’un nom de femme |JJ fTÎT* J (2) *
Le second registre est un autre défilé dans le même sens vers la vache Hathor qui
s’avance hors de la montagne de l’ouest ayant le disque et les plumes d’autruche
entre les cornes et le menât autour de l’encolure. Les offrandes disposées devant elles
se composent d’un vase en forme de calice de lotus rempli de grains végétants et d’un
autel charge d un vase deau et d un bouquet de lotus. Les adorateurs se succèdent
par couples; huit couples en tout, portant l’un sa palette, l’autre un canard, les
femmes un flacon ovoïde à long col bouché d’une touffe d’herbes. Hathor porte le
titre :
1 1 Probablement ^ <= | — (2) f 1 1 1 1 J > mentionnée deux fois sur la paroi ouest.
63
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
Les noms encore lisibles sont, dans l’ordre de succession des personnes :
Couple n” . ï-
6 ) s s r —
enfants) V*-! —
détruit complètement.
r^TJI( n °7)8iBIB
1 *
J I (a° 8)
Le troisième registre est encore un défilé venant rendre hommage à six femmes
assises sur tabourets sans dossiers. Il n’y a dans toutes les scènes de cette tombe que
les femmes qui ont le cône thébain sur la tête avec une fleur de lotus et un bandeau
frontal.
En tête du défilé viennent deux femmes offrant l’une un vase | vide et 1 autre un
flacon ovoïde. Ensuite les suivants apportent soit un vase semblable garni de verdure,
soit une palme, un flacon ou un canard. Les noms des femmes assises sont, de la
droite à la gauche :
J 1 5S-V » n i ! 1 “ i I I ¥T
Ceux des parents qui défilent sont, de la gauche à la droite :
Après ce cortège une série de gens assis tournés vers l’est et comprenant deux
couples puis un homme et deux femmes sont honorés par un seul homme situé sur
la paroi de l’est, qui s’avance offrant un vase | plein de grains en germination.
Cet homme s’appelle " 2 ^* — ^
Les gens assis sont, de la droite à la gauche : TT 1 1k » ( de la tombe
n° ai h), de la tombe
Paroi ouest (pl. VI). — De chaque côté du cintre s’ouvre un œil oudja. Sous celui
de droite on lit : Sous celui de gauche ÎJ WiP^ — ‘
Le cintre et le premier registre sont divisés en scènes symétriques. Dans le cintre
B. BRUYÈRE.
6A
à gauche, Osiris est assis face au sud contrairement à l’habitude, coiffé de la couronne
blanche et des plumes d’autruche, bras croisés tenant les symboles ‘j’/l, le corps en-
gainé dans un linceul serré à la taille par une ceinture à bouts flottants. Un autel,
que nous retrouvons dans les trois autres scènes, porte le vase d’eau et le bouquet
de lotus. Un homme debout adore Osiris. Texte : (ff|l H7i c~J
I j jl-
J—
Le nom de l’homme ne peut être que Rames car nous le trouvons tou-
jours avec la même épouse | dans ^ es t° m k es n ° s 7> 4, '3 8 F», 336, 5,
etc.
Il est apparenté avec Neb Nefer et Nefer hotep de la tombe n° ai 6, ce qui, sans
infirmer ce qui précède au sujet du culte des architectes royaux, justifie la présence
de ceux-ci dans les tombes n os 2 5o et 335.
Dans le cintre, à gauche, dos à dos avec Osiris, le roi Amenhotep I er est assis face
au nord, en perruque capsulaire ceinte d’un bandeau à bouts flottants. Il porte une
longue jupe retenue aux hanches par une ceinture à pendentif. Il tient la croix ^ dans
la main droite posée sur la cuisse et les symboles /\ réunis dans la main gauche
ramenée sur la poitrine. Une femme debout l’adore. Texte : J§| (j|Jl/ï^
.I-JÎI— ■M!
Premier registre à gauche, sous Osiris, le dieu Anubis assis tenant adoré par
deux hommes suivis d’une femme. Texte : — ’IJSI I
A droite, sous Amenhotep I er , la reine AhmèsNefertari, coiffée du mortier des mères,
tenant la croix ^ et le flagellum flexible, est adorée par un homme, deux femmes et
un jeune enfant nu. Texte : ^ ^"jjp J \ «=» J
I HS!?! Q l ‘i.'rt I sri'"**! I ti
A
J
Ces quatre scènes sont d’abord un exemple de plus du culte d’ Amenhotep I er et de
Nefertari la reine aux chairs noires, ensuite leur disposition établit un parallèle cons-
tant entre Osiris et le roi d’une part, entre Anubis et la reine d’autre part. J’ai déjà
eu l’occasion de signaler ce parallélisme dans le Rapport de î gss-i g%3 , p. 18, à
propos de la stèle d’Ari Nefer, et de répéter cette constatation dans la tombe d’Ari
Nefer ( Mémoires de l’Institut franc, du Caire, t. LIV, p. 1 5g, additions et corrections).
11 est certain que Amenhotep 1 er divinisé est considéré comme le patron de la né-
cropole thébaine, ce qui l’assimile à Osiris dans cette région (1) . Par voie de conséquence
Nefertari sa mère qui lui a donné la naissance ici-bas, tient le même rôle vis-à-vis de
(l) Sur une stèle de Copenhague (M. Mogensen, stèle II 4 , ]>. 3 î , ]>1. XIV). Amenhotep I" porte cette épithète
que Khonsou porte à Karnak : 1 SI ■= | s
65
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
son ka dans l’autre monde et se trouve par ce fait même assimilée à Anubis dont la
fonction est de redonner la seconde vie, celle du ka, à tout défunt considéré comme
un Osiris. On sait que cette seconde vie est Horus, ce qui sert de trait d’union entre
le mythe funèbre d’Osiris et le mythe solaire de la résurrection d’Horus. Voilà pour-
quoi, je pense, Nefertari a les chairs noires comme Anubis. Ils ont tous les deux la
fonction de nébride sacrée dans laquelle s’opère la gestation de la vie glorieuse du ka
horien.
Le troisième registre est le corollaire des deux précédents. Il représente en effet
la cérémonie de l’ouverture de la bouche, rite essentiel de résurrection dans lequel
Anubis remplit ordinairement le rôle principal. Sur terre ce rôle est dévolu à des
humains, mais pas à n’importe lesquels. H est indispensable que ce soit à un prêtre,
Yanmautef qui représente Anubis, et préférablement que ce prêtre soit le fils du dé-
funt, celui qui fait revivre le nom du père
Ici l’on voit cinq momies dans leurs cartonnages anthropoïdes ornées des attributs
osiriens : le collier ousekh, le cône thébain et le lotus frontal. Elles sont dressées face
au nord sur une plate-forme qui précède un tombeau à toiture pyramidale. Une
pleureuse est agenouillée devant chaque momie quelle étreint. Un homme fait une
libation avec le vase d’eau semblable à une théière de nos jours, et chaque momie
est aspergée par un filet de cette eau lustrale. L’homme n’a pas la peau de panthère
sur le corps mais le costume habituel des gens de la XX e dynastie. Derrière lui, sur
une table sont alignés les ustensiles de l’ouverture de la bouche, d’abord quatorze
petits vases w contenant une substance en grains, puis quatre autres vases de même
forme contenant une autre substance; une jambe antérieure droite de bovidé ou d’an-
tilope, un doigt ], quatre nou ^ , un bâton de magie avec un lotus au centre | (1)
analogue aux cannes des statues royales de ka de Tout ankh Amon, un ciseau de
sculpteur J, quatre petits sachets, une double plume et un objet | semblable à
un chou palmiste.
Vient ensuite le kherheb, lisant un papyrus, qu’il appuie sur sa palette tenue
dans la main droite et qu’il déroule de la main gauche au fur et à mesure que sa
lecture avance vers la gauche du texte.
Les répondantes. — Derrière le kherheb, viennent quatre femmes, placées deux
par deux. Leurs chevelures sont attachées à la hauteur de l’oreille par un large
ruban, mais elles n’ont pas de bandeau frontal, pas de boucles d’oreilles, de bracelets
et de colliers. Debout et les pieds joints elles serrent leur poignet gauche dans leur
main droite devant leur corps. Ces femmes sont appelées ici :
Nous retrouvons deux de ces femmes : WW et dans la salle B de la tombe
(1) Le signe ^ employé ici répond imparfaitement à la réalité. L’objet en question n’est pas le sekhem mais
une canne ronde, de même diamètre en dessus et en dessous du lotus.
Fouilles de V Institut, t. IV, 3.
9
66
B. BRUYÈRE.
n° 335 U), accompagnées d’une troisième a. Elles font le meme geste, sont vetues
de la même façon, et sont placées à proximité du kherheb ; mais de plus elles ouvrent
la bouche comme pour chanter, et
devant elles sont entassées des of-
frandes posées sur le sable es», sur
lequel elles sont assises (tig. 5i).
Les trois femmes de la tombe
n° 335 sont appelées et l’une
d’elles, \y\\* porte même le titre
de ^ Üi, ce qui indique sinon une
hiérarchie, du moins une affecta-
tion spéciale au culte du roi Amen-
hotep I er , personnification humaine
d’Osiris à Thèbes. Enfin la ^ J \ *
est dite la fille de J et
son nom est suivi de
A Deir el Médineh, dans les scè-
nes de funérailles qui occupent gé-
néralement le registre inférieur de
la paroi sud des chapelles, après le
groupe des pleureuses comprenant
toujours la veuve du défunt entourée de sa parenté féminine, figurent, en groupe
un peu séparé des pleureuses, deux ou plusieurs femmes faisant le geste de se prendre
le poignet gauche dans la main droite.
Ces femmes, dans la chapelle n° 2 de Khabekhnet (paroi sud, registre infeiieui),
sont au nombre de trois et s’appellent : J |
Ce sont les mêmes femmes que dans la tombe n° 335 et " est encore qua-
lifiée ici “ et fille de "|*.
Dans la chapelle n° a 1 8 d’Amen nakhC 1 2 ) (paroi sud, registre inférieur) on voit en-
core, dans la même attitude, les deux femmes: “|^ J et f \ ^ J- Enfin chez Neb en
Mat, n° 219 , à la même place les deux femmes “|^ J et
dernière ne nous est pas connue par ailleurs. Dans toute la nécropole thébaine, nom-
breuses sont les tombes où deux femmes font ce même geste auprès du groupe des
pleureuses.
La stèle n° 110 de Turin ^ représente deux chattes affrontées de part et d autre
d’un pain ♦. En dessous se lisent ces cinq colonnes de texte :
(1) Rapport des fouilles à Deir el Médineh (1 gaâ-i ga5) , p. i3a.
( 2 ) Les chapelles n” s a 18, 219 et 220 seront publiées dans le rapport suivant.
< 3 > Recueil de travaux, II, Maspero, Rapport sur une mission en Italie.
Fig. 5i. — Tombe n° 335, salle B, paroi sud. Les trois Tes.
67
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
Cette stèle montre d’abord que le titre répond à une fonction exercée
dans la nécropole, puisque ici les deux femmes sont indépendantes de tout cortège
funéraire dans lequel elles pourraient jouer un rôle en qualité de parentes du défunt.
Ensuite cette fonction est héréditaire, ce que la tombe n° 335 laissait pressentir. Enfin
c’est en qualité de \ jj) quelles ont dédié cet ex-voto à deux chattes. On peut
Fig. 53. — Musée du Caire (sous-sol),
STÈLE DU STYLE DE TeLL EL AmARNA,
PROVENANCE INCONNUE ( CROQUIS ).
se demander s’il n’y a pas un rapport entre la chatte et la ^ tout comme il
semble y en avoir entre l’oie le grand caqueteur, au cri claironnant, et le son-
neur de trompette de l’armée d’après la stèle ci-dessus (fig. 53). Le miaulement
plaintif de la chatte doit être en relation certaine avec les lamentations que poussent
ces femmes aux enterrements. C’est la première idée qui se présente; mais il peut y
avoir d’autres motifs de rapprochements d’ordre mystique.
Les trois femmes de la tombe n° 335 ont la bouche ouverte, ce qui est un fait assez
rare pour qu’il prenne une signification précise au sujet de l’action qu elles accom-
plissent et, par suite, delà fonction qu’elles exercent.
Sont-elles des pleureuses? Bien quelles n’aient pas de larmes dans les yeux et
forment un groupe distinct dans les tombes n os 25o et 335 des femmes en pleurs
qui se précipitent aux pieds des momies ou qui gesticulent devant le coffre à canopes
surmonté d’un Anubis, elles sont appelées ^ ”J jj), ce qui se traduit par pleureuses.
Isis, la grande pleureuse, porte ce titre que en souvenir d’elle les parentes des dé-
funts ou, à leur défaut, des femmes à gages, portent aux enterrements.
Sont-elles seulement des pleureuses? Non, car elles seraient mêlées aux autres
femmes qui se lamentent. Si elles font bande à part, ce n’est pas qu’elles soient
9-
68
B. BRUYÈRE.
toujours des étrangères, salariées pour ce service, car elles appartiennent souvent à
la famille des défunts. Les généalogies des tombes de Deir el Médineh nous ren-
seignent sur ce point ( d. C’est parfois en qualité de parentes et plus souvent de pleu-
reuses professionnelles qu’elles assistent aux obsèques et se séparent du reste de la
famille éplorée. Le rôle qu’elles jouent est défini par les mots e *' S’
mais nous trouvons leurs véritables titres dans les tombes n° 3a3 de Pashed :
»" *<* ^ Paneb : i f f M =. \ Y M i m ■>» >‘.6 de
Nefer hotep : îf (IR-îtlAlSJÂt J K Ce sont donc des desservantes du culte d’A-
mon et d’Hathor, des choristes qui répondent en chœur aux soli du kherheb lors des
funérailles. Le mot qui les désigne chez Nakhlou Amon indique autre chose de
plus qu’une partie vocale dans une cérémonie funèbre. La fresque de la tombe n° 335
les représente à genoux sur le sable derrière le corbillard, et devant un entassement
d’offrandes. Le texte qui accompagne la scène dit d’ailleurs ; S ^ S * * ^ T*
WU- Le mot est traduit
par breuvage, et peut s’entendre dans le sens d’une libation que l’on verse, car 5^7
désigne un vase pourboire- 6 ).
On trouve dans la tombe de Paheri ( 7 ) cette phrase : ^ \ q ue
prononce une des femmes assises à terre auxquelles une servante offre à boire dans
un vase de forme f , phrase qu’on peut traduire par : w bois , ne laisse pas se gâter la
boisson». On peut remarquer dans cette tombe de Paheri (pl. VII et VIII) les deux
pleureuses à la tête et au pied du corbillard, prenant leur poignet gauche dans leur
main droite. L’une représente Isis et porte le titre de grande pleureuse l’autre
est Nephtys et porte le titre de jeune pleureuse (ce titre devient dans la
tombe de Renni à El Kab). Sur la même planche VIII les deux pleureuses «==> sont
agenouillées devant quatre bassins et elles présentent chacune deux vases de la forme
$, qui sont habituellement des vases de vin. Elles font donc une libation dans des
auges à libations ou des cuvettes creusées dans la cour de la tombe.
Nous trouvons le même verbe S dans une inscription de stèle f 8 ) malheureuse-
(1) Tombes n° 335 : de Nakhtou Amon) , n° 2 1 1 WW mère de Paneb, J ^ | femme
de Kasa, n° 216 femme de Neb Nefer et mère de Nefer hotep.
(2) Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh (1 gsS-igsh) , p. 83 .
(3) Proceedings S. B. A. 1886, p. 226.
(4) Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh {ig% 3 -ig 24 ), p. h 2, 5 i.
Budge, Dictionnaire.
(6) II y a aussi un autre mot 5 ^ lii’ (déterminé par le joueur de théorbe), qui désigne
l’action de danser, jouer du luth et qui pourrait s’appliquer à des musiciennes, chanteuses ou ballerines, mais
qui ne correspond pas ici au sens du texte.
{1) Tylor et Griffith, Tomb of Paheri , pl. XII.
(8) Randall Mac Iver, El Amrah et Abydos, pl. XXXIII, 3 . Cf. également Maria Mogensen, Inscriptions
hiéroglyphiques du Musée National de Copenhague , p. 2 3 et pl. XV, fîg. 21, stèle 22. s ® J S?
69
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
ment mutilée : et P lus loin le verbe
Uri^Kf f*©\ etc.). On peut donc traduire l’inscription de la tombe n° 335
comme : tr | B y^ 0 t 1 "° u j pour toi sur le sable vers le puits (l’entrée du caveau) de la
tombe par les trois (t;». Quant à ce titre il peut venir soit du verbe «nouer,
lier», soit des mots : ~ Jli commander, ordonner, diriger», à cause du rôle impor-
tant de ces femmes pendant les obsèques; j «troupe», parce quelles sont grou-
pées; «formule, incantation, appel», en raison des paroles rituelles qu’elles
ont à prononcer; %’ titre de Nekhebt, dont elles remplissent peut-être la mission
vis-à-vis du défunt; J. v— < «élever, présenter des offrandes», parce qu’elles doivent
ici faire les libations et présenter les offrandes qui sont disposées devant elles.
Ce dernier sens trouverait sa justification dans quelques textes relatifs à la présen-
tation des offrandes. On peut en citer des exemples typiques comme : 4° A Ijb "T fflll
•••■»:
»«« :
kU--rfU 1 -ii7IffIli<N J IJ CD— nn 1 ’ 1 3 4 ' ou comme S
allonger davantage cette liste, on voit qu’il s’agit pour le verbe ~ v-j d’entasser
des offrandes devant un dieu sur son autel ou devant un défunt sur sa table d’of-
frandes. Ce verbe devient en quelque sorte synonyme de consacrer par une élévation
rituelle à la face d’un dieu ou d’un défunt une offrande comestible, de la même façon
que les phrases du Livre des Morts ~ v-* ^ ( 5 6 * 8 ),
signifient
une exaltation divine, une consécration d’offrandes. Mais le véritable sens du mot (T,
serait-il plutôt en rapport avec le geste des trois femmes? Ce geste, c’est celui des
prisonniers dont les poignets sont liés par une corde. Quand on représente des captifs,
on les montre attachés de trois façons : les bras levés au-dessus de la tête, les coudes
liés derrière le dos ou les bras croisés devant le corps. C’est de cette dernière façon
que sur le pylône d’Horemheb à Karnak W, une femme est attachée. Si le verbe
tes prend dans la tombe n° 335 le sens de «attachée», on se trouve alors amené à
comparer les prisonnières liées de la sorte, escortant le char du pharaon vainqueur,
(1) Ahmed beyKamal, Catalogue du Caire , Tables d’offrandes, n° 23 o 48 , p. 43.
(2) Lange et Schàfer, Catalogue du Caire . Stèles du Moyen Empire , t. II, n° 20756, p. 3 qo.
Recueil de travaux , t. III. Maspero, Rapport sur une mission en Italie, p. 117. Stèle n° i 58 Turin.
(4) Spiegelberg, Ægyplische Grabsteine und Denksleine aus Suddeutsctien Sammlungen . München, pl. 2, n° 3.
(5) Chapitre lxxviii 5 0 .
(6) Nebseni chapitre du chevet clxvi.
(7) Chapitre clxix s .
(f,) Recueil de travaux, i8q5, p. 43. Lettre de M. Bouriant à M. Max Millier, fîg. 6.
70
B. BRUYÈRE.
soleil rayonnant, à nos pleureuses qui escortent le char funèbre du défunt assimilé
au soleil rentrant dans le (tombe) comme le roi rentre de la guerre dans le
temple ou le palais royal. Puisque ces pleureuses imitent Isis et Nephtys auprès du
char funèbre d’Osiris, le point important est de savoir si les deux déesses ont em-
prunté ce geste aux prisonnières, ou si celles-ci répètent un geste symbolique des
déesses pleureuses. La figure 1 h de ce rapport nous montre sur un pied de cercueil
les deux grandes pleureuses Isis et Nephtys en lamentations, la main droite sur la
tête et la main gauche ballante avec le poignet attaché par un lien. Il semblerait
bien que, par cet exemple, du moins, le mot tes prend sa signification de ce nœud
symbolique et ne s'applique aux mortelles que lorsqu’elles jouent le rôle des deux
déesses portant au poignet gauche, en signe de deuil, ce lambeau d’étoffe peut-être
couvert de textes comme un phylactère. Enfin au Livre des Morts (chapitre 181,
ligne h, Naville, Todtenbuch ) quand un mort ressuscite en Horus, les déesses Isis et
Nephtys, qui reconstituèrent le corps d’Osiris, lui rendent le même office. Elles ras-
semblent ses membres, rejoignent ses os, rattachent ses bras P),
car le mort osirifié est semblable à ces formes humaines
sans bras J, enveloppées cl’un suaire, qui peuplent l’Hadès. Le verbe tes appliqué
aux répondantes des funérailles exprimerait cette fonction de rattacher les bras, de
réunir les os afin de transformer le corps démembré d’Osiris en un corps d’Horus
intégralement reconstitué.
Les titres réunis de chacune des trois femmes sonU 2 ) :
»T\\ 1 I A M x A Jjj
On peut donc en déduire que les pallacides d’Amon et les grandes chanteuses
d’Hathor sont, dans la nécropole, des auxiliaires féminins obligatoires des klierheb
et des solmou ashou pour toutes les cérémonies funèbres et que, jouant le rôle d’isis
et de Nephtys dans la tragédie osirienne de la mort, elles chantent les lamentations,
répondent aux formules récitées par les officiants et consacrent les offrandes aux
(1) E. Naville, La plante magique de Neferatoum, dans Revue de l’Egypte ancienne, t. I, p. 39.
(2) A Deir el Médineh la plupart des femmes portent les titres suivants :
\ ÜÜÜ ( parfois avec ces compléments épithètes d’Amon : ^ m "*], ^ , 7^
'J); -
».
m
HP!
. e©’
X
71
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
défunts. Le titre “ est d’ailleurs porté à Bubastis (,) par une catégorie de servants
du culte dans la Us accompagnent les magiciens ^TTiflîi ^ es lecteurs jj^J|
lors de la première ascension
du roi vers le kiosque de la
fête Sed qui réalise son osiriti-
cation.
Les cinq momies de la tombe
n° a 5 o (paroi ouest) sont de la
droite à la gauche, avec les pleu-
Nous retrouvons ici parmi les
momies et les pleureuses quel-
ques-uns des noms des femmes
du troisième registre de la paroi
nord. Nous verrons que sur la
paroi sud, au registre corres-
pondant, quatre autres momies
de femmes sont encoi’e dressées
contre la montagne. On peut alors se demander si cette tombe n° e 5 o ne fut pas seu-
lement une tombe de femmes, qui n’ayant pu trouver par alliances la place qui leur
revenait dans la tombe d’un époux, se sont rassemblées dans un sépulcre commun.
Gela expliquerait la foule de parents qui défile sur les murs.
Un visiteur à qui j’expliquais cette étrangeté baptisa incontinent ce lieu la tombe
des belles-mères et des vieilles filles. Qu’on me pardonne cette citation, mais, si fan-
taisiste qu’elle paraisse, elle pourrait cependant correspondre à la réalité si l’on ob-
serve les litres de parenté —, | ^ — que portent toutes les défuntes. Tout
un gynécée est ici rassemblé, maîtresses et servantes J ■ J. Aucune des momies repré-
sentées dans cette tombe de Ramès ne porte, soit le nom de Ramès soit celui de son
épouse Moutemouya, mais toutes sont des momies de la famille de cette épouse et
toutes sont des femmes , apparentées par Moutemouya à Neb Nefer, Neferhotep , Kasa ,
Nakhtou Amon, Neb Ra, Khaoui,etc.
Il est donc possible, puisque Ramès possède trois tombes, que son cas soit celui de
plusieurs autres hommes de Deir el Médineh qui, s’étant mariés deux fois, possèdent
deux tombes, une pour chaque famille de chaque épouse. 11 est concevable, en vertu
de ce principe, que ces tombes ne contiennent que des momies de femmes, car les
parents mâles de chaque épouse faisant souche par ailleurs se construisent des tombes
distinctes personnelles.
reuses correspondantes (voir ta-
bleau ci-contre) :
Momies (
Pleureuses
1
i:
V
1 S
V -
IM
St
i...
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h
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J(l
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jii
J
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V*
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1,7
— -
i
1 V
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{-j
J
(1 ) Naville, Festival Hall of OsorJcon in the great temple of Bubastis.
72
B. BRUYÈRE.
L’homme qui fait la libation sur les momies est accompagné de ce texte :
Le kherheb a pour tesle : .ülllS
Ce dessinateur Neb Ra est justement le pere de Nakhtou Amon, de la tombe
n° 335 dans laquelle se retrouvent les trois répondantes qui suivent.
Les répondantes sont x J 1 -. sï^i I ^ x J jk. IP ! il’
Elles sont accompagnées de deux femmes portant des pousses de papyrus, ce sont :
Une Taousert est la femme de Saouadjit père d’Ari Nefer de la tombe n° 290 , et
une Pashedit est la femme de Neb Ra mère de Nakhtou Amon de la tombe n° 335.
Ce serait l’épouse du kherheb ici présent. Taousert pourrait être ici celle de Xanma-
outefHesi heramenti. Devant celui-ci est écrit ce texte : 1 îî I —
| cr de l’Osiris Tenouro avec leurs enfants», qu’il faut peut-être mettre a la suite
des dénominations des cinq pleureuses agenouillées au pied des momies.
Momies
Parois sud et sud-est. — 11 ne reste sur ces parois que le troisième registre qui est,
en somme, la suite de celui de la paroi ouest, jusqu’aux deux tiers de sa longueur,
car ensuite les personnages changent de front et se tournent vers l’entrée pour
rejoindre, par delà cette porte, le
troisième registre de la paroi nord-
est.
En allant du fond vers la sortie on
voit, contre la montagne de l’ouest,
quatre momies dressées dans leur
cartonnage anthropoïde sur une
plate-forme, face à l’est. Elles ont
le même appareil que les autres :
cône, lotus, collier ousekh. Devant
trois d’entre elles, des enfants pleu-
rent : ce sont trois garçons debout
et une fille à genoux.
Les noms des momies et des en-
fants sont de gauche à droite (voir
tableau ci-contre) :
Devant les momies défilent quinze personnes : six hommes, huit femmes, un en-
fant nu, portant des flacons, des tiges de papyrus, des sachets. Le premier homme
!J
:i
A 1
a
J
M H
C i *
J K
Enfants
V
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V
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r. m if.
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Wrn
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926). 73
fait une fumigation à l’aide du pot à feu w. Les noms lisibles sont de droite à
gauche :
!©
JÏUII^ÎT l les autres noms sont détruits. Le nom de l’enfant est : v-x
O
74
B. BRUYÈRE.
Ensuite vient un autre cortège en sens inverse composé de sept personnes : trois
hommes et quatre femmes qui doivent participer à la scène de la paroi nord-est et
succéder au nommé Houi. Ce sont, de gauche à droite :
Puits et caveaux. — Le puits de la tombe n° 25 o est situé dans la cour un peu
au sud de l’entrée de la chapelle centrale. 11 est rectangulaire, entouré de briques.
Son grand axe est orienté est-ouest et ses dimensions sont : 1 m. 65 de longueur,
o m. 7 5 de largeur et 4 m. 5 o de profondeur. Il dessert à l’ouest trois cavernes en
enfilade séparées par des portes construites en briques. Aucune trace de construction
interne et de décoration. La dernière salle porte des traces d’incendie.
Cet hypogée a été fouillé par un archéologue, qui a laissé en tas dans un coin
quelques crânes et ossements. On n’y a trouvé aucun objet.
Le puits rencontre au bas de son parcours une tombe plus ancienne, qui débouche
plus à l’est. Elle est remplie de terre. La fouille en a été ajournée à une autre cam-
pagne.
II est superflu de donner de nouveau la généalogie du Ramès de la tombe n° 2 5o ,
qui est déjà esquissée plus haut au sujet de la tombe n° 1070. Aux documents énu-
mérés on peut cependant ajouter l’ex-voto ci-dessus du Musée du Caire, qui men-
tionne Ramès et Pen boui (fig. 56 ) :
LA TOMBE N° 329 DE MESOU (FIG. 55).
La tombe n° 329 de Mesou est située au sud de la tombe n° 2 5o et à un niveau
légèrement supérieur. Elle fut découverte en 1917 par l’Institut français; mais depuis
cette époque elle s’était ensablée de nouveau. Nous l’avons déblayée une seconde fois
pour en donner le plan.
COUR.
Une cour encadrée de murs de pierres forme une terrasse de 5 mètres de largeur
nord-sud et de 3 m. 5 o environ de longueur. Elle est commune à deux chapelles,
mais un petit mur, de date plus récente, la coupait en deux dans le sens de la lon-
gueur et rendait ainsi les deux chapelles relativement indépendantes. Le mur de l’est
a disparu.
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEII (1926).
75
CHAPELLES ET PUITS.
Les chapelles sont deux salles voûtées parallèles ayant leurs grands axes orientés
est-ouest. Leurs dimensions sont égales : longueur 2 m. 95, largeur 1 m. 85 . Les
voûtes n’existent plus. Celle du sud avait une niche de fond, à 1 m. 3 o au-dessus du
sol, mesurant 0 m. 5 o de largeur et 0 m. 5 o de profondeur. Les murs sont crépis et
blanchis. Dans le sol, qui est dallé de briques crues, se voit une petite dépression en
forme de cuvette rectangulaire (0 m. 45 Xo m. 36 ) de 0 m. 06 de profondeur.
La chapelle du nord n est séparée de sa voisine que par un mur de briques de
o m. 35 d épaisseur. Elle ne semble pas avoir eu de niche ou de stèle dans sa paroi
occidentale. Elle est seulement crépie de limon gris et elle est dallée en calcaire. A
o m. 60 du fond s’ouvre un puits rectangulaire de briques, orienté nord-sud (1 m. 67
Xo m. 70), de 4 m. 4 o de profondeur, avec feuillure d’encastrement pour la dalle
supérieure de fermeture et encadrement calcaire de la porte inférieure donnant au
nord dans les caveaux.
CAVEAUX.
Les caveaux se composent de trois salles. Une première salle carrée, simple caverne
a parois verticales, de 2 mètres à 2 m. 45 de côté et 1 m. 90 de hauteur, sert de
76
B. BRUYÈRE.
vestibule aux deux suivantes. A cet effet une porte est percée dans le mur de l’ouest
et un escalier de quatre marches descend dans la seconde caverne, plus spacieuse
(i m. 85 X 2 m. i 5 ) mais moins haute (1 m. 67) et moins régulièrement creusée.
Dans l’angle nord-ouest est taillé un court puits de descente qui aboutit à 0 m. 70
de profondeur devant la porte du dernier caveau.
Ce caveau, de 5 m. 20 de longueur, 2 m. 70 de largeur et 1 m. go de hauteur,
n’est lui aussi qu’une caverne dont le sol est de 1 m. 3o plus bas que celui de la pré-
cédente. 11 n’a d’intéressant que sa porte d’entrée, qui par hasard est encore bien
conservée, mais qu’un jour ou l’autre les Arabes enlèveront. Elle se compose d’un
linteau et de deux pieds-droits en pierre gravée (fig. 56 ).
Le linteau est en calcaire et mesure 1 mètre de longueur, 0 m. 2 5 de hauteur et
o m. 08 d’épaisseur. Il représente au centre le disque solaire au-dessus du signe de
l’horizon »-« , qui était d’abord le signe du sable <=> auquel on a ajouté ensuite les deux
cornes de montagne. De chaque côté un disque plus petit surmonte une étoile et
précède un oiseau à tête humaine levant les bras en signe d’adoration lequel est lui-
même suivi du signe de l’Amentit l) . C’est l’adoration, par les âmes qui sont à l’occi-
dent, du soleil à l’horizon.
Les deux pieds-droits ont 1 m. 17 de hauteur, 0 m. i 3 de largeur et o m. 08
d’épaisseur; ils sont en grès, gravé et blanchi à la chaux. Celui de droite donne ce
texte : (&.)]
>i X C2 .
n
UJ
s
if:-
u 1
i
o I Wa
ô.»
^1=. Celui de gauche : | R | JJ * n ! *
La porte en bois pivotait dans une crapaudine supérieure creusée dans un morceau
de bois de sycomore et dans une crapaudine inférieure évidée en godet dans le seuil
de pierre. A ers le milieu du montant droit se voit le logement du loquet de fermeture.
Les caveaux contenaient, il y a encore deux ans, un certain nombre de momies
dénudées, mais presque intactes. Quelques-unes eussent été intéressantes à étudier.
Elles ont disparu au cours de l’été !
Le déblayement de cette année n’a fourni que des fragments de cercueils et de
coffrets funéraires et un morceau d ’oushebli en bois peint avec une colonne centrale
antérieure de texte à demi effacé : Mllll j f | MM ‘* v— 1 ^ . (Le a sa
tombe, n° 218, à une vingtaine de mètres au sud.)
LA TOMBE DE MESOU ET APII.
La tombe de Mesou et Apii est ainsi nommée à cause d’une stèle marquée à ces
deux noms qui y fut trouvée en place en 1917, par l’Institut français. Elle est située
77
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
juste au sud de la tombe de Mesou, dont elle n’est séparée que par un mur de pier-
res. Son niveau est le même.
COUR.
La cour en plate-forme mesure 7 m. 75 de largeur nord-sud et environ 6 m. 5 o
de longueur. Le mur de l’est a disparu. Les murs du nord et du sud ont 0 m. 55
78
B. BRUYÈRE.
d’épaisseur. Cette cour est commune à deux chapelles ouvertes sur le côté ouest; mais
comme pour la tombe précédente, un petit mur de séparation, de date postérieure,
dans le sens de la longueur de la cour, conserve à chaque chapelle son autonomie.
Un puits rectangulaire de briques et de pierres s’ouvre dans celte cour, ayant son
grand axe est-ouest. II est situé à 2 mètres en avant de l’emplacement où se trouvait
la stèle de façade, encastrée entre les deux chapelles.
Un trottoir de 0 m. 85 de largeur, qui fut jadis couvert d’un péristyle, court devant
la chapelle du sud et la stèle et s’arrête contre le mur de séparation. H n’y a pas de
trottoir devant la chapelle du nord.
STÈLE DE MESOU ET APII (PL. IX).
A peu près au centre de la façade, un renfoncement de la muraille de 0 m. 90 de
largeur et 0 m. 33 de profondeur, abritait une grande stèle de calcaire mélangé de
noyaux de silex, qui fut enlevée en 1917, transportée en dépôt dans la maison du
Cheikh Hassane Abder Rassoul, puis amenée au Caire en 1920 et enfin acquise en
1925 par le Musée du Louvre.
Son état de conservation n’est pas absolument parfait. L’humidité a rongé les bords
et fait disparaître quelques personnages et leurs noms, mais elle a gardé cependant
ses couleurs assez fraîches dans la partie préservée. Elle mesurait o m. 90 de largeur,
1 m. 5 o de hauteur et o m. 5 o d’épaisseur.
Sa disposition comprend trois registres. Le premier registre, formant cintre, contient
deux scènes symétriques. A gauche Anubis assis et Hathor debout au centre sont adorés
par un couple debout dont le second personnage est presque détruit. A droite, dos à
dos avec le couple divin précédent, Osiris assis et Isis debout derrière lui sont adorés
par un autre couple. Les hommes font le geste de l’adoration, les femmes tiennent
un flacon ovoïde. Isis et Hathor ont les chairs peintes en rose clair.
Le texte gravé au-dessus de ces scènes dans le cintre est en partie rongé.
Deuxième registre. — Au centre, deux couples sont assis dos à dos. Seules les fem-
mes ont sur la tête un cône thébain très allongé. Les hommes tiennent le linge (1 et
avancent la main droite vers les offrandes placées devant eux; ils ont l’amulette du
cœur pendue au cou. Chaque couple est servi par un homme vêtu d’une peau de
79
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
panthère dont il tient une patte dans la main gauche conformément aux rites. Il verse
la libation avec la buire Une femme accompagne chacun d’eux, faisant le geste
d’imposition de la main droite et tenant dans la main gauche une sorte de sachet.
Le texte comprenait environ dix-neuf colonnes.
Environ
six colonnes
détruites
Trois
colonnes
détruites
Devant le sam de droite on lit en deux colonnes : |
Troisième registre. — C’est un défilé de parents, dont il ne reste que dix personnes,
quatre hommes et six femmes qui toutes ont le cône sur la tête. Ils marchent vers la
gauche.
Colonnes
détruites
Colonnes
détruites
Cette stèle était appliquée contre une autre stèle en calcaire qui est encore en
place au fond de l’encastrement, mais qui est presque totalement effacée. C’est donc
un témoignage soit de remploi ou d’usurpation de tombe, soit de réparation d’un
monument endommagé.
CHAPELLES.
La chapelle du nord avait sa porte d’entrée au milieu d’un grand côté de la salle.
Elle mesure 3 m. 4 o de longueur nord-sud, 1 m. 85 de largeur. Sa voûte est effon-
drée. Les murs sont peints en blanc jusqu’à 0 m. 75 du sol. Au-dessus de cette plinthe
on remarque des traces de décoration polychrome sur fond jaune clair, ce qui est de
la XIX e dynastie. On ne voit pas de traces de stèles ou de niche dans les parois.
80
B. BRUYÈRE.
La chapelle du sud fut construite sur l’emplacement d’une autre plus ancienne,
qui était disposée comme celle du nord, avec son grand axe nord-sud, ses murs
blanchis au moins jusqu’à o m. 60 du sol, car le reste est détruit. Cette salle mesu-
rait h mètres de longueur et environ 2 m. 5 o de largeur. La construction postérieure
choisit une orientation diamétralement contraire, avec son grand axe est-ouest, et
n’occupa qu’une toute petite partie de la chapelle primitive, au centre même de l'édi-
fice. C’était plutôt un couloir voûté qu’une véritable chambre. A chaque extrémité se
trouvait une porte. Ce couloir, de 1 m. 56 de longueur sur 1 mètre de largeur et
1 m. 78 de hauteur, avait ses parois nord et sud couvertes d’ébauches de décoration;
mais ces esquisses en blanc sur fond gris n’ayant pas été protégées lors de la décou-
verte, se sont effacées en peu d’années. Aujourd'hui on ne voit plus sur la paroi sud
que les traces d’une scène d’enterrement dans le genre de celle de la tombe n° 291
( Mémoires de l’Institut franc, du Caire, t. L 1 V, La tombe de Naklit Min, pl. V).
La voûte est par extraordinaire faite de trois rouleaux de briques. L’enveloppe de
ce pronaos était une pyramide sur un stylobate de o m. 65 de hauteur. Les vestiges
s’en voient encore dans l’angle sud-ouest de la cour. 11 est probable que la porte occi-
dentale du couloir s’ouvrait sur la véritable chapelle, située en dehors de la pyramide
et complètement enterrée sous la colline. Il reste en effet quelques arasements d’une
seconde salle dont les axes sont respectivement perpendiculaires à ceux du couloir, où
l’on discerne les traces d’une stèle de 0 m. 5o de largeur encastrée dans la paroi
nord; mais il semble que cette seconde salle ne fut jamais achevée.
PUITS ET CAVEAUX.
Le puits est situé dans la cour, en avant de la stèle de façade. Il est intéressant par
son procédé de construction : escalier de dégagement à ciel ouvert, du côté de l’est,
obturation finale de la voie de dégagement par l’édification d’un mur de pierres. Les
trois autres parois du puits sont en briques crues. Les dimensions sont : 1 m. 35 de
longueur, 0 m. 68 de largeur, 3 mètres de profondeur.
Les caveaux n’ont pas pu être vidés cette année. Ce sont des cavernes sans décora-
tion qui ont été pillées depuis longtemps. Les pillards ont fait communiquer entre
eux plusieurs hypogées, par des brèches d’effraction, de sorte que j’ai pu, en ram-
pant sur les déblais, parcourir huit salles et apercevoir dans certaines d’entre elles les
portes de plusieurs puits. Dans la chapelle du nord est creusé un puits qui dessert
une seule caverne. C’est une tombe de la XVIII e dynastie.
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH ( 1926 ).
81
GÉNÉALOGIE.
La stèle de Mesou et Apii du Louvre donne :
Probablement Apii est le même nom que
!!îl‘M A P oui -
On les trouve souvent mis l’un pour l’au-
tre , comme est mis pour K\\ OU
p° ur Xk i l
Le pyramidion D 19 du Louvre donne
pour Apoui :
siviuv-jaDircrisv!?
^=JF_(ür+ 1 ï- (1)
^ S ' za
La tombe n° 2 1 7 d’Apoui permet d’établir cette généalogie :
I !
I
| |
I I I 1 1
Les graffiti de Spiegelberg complètent ainsi : !> ftP/’
Il se pourrait donc que la relation de parenté entre Apii et Mesou que laisse sup-
poser la stèle du Louvre ait été celle que les documents ci-dessus établissent.
Lors de la découverte de cette tombe en 1917-1918, on trouva deux fragments
sculptés dont la matière et les dimensions ne sont pas indiquées dans les notes des
fouilleurs. C’est un hymne au soleil qui donne comme père de Mesou un certain
^ — (fig. 57). (Ces fragments, entreposés à l’époque dans la maison du Service
des Antiquités à Médinet Habou, ont disparu. J’en donne un croquis d’après H. Gau-
thier. )
(l > Les noms de ce couple se retrouvent sur un montant de porte entreposé dans les magasins de Deir el
Médineh.
(2> Ce dernier Mesou est peut-être celui de la tombe n° 3 29, époux de ff t 1 , , , ,. On connaît un autre
Mesou : Stèle de Strasbourg a 00, et tombe 11’ 335 : ^ iLM J fils de I l J frère de
\ ÜÜÜ= | ^ J et époux de ^ (Florence, stèle n° 162/1).
Fouilles de VInstitut, t. IV, 3. 11
82
B. BRUYÈRE.
LES TOMBES N os 4, 213, 210.
Le déblayement inachevé des caveaux de ces trois tombes s’est poursuivi cette
année sans toutefois parvenir à sa fin. Il n’a rien ajouté aux détails de construction
Fig. 57. — Fragments trouvés en 1917 dans la tombe de Mesou et Apii.
déjà décrits dans les rapports précédents, et n’a donné que les quelques objets sui-
vants :
Tombe n° h. — i° Un fragment à'oushebti en calcaire avec colonne de texte écrit
en noir sur fond blanc cerné de rouge : j n ^ 11111 . Sur le flanc droit
est ajouté jjjj; 2° fragments de poteries, terre cuite peinte et vernie imitant
une pierre rubanée.
Puits dans la cour n° h. — i° Un flacon ovoïde f (hauteur totale o m. i 5 , col,
o m. 07, diamètre du col o m. o 35 , de la panse 0 m. o 65 ); 2 0 fragments d’une
sellette en bois peint en blanc avec traits rouges (hauteur o m. 3 7); 3 ° fragment d’un
vase en bois plein peint en bleu lapis (hauteur o m. 10, diamètre o m. 07), avec évi-
dement central en doigt de gant (fig. 5 ); k° bouchon en calcaire, forme ménisque
convexe avec marque (fig. Ag, n° A) peinte en noir sur les deux faces (diamètre
83
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
om. io5, hauteur 0 m. 025); 5° fragment d’une soucoupe épaisse enterre cuite :
l’intérieur est peint en blanc mat, l’extérieur, en vert à rubans jaunes est verni
(diamètre o m. 1 A); 6° un objet en bois en forme de clou (longueur o m. 3 o); usage
inconnu (fig. 59).
Fig. 59. — Objet en bois.
Tombe n° 21 3 . — i° Fragments de cartonnage de momie à fond rouge; 2 0 fron-
ton triangulaire d’un meuble (coffret) en bois peint et verni jaune. La peinture très
fine représente un homme à genoux tourné vers la gauche adorant le soleil mort reçu
parles bras de Nout; 3 ° un visage copte en terre cuite grossière; 4 ° une lampe avec
quatre points en croix, en relief; 5 ° un fragment de fronton cintré de stèle calcaire
avec texte en colonnes : sens |§f | | f ©£3 | ^ | V «I «B I J ^
|U | (fig. 58 , A); 6° un fragment de relief en calcaire peint avec ce nom ^ 1 , jjj
♦ ■■( au n ° ^ on l rouve un de Ken nommé n lf|/ — ^)’ 7° un f ra 8'
ment de relief calcaire peint au nom de | ° ^ |; 8° un fragment de relie!
84
B. BRUYÈRE.
Tombe n° 210. — i° Une certaine quantité d'oushebtis en faïence bleue (hauteur
0 m. 10) types réis et fellah marqués au nom de un assez grand
nombre d’autres oushebtis au nom de la même personne, mais en terre cuite ordi-
naire; 2 0 plusieurs loquets de bois, qui montrent la variété des systèmes de ferme-
ture employés pour les portes de caveaux et actionnés par une cordelette traversant
le vantail de la porte (fig. 60).
TOMBE N° 2®.
Le caveau n° 2® de Khabekhnet, bien connu par sa fresque du poisson, est précédé
d’une salle qui était encombrée de pierres et de terre et qui rendait malaisée l’entrée
dans la célèbre tombe. On en a fait le nettoyage et l’on a bouché provisoirement une
brèche d’effraction de la paroi nord, par laquelle, pendant l’été, les fouilleurs clan-
destins pénétraient dans une autre tombe qu’ils jugeaient insuffisamment pillée. Le
déblayement a fourni deux fragments de reliefs. L’un
d’eux, en grès, était une invocation à Amenhotep I er et
sans doute aussi à Nefertari en raison du pronom Il
ne reste du texte que ces bribes de trois colonnes :
On peut remarquer que l’adoration s’adresse aux ka
des deux personnages divinisés. Il n’est pas rare d’ailleurs
de voir cette formule pour d’autres divinités telles, que
Amon-Ra, Mer Segert, etc. Le roi Amenhotep est ici
appelé “]J comme s’il régnait encore. Ce qualificatif est
fréquent. Il a déjà été signalé, en particulier, dans la tombe n° 335 ( Rapport de
igaâ-iga 5 , p. i 58 ).
L’autre fragment provient d’une stèle ou d’une paroi murale en calcaire et ne
montre que le sommet d’une tète d’homme; mais le titre porté par cet homme est
intéressant : | I ■■ i ï ^ ^ (,) I (%• 58 > 11 était en
même temps sim ash et blanchisseur. La fin de la troisième colonne semble indiquer
qu’il exerçait cette seconde profession pour la déesse Isit ourt ou dans son temple. Un
papyrus de Turin mentionne dans le personnel de la nécropole le blanchisseur Pen-
taour, mais il est peu probable qu’on doive lire la fin de ce nom dans §J!j||n^- Quoi
qu’il en soit, ce fragment nous révèle une profession nouvelle dans la nécropole à
ajouter aux listes établies par Maspero et H. Gauthier. Les blanchisseurs du roi sont
connus par le papyrus d’Orbiney (Maspero, Contes populaires, p. 1 3 ). Le titre de blan-
chisseur se retrouve sur plusieurs stèles du Musée Guimet : G. 21, n° 2660, pl. XIX,
(«" XVIII- dynastie); C. 38 , n" s69s.pl. XXXIV, ”bUn-
chisseur des prêtres n (A. Moret, Catalogue du Musée Guimet. Annales du Musée Guimet ).
1 ‘) Les deux signes ^ et v— i sont entre-croisés.
FOUILLES DE^DEIR EL MEDINEH (1926). 85
Tombe n° 3 . — A l’est de la cour n° 3 , dans le prolongement du mur qui sépare
cette cour de celle du n° 36 o, on a trouvé : i° Une statue d’homme agenouillé te-
nant une stèle d’adoration au soleil. Cette statue est en calcaire brûlé. Le nom du
personnage est détruit, mais on peut lire la fin de son titre : HJ == j n f_^ MB1
■J|®jjJ. Son costume plissé est ramesside; 2° Un fragment de cercueil en bois à
vernis jaune , avec ces deux colonnes de texte : I ^ w ‘ I •
Ce sont les nom et titre de Pashed enterré dans la tombe n° 3 (Rapport de îgah-
iga 5 , p. 63 ).
LA TOMBE N° 5 DE NEFERABOU (FIG. 61).
Cette tombe, adossée au djebel nord, est située à une vingtaine de mètres à l’ouest
du temple de Deir el Médineh. On en connaissait le puits et les caveaux découverts,
comme son numéro du catalogue Gardiner-Weigall l’indique, avant l’année 1910.
Quelques monuments de son propriétaire sont rassemblés au British Muséum et
à la Bibliothèque Nationale de Paris (Londres, stèles n os 3 o 5 , i 5 o, 589, table d’of-
frandes n° Û21; Paris, stèle n° 27, prêtée au Musée de Rennes). On a recherché
cette année les éléments manquants de cette tombe, à savoir : la cour et la chapelle.
Us ont été retrouvés, mais dans un tel état de ruine que cette fouille ne nous a donné
qu’un plan.
86
B. BRUYÈRE.
La cour en terrasse était ouverte vers le sud, ainsi que la chapelle, en raison de
l’adossement au djebel nord. La chapelle devait être èn spéos. L'éboulement de la
falaise en a mis les arasements à ciel ouvert. On distingue une salle qui devait être
voûtée, construite en briques, avec son grand axe est-ouest parallèle à la façade. Elle
était décorée de scènes polychromes sur fond d’ocre jaune dont il ne reste que ce qu’il
faut pour pouvoir l’affirmer, sans qu’il soit possible de discerner quelque détail inté-
ressant. Face à l’entrée s’enfonçait une niche qui allait appuyer son mur de fond
contre le djebel. Le puits est situé dans la cour. C’est un puits rectangulaire de bri-
ques, débouchant au nord dans deux salles successives voûtées et couvertes de pein-
tures jaunes sur fond blanc.
Les voûtes de ces deux salles sont crevées et l’on peut apercevoir au-dessus d’elles
des traces d’autres constructions antérieures qui prouvent le remploi d’une tombe
plus ancienne par Nefer abou. Les documents qu’on possède sur ce personnage per-
mettent d’attribuer sa tombe à l’époque ramesside, très probablement à la XX e dy-
nastie. La publication intégrale du n° 5 devant être donnée dans un autre recueil,
nous nous bornerons à énumérer les débris d’objets recueillis cette année au cours du
deblayement. Ce sont : i° un fragment de relief en grès, représentant une femme
et un homme tournés vers la gauche et portant vers quelque divinité ou quelque dé-
funt, un flacon ovoïde et un bouquet de lotus. On peut lire au-dessus d’eux : (jj | ^
JJ I WZÆ: 11 est possible que les noms
i 9 ° une P e fit e table d’offrandes en
calcaire, anépigraphe, forme liotep (longueur o m. 97 , largeur 0 m. 16, épaisseur
o m. 06); 3 ° une petite sandale d’enfant, en cuir; k° un fragment de simulacre de
vase en terre crue noire, piriforme, peinture externe polychrome imitant le verre
multicolore; 5° un fragment d 'oushebti en terre cuite peinte en blanc, texte du cha-
pitre vr en lignes horizontales et une colonne centrale jaune avec texte noir donnant
riîiWZIl.lSH-ï:
de l’épouse et du fils soient
cette fin de nom
(peut-être
PROGRAMME DE TRAVAUX POUR 1926-1927.
Trois grands chantiers de déblayement sont proposés : i° finir le cimetière de la
XVIII e dynastie dans le quadrilatère formé par les tombes n os 337, 3 , 325 , 329;
2 0 continuer le cimetière de la XX e dynastie dans le quadrilatère formé par les
tombes n os 210, 337, 329, 218; 3 ° désensabler en surface une partie du quadrila-
tère formé par le Spéos nord, le temple, les maisons, le n° 290.
Recherches diverses : Cour 216 (puits dans le mur nord); n° 828, puits dans la
chapelle; n° 336 , puits dans la cour (caveau en relation avec le n° 335 ); caveau
n° 210; caveau communiquant avec la première salle du caveau n° 2 B ; entrée de la
cour n° 25 o; tombe n° 298; puits des cours n os 337 , h, 32 g.
INDEX DES NOMS ET TITRES DE PARTICULIERS
RELEVÉS SUR LES TROUVAILLES DE 1926.
NOMS ET VARIANTES.
TITRES OU FONCTIONS
(entre parenthèses,
litre indiqué sur les trouvailles).
PARENTÉ CONNUE
( entre parenthèses ,
litres de parenté indiqués sur les trouvailles).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ET TOPOGRAPHIQUES.
RÉFÉRENCES
AU PRÉSENT
RAPPOBT.
épouse de ^ ^
tombe n° 2 5 o
pages.
7 3
oushebti
*7
U - - J n
[ \ ^ \
i-J’ iTt t — 1
fils de Kasa, père de Mesou
tombe n° 1069. — Cf.
généalogie, p. 35
35 , 81
époux de Bakit
tombe sud n° 329
78, 79, 81
KfiS
i° — ) de Mesou et Apii ;
tombe n° 329. Rapport
D. M. ig %3 , p. 56
79
(+»)
rfilsdu fj époux
2° (^-) a 5 o
tombes n 09 2 1 5 , 2 05 ,
260,329. Berlin, sta-
tue n° 6910
16, 6 h, 79,
81
U=_)
époux de ^ ”2” ^ J (^!
*— -) 25 o
tombe n° 2 5 0 ; Caire , stè-
le n° 435 g 1, statue n°
435 7 6
63
«HTM
(T j&H é P 0UX de \ —
tombe n° 2 5 o. Cambridge
stèle. Londres : pyra-
midion n° 5 60
63 , 81
| iü _ * vl
1 MwwA
I /wwvw\ -■ — JhL
oushebti
i 5 , 17
(var. 1 “ ®
\ 1 /wvwwt 1
88
B. BRUYÈRE.
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
89
NOMS ET VARIANTES.
TITRES OU FONCTIONS
(entre parenthèses,
titre indiqué sur les trouvailles).
PARENTÉ CONNUE
(entre parenthèses,
titres de parenté indiqués sur les trouvailles).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ET TOPOGRAPHIQUES.
RÉFÉRENCES
AU PRÉSENT
RAPPORT.
pages.
VTJ
(I*ü^) de A P>‘
stèle Mesou et Apii
79 ’ 81
(VP) a 5 o
tombe n° 25 o
7 1
^ a J a
^ «~n ■« r vwwv * J 1
(V~H°
tombe n° 2 5 o
63
H
G -
U
(VH
tombe n° 2 5 o. Table
d’olfrandes Turin
73
r 1 X ~W A"**'* A
epoux de J
tombe n° 5
86
xzz*
* “*» | LJ v-,
77 (V j“!
cf. index du rapport 1925
tombes n 09 3 , 292, 33 g
16, 17 (fig.
8 ), 85
n ymm\
1 MvswA /
xzzû
I w de Neb Ra
tombes n os 25 o, 335
72
parent de Kenherkhepeshef, Ani
i 4 , 1 5 (fig. 6)
ïttflt
époux de ^ J ^ J , frère de Kasa
tombes n os 10, 2 5o
63 , 73, 7 U
— i -§*’ ^ ZLv
«m.
-JL)
■
t***~«\ \\ — JHL.
\ .ZL /*""**\ 1 /
époux deiay c 7 1 j||'k2|ij
tombes n 08 25 o, 336
63
intti
tombe n° 2 5 o
72
mM'û
stèle Mesou et Apii
79
n\?M*
vr;
fils de Ken et Nefertari
tombes n os 2 1 3 , h
83
rrj
de Tenouro
tombe n° 2 5 o
71
(iZ)
tombe n° 2 5 o
71
ftiPv^b
(= = ^ 1 C3
T).U=1L,
i°filsd’Ani;
2 0 fils de
3 ° frère d’Apii
tombes n 09 1069, 329,
stèle Mesou et Apii
3 i (fig. 16),
7 6 ’ 77 ’
79 ’ 8l ’
82
J 2
Fouilles de V Institut, t. IV, 3.
90
B. BRUYÈRE.
TITRES OU FONCTIONS
PARENTÉ CONNUE
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
RÉFÉRENCES
NOMS ET VARIANTES.
(entre parenthèses ,
titre indiqué sur les trouvailles).
(entre parenthèses,
titres de parenté indiqués sur les trouvailles).
ET TOPOGRAPHIQUES.
AU PRÉSENT
RAPPORT.
pages.
tombe n° 1022
1 1 (fig. 3 )
ï ! ! ~ S IS
épouse du ^ ? (îl P
tombes n os 7, 212, 25 o
63 , 64
père de J ^
tombes n 08 216, 25 o, 6
64
ZI “ ^ (var.
r vvwvv \ A jÆÊU^- \
Vf -=» — 1
(VP J 950
tombes n os 219, 25o, 5
63 , 86
-i) ^
- 22 ? "4“ ( var -
père de Nakhtou Amon, époux de
tombe n° 2 5 o; Turin :
72
r.)
iT i )
Pashedit
monuments divers
rsan J <=>
n , de A 1 vli
tombe n° 2 5 o
63
1^17*
1 ==’ ! J SS’
cf. Rapport tg% 5 , index
tombes n os 25 o, 336
72
Vf -= — 1
cf. Rapports précédents, index
tombes n 09 216, 25 0
62
i^TJ
i° épouse de Pashed ( 323 );
tombe n° 2 5 o
63 , 71
^rsi
2° — Ken ( 4 )
i° épouse de Piaï ( 335 );
2° — Houi ( 336 )
tombe n° 2 5 o
63
wm^i J
stèle Mesou et Apii
79
i:j
x J 3 ü)’ vÜ’
de Nakhtou Amon ( 335 )
tombe n° 2 5 o
65,70, 72
q | mn^n
^A^^v^^ 1
*T II 1
zxîzæ
I J 1 /swwwv
oushebti
i 5
oushelti
‘7
^ de Nakhtou Amon ( 335 )
tombes n os 2 5 o, 335
63
Z? Mi H-
»i.+»=i-s-.
époux de Moutemouya
tombes n 03 7, 212, 2 5 o,
38 , 64 , 73 ,
?(flP)
^ Av*v*\ ^
1070
7 4
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926). 91
NOMS ET VARIANTES.
TITRES OU FONCTIONS
( entre parenthèses ,
titre indiqué sur les trouvailles).
PARENTÉ CONNUE
( entre parenthèses ,
titres de parenté indiqués sur les trouvailles).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ET TOPOGRAPHIQUES.
RÉFÉRENCES
AU PRÉSENT
RAPPORT.
pages.
ZUi’
cône funéraire, tombe n°
54
1089
BÛTt
I js^L Amenemapt
tombes n os 2 i 5 , 2 65
16
1 1 1 1 M
©
^z\\ü
époux de Nefertkhaou
tombes n 08 33 g, 260
16, 17, 63
rî_fiiÉüi-^N
1 J v‘ ^ - B JI
a5 °
tombe n° 2 5 o
63
\râ
(171 ) 950
tombe n° 2 5 o
7 3
I iïïl ^ sî ( var -
!J
—— ) 25 o, épouse de Ken ( 4 )
tombe n° 25 o
64,71, 74,
:n»
79
:ij:j
(^ ^y 3 ) d’Amen Mès
tombe n° 25 o
63
HPMTIâA
(V-T)»6o
tombe n° 25 o
72
i=MU=l
père du Amen Nakhtou
tombe n° 2 5 o
63
L'S-ïi
\JP*
* ■» 1
père de Pashed ( 33 g)
tombe n° 339
18
Vf •= — 1
fils du * *“ '
tombe n° 25 o
?4
époux de Taourt
tombes n os 2 5 o , 2 14
63
( var - l^ku)
r— rn — l
(X- Œ )
époux de 0 ra * ] J
tombes n 08 1081, 2 13
48
tombe n° 1077
46
UJ ***** . •
A'vl-jî
(=3
époux de Noubnefert et Ourniro
tombe n° 2 5 o
63
— ^1) épouse Amenem-
tombe n° 2 5 o
63
kiî
heb
TITJ'
!J
tombe n° 25 0
72
13 .
92
B. BRUYÈRE.
NOMS ET VARIANTES.
TITRES OU FONCTIONS
(entre paren thèses,
titre indiqué sur les trouvailles).
PARENTÉ CONNUE
( entre parenthèses ,
titres de parenté indiqués sur les trouvailles).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ET TOPOGRAPHIQUES.
RÉFÉRENCES
AU PRÉSENT
RAPPORT.
pages.
-in -j
(Iw rT.) de Mesou
stèle Mesou et Apii
79 ’ 81
*r>H4
époux de Nefertari, Hent Mehit
tombes n os 4 , 337
82, 83
Ÿ (var.
i J ^ 3 "}*== s
époux de # ^7i J
tombes n os 25 o, 216
1 4 , 63
A
Cj « )
XI. »• +»•
tombe n° 1089
54 , 55
r\mm\
1 /
de Kenher Khepeshef
tombe n° 25 o
63
âfs*
(V— ) 260
tombe n° 2 5 o
72
( var -
^~T~ : CTcn
2 5 o, père de Amen-
tombe n° 2 5 o
63
U!)
emheb
HW
a-
tombe n° 25 o
63
de Khaoui
tombes n os 25 o, 21 4
63
K1P3J
IIP!! — *
tombes n 08 25 o, 290
72
® i
tombe n° 21 3 . Oushebti
84
JT ^ J
de Mesou ( 3a 9 )
tombe n° 329
76, 77, 81
Ki^J
tombes n os 292, 329
1 7 (%• 8)> 7 9
VIPUJK
(iTJ3i)
tombe n° 25 0
65 , 72
KÏP")
® î
oushebtis
1 5 , 17,35,
^ J (var.
44
Ü2J1+)
fille de Ken (4 )
tombe n° 4
82(fig. 58 ),
83
FOUILLES DE DEIR EL MÉDINEH (1926).
93
NOMS ET VARIANTES.
TITRES OU FONCTIONS
( entre parenthèses ,
titre indiqué sur les trouvailles).
PARENTÉ CONNUE
(entre parenthèses,
titres de parenté indiqués sur les trouvailles).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ET TOPOGRAPHIQUES.
RÉFÉRENCES
AU PRESENT
RAPPORT.
pages.
H sî:
-IL)
père de Amenemapt (Turin)
tombe n° 25 o. Turin,
stèle n° 93; Londres,
tablette n° 294
64
im . j
(¥T)
tombe n° 25 o
62, 71, 72
1 — a O
V Ji MwA
oushebti
i 5
4=
ITHTi
(W)
tombe n° 2 5 o
72
à IP*
+IÎHL’ ==
(VHP èrede J^râKS-l
stèle Mesou et Apii
79
É üü
1
*— 'L i*
(V-)
tombe n° 2 5 o
63 , 73
A+ I «P
oushebtis
1 5 , 17
T © J
«
%
TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
Sommaire ±
Considérations générales :
Coup d’œil rétrospectif 2
Programme des travaux de 1925-1926 9
Résultats archéologiques :
Tombes n os 1001, 1002, 1027, 217, 1022 10
Objets trouvés dans la tombe n° 1022 11
Tombe n° 328 12
Tombe n° 1026 1 3
Fouilles au cirque du nord :
Tombe n° 1 o 64 1 4
Objets trouvés dans le cirque du nord . i4
Cônes funéraires 17
Chantier principal :
Kom à l’est du n° 216 27
Tombe supposée à'Ani, n° 1069 27
Objets trouvés dans la tombe n° 1069 29
Généalogie d'Ani 35
Tombe n° 1070 et objets trouvés dans cette tombe. 37
Tombe n° 1 07 1 . . 4o
Tombe n° 1072 4 i
Objets trouvés dans les tombes n os 1071 et 1072 42
Cimetière de la XVIII e dynastie 43
Tombe supposée de Smen, n° 1089 5 o
Objets trouvés dans la tombe n° 1089 5 1
Rapport du docteur professeur J. Maliegka sur quelques têtes de momies 57
Marques de poteries 60
Tombe n° 2 5 o de Rames 61
Les Répondantes des funérailles 65
Tombe n° 329 de Mesou . 74
Tombe de Mesou et A pii 76
Stèle de Mesou et A pii 78
Tombes n° s 4,2io,2i3 82
Tombe n° 2 B 84
Tombe n° 5 85
Programme de travaux pour 1926-1927 86
Index des noms et titres de particuliers 87
TABLE DES PLANCHES.
Planches.
I.
IL
III.
IV.
V.
VI.
VII.
VIII.
IX.
- Plan général du chantier.
- Plan de la tombe supposée d 'Àni.
- Vue du chantier de 1926 (photographie).
- Décoration de la tombe n° 32 5 (dessin).
La tombe n° 25o de Rames .
• i° Plans, photographie, décoration : parois sud et est (dessin).
■ 2 0 Décoration : paroi ouest (dessin).
3° Décoration : parois nord et est (dessin).
4° Décoration : photographie d’une partie de la paroi nord.
Photographie de la stèle de Mésou et A pii.
i3
Fouilles de l’Institut } t. IV, 3.
§1 *' ;;
Plan général du chantier de Deir el Médineh.
Fouilles de l’Institut français du Caire, t. IV. — Deir el Médineh (1926).
Pl. IL
L
Plan de la tombe supposée d’Ani, n° 1069.
Vue générale du chantier de 1926 après les fouilles,
Fouilles de l’Institut français du Caire, t. IV. — Deir el Médineh (1926).
Pl. IV.
Décoration de la chapelle n° 325. Haut : paroi nord; centre : paroi ouest; bas : paroi sud.
1
Fouilles de l’Institut français du Caire, t. IV. — Deir el Médineh (1926).
r .
\
t w fc fi/ t J .
Pi
Fouilles de l’Institut français du Caire, t. IV. — Deir el Médineh (1926).
Pl. VI.
Chapelle n° 250 de Ramès. Décoration : paroi ouest.
Chapelle no 250 de Ramès. Décoration : parois nord et est (chambranle nord de l’entrée).
Spécimen de la décoration de la chapelle n° 250, paroi nord
Stèle de Mesou et Apii ( in situ 1917)
.
• ' - ' >.
AU CAIRE : chez les principaux libraires et à TInstitut français d Archéologie orientale,
37, Shareh El-Mounirah.
A ALEXANDRIE : à la Librairie J. Hazan, ancienne librairie L. Schuler, rue Chérif-
Pacha, n° 6 .
A PARIS : à la Librairie orientaliste Paul Geuthner, i3, rue Jacob;
— chez Fontemoing et C ie , E. de Bocgard, successeur, 1, rue de Médicis.
A LEIPZIG : chez Otto Harrassowitz.
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